Y a-t-il vraiment un banc à Portland ?

Nicolas Batum, interviewé lors du ASG 2013, avait bon espoir au sujet de l'avenir des Blazers expliquant d'ailleurs au micro de Bein Sport que le groupe était jeune et qu'il disposait d'une marge de progression très intéressante. Damian Lillard illustre parfaitement les propos de l'ailier français... Le sophomore des Blazers est déjà au sommet de la NBA. Après seulement deux saisons, il accompagnera le tôlier de l'Oregon durant les ASG, j'ai nommé LaMarcus Aldridge. Que manquait-il concrètement aux Blazers ? Des remplaçants selon les dires de certains spécialistes. C'est ainsi que les têtes pensantes de la franchie ont recruté plusieurs joueurs durant l'intersaison : Mo Williams, Dorell Wright, Robin Lopez, Thomas Robinson et C.J. McCollum.

Portland occupe depuis la troisième place (36-15) de la conférence Ouest derrière les Spurs (37-14) et le Thunder (40-12). Cependant, les transferts occasionnés durant la trêve estivale ont-ils porté leurs fruits ? Est-ce la véritable raison de cette embellie des Blazers ? Voici tout d'abord un compte-rendu chiffré de l'apport des recrues (excepté Lopez qui est titulaire depuis le début de saison).

Au total, les nouvelles recrues des Blazers apportent un peu plus de 23,1 points en sortie de banc. Mais comment mesurer l'impact de leur performance sur les victoires des Blazers ? En utilisant les nombreuses données à notre disposition sur le site http://www.basketball-reference.com, il est possible d'exploiter de nombreuses ressources statistiques et notamment le win shares qui représente (pour résumer) l'impact des statistiques réalisées par les joueurs sur les victoires de l'équipe. En additionnant, le win shares des nouvelles recrues on obtient le chiffre de 2,7 soit un chiffre dérisoire par rapport à ceux des titulaires :

A travers ces données, on se rend bien compte que l'impact des nouvelles recrues n'apparaît clairement pas determinant pour les Blazers cette saison. C'est donc toujours le starting five qui porte la franchise de l'Oregon à l'image de LaMarcus Aldridge qui réalise sa meilleure saison depuis son arrivée dans la grande ligue avec 24,1 points et 11,5 rebonds. La confirmation de Lillard explique également cette troisième place à l'Ouest. Portland est la meilleure attaque de la ligue avec 108 par match, à lui seul, le duo Lillard/Aldridge inscrit 44,9 points soit plus de 40 % des points de l'équipe.

On ne peut donc pas prétendre à l'heure actuelle que le nouveau banc des Blazers soit gage d'assurance pour la franchise. La présence de ces nouvelles recrues permet aux joueurs cadre de souffler, le temps de jeu de Batum, Matthews, Lillard a diminué par rapport à la saison passée. La présence de Williams et le retour de McCollum offrent davantage de solution à Stotts sur les lignes arrières et lui permet de préserver un backourt équilibré avec la présence de Lillard ou Matthews sur le terrain en binôme avec Williams par exemple.

Il est donc légitime de se demander si les Blazers parviendront à contrecarrer les défenses serrées en playoffs avec un banc qui au final n'a pas de réel impact dans le dénouement du match. Afin de conclure et de montrer en quoi le nouveau banc des Blazers n'est pas déterminant, il suffit de comparer le nombre de minutes jouées par les titulaires de Portland avec ceux des autres cadors de la ligue. Tous les titulaires de Portland jouent plus : 

A travers de tableau, on se rend bien compte que dès la première partie de saison, les titulaires de Portland sont déjà beaucoup utilisés, une donne qui ne diffère pas de la saison passée et qui témoigne du manque de rotation de qualité au sein du roster des Blazers. Ainsi, l'argument avancé par certains "oui mais cette année les Blazers ont plus de rotation" n'est en aucun valable. Dorrell Wright est pour le moment un flop, Mo Williams a des pourcentages d'adresse catastrophique alors que Thomas Robinson ne dispose que de trop de minutes pour s'exprimer.