18 avril, la mort annoncée des Warriors

18 avril, la mort annoncée des Warriors

Golden State Warriors - Stephen Curry - Klay Thompson - Steve Kerr

Alors que tout le monde les voit champions, à juste titre, les Golden State Warriors présentent les terribles symptômes du perdant magnifique.

Les Warriors n'ont rien de guerriers et c'est ce qui causera leur perte. Le 18 avril, démarreront les Playoffs et bien évidemment Golden State est archi-favori. Après avoir dominé de bout en bout la saison régulière en offrant du beau jeu, battant les grosses équipes et étant premier de classe dans toutes les catégories de statistiques possibles, les hommes de Steve Kerr ont, sur le papier, toutes les raisons de croire que le titre NBA leur est dû. Et pourtant, ces Playoffs pourraient creuser leur tombe. Car qui dit Playoffs dit nouvelle saison, nouvel univers, nouvelles règles, nouveau style de jeu.

 

  • Ce qu'il faut savoir sur Golden State 

 

Bilan :  63V - 13D (à l'heure où nous écrivons)
Classement : 1er de la conférence Ouest et de la NBA.
Joueurs clés : Stephen Curry, Draymond GreenKlay Thompson, Andre Iguodala, Harrisson Barnes
Stats clés : 111,6 points inscrits toutes les 100 possessions (2e), 100,6 points encaissés toutes les 100 possessions (1er). Meilleur pourcentage au tir global (47,8%) et à trois points (39,7%), second meilleur pourcentage à deux points (51,5%), meilleure moyenne de passe décisive par match (27,4), plus grand nombre de points inscrits en contre-attaque par match (20,7). 

 

  • Des zones d'ombre 

 

L'équipe coachée par Steven Kerr a tellement maîtrisé sa saison qu'elle nous laisse une impression d'invincibilité. Elle domine dans de nombreuses catégories statistiques mais avancer l'idée de les voir se balader en playoffs demeure des plus simplistes à l'image de quelqu'un qui conseillerait au Thunder d'envisager l'avenir sereinement en misant sur Russell Westbrook (au détriment d'un KD...).

 

 

Ainsi, même si la puissance des Warriors est comparable à celle de Godzilla, ils possèdent de nombreuses faiblesses. Tout d'abord, le facteur santé sera capital pour Steve Kerr. Andrew Bogut, seul pivot décent de l'équipe, était blessé lors des deux dernières campagnes de Golden State en Playoffs, ne jouant d'ailleurs aucun match l'an passé. Abonné à l'infirmerie, David Lee, qui réalise sa pire saison en carrière, n'a participé qu'à 46 rencontres cette saison et manqué la moitié des Playoffs en 2013. Si Stephen Curry réalise une saison presque pleine, il a connu de nombreux soucis avec ses chevilles et il ne fait nul doute que ses prochains adversaires n'hésiteront pas à le malmener sur ses pénétrations et sorties d'écrans, comme a pu le faire Denver en 2013. 

 

 

En parlant de dureté physique, les Playoffs sont le théâtre d'un autre style de basket. On joue plus physique, ne fait aucune concession et n'hésite pas à savater l'adversaire. Doc Rivers et les Clippers ont éliminé les Warriors la saison dernière en imposant un rythme lent et une véritable guerre de tranchées, détruisant littéralement le beau jeu des Californiens. 
Lors de leurs quatorze défaites cette saison, les Warriors se sont inclinés à huit reprises face à des équipes classées dans le top 12 des meilleures défenses de la ligue. On pense notamment à Memphis et San Antonio susceptibles de croiser la route des Warriors en playoffs. Meilleure attaque de la ligue – 109,7 ppg – les hommes de Steve Kerr totalisent une moyenne de 101,85 ppg lors de ces quatorze échecs.

 

  • Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

 

Ainsi, vous avez beau être la meilleure équipe au monde, les Playoffs c'est du Money Time. Et s'il y a bien une chose que l'on peut reprocher à Golden State, c'est sa capacité à gérer les dernières minutes d'une partie serrée. À l'heure où nous écrivons, les Warriors ont connu 26 matchs clutch -cinq dernières minutes d'une rencontre avec un écart inférieur ou égal à 5 points-, et en ont remporté 19. Si d'un côté on peut les féliciter d'avoir joué si peu de matchs à haute tension, l'absence d'expérience dans ce genre de situations leur coûtera cher en Playoffs.

 

La preuve en chiffres : 

- 41% de réussite au tir global
- 28% de réussite à trois points
- 1,9 fautes provoquées
- 67% de rebonds défensifs pris

 

À titre de comparaison, Memphis c'est 29 victoires en 41 rencontres clutch et : 

- 46,8% de réussite au tir global
- 49,1% de réussite à trois points
- 2,7 fautes provoquées
- 77% de rebonds défensifs pris

 

  • Perdre pour gagner ? 

 

Combien de matchs de Playoffs l'ensemble de l'effectif des Warriors a-t-il joué ? 292. Tim Duncan, 234. Grande surprise en 2013, victime en 2014, Golden State manque cruellement d'expérience pour porter jusqu'au bout son statut de favoris en 2015. Et une élimination lors de ces phases finales, pourraient justement donner à la franchise ce petit vécu qui lui manque pour devenir un champion en puissance à condition bien évidemment que leur épopée en 2015 soit durable et non prématurée comme l'année dernière face aux Clippers.

 

A titre d'exemple, le Thunder a progressivement gravi les échelons au fil des années avant d'échouer en finale face à Miami. Eliminés au premier tour en 2010, les hommes de Scott Brooks ont ensuite atteint les finales de conférence en 2011 pour finalement parvenir à la dernière étape du parcours en 2012 avant d'être gifflés par le Heat. Par la suite, la désillusion fut douloureuse pour le Thunder puisqu'ils ne parvinrent pas à réitérer cette performance faute à des décisions stratégiques mal négociées. On pense notamment, et ceci n'engage que nous, au choix d'avoir misé sur Russell Westbrook... La pression est dorénavant sur les épaules des Warriors, ils sont attendus au tournant et tout dépendra aussi de la façon dont ils parviendront à gérer ce nouveau statut. Mais vous l'aurez bien compris, nous ne les pensons pas capables de gérer cette situation et de confirmer en postseason... Un mal pour un bien !

 

 

Dans ce contexte, un échec pourrait avoir des conséquences salutaires pour les Warriors puisqu'en parallèle, il devrait pousser les dirigeants à effectuer un trade cet été, afin de constituer un Big Three inarrêtable. David Lee n'étant plus que l'ombre de lui-même et un piètre défenseur, San Francisco une ville attrayante et l'opportunité d'évoluer dans un groupe ambitieux de qualité, la venue d'une grosse pointure dans la raquette sonne comme une évidence. Ça tombe bien, seront disponibles sur le marché : Greg Monroe (A), LaMarcus Aldridge (A+), Kevin Love (C), Marc Gasol (A+) et Paul Millsap (B). 

 

Article rédigé par Laurent Legrand et Antoine Abela