San Antonio Spurs 2020-2021 : De nouvelles fondations assez solides ?

San Antonio Spurs 2020-2021 : De nouvelles fondations assez solides ?

San Antonio Spurs - DeMar DeRozan - LaMarcus Aldridge - Gregg Popovich - Dejounte Murray - Keldon Johnson

Après une saison inédite sans playoffs, les Spurs poursuivent tranquillement leur reconstruction en s’appuyant sur des jeunes. La méthode de Gregg Popovich semble toujours porter ses fruits pour l’horizon 2021.

  •   La saison 2019/2020

 

À année spéciale, saison spéciale. Pour la première fois depuis 22 ans, les playoffs se sont disputées sans les Spurs. C’est toutefois loin d’être une surprise tant l’exercice 2019-2020 a été chaotique pour les Texans. Dès le départ, l’âme des Spurs ne se ressentait pas sur le terrain. Les leaders désignés Demar Derozan et Lamarcus Aldridge pour le starting five et Rudy Gay pour souder le banc n’ont pas répondu présent. Dans le premier mois de compétition, des défaites face à des franchises pourtant largement à la portée de San Antonio sur le papier (Atlanta, Memphis, Washington, Orlando…) ont posé les prémices d’une vérité difficile à assimiler pour les fans : Les Spurs tels que nous les connaissons depuis plus de 20 ans ne sont plus.

Une série de 8 défaites puis 4 matchs de suite en prolongation, aucune fin de match vraiment tranquille quand les Spurs dominent… Petit à petit dans la saison, un homme est davantage pointé que les autres : Gregg Popovich. Le coach historique est le dernier survivant de la période faste de San Antonio et les signaux envoyés durant la saison laissent davantage à penser que son emprise sur le collectif s’effrite peu à peu. Le renouveau ne semble ainsi pas se réaliser pleinement tant que Pop continue de rougir de colère sur le banc.

Il y a toutefois un aspect qui peut donner un peu d’espoir dans le maintien des valeurs fortes de San Antonio. L’expérience dans la Bulle, même si elle n’a pas permis d’aller chercher la qualification pour la post-season, elle a tout de même mis en valeur le rôle des jeunes. De plus en plus dominante tout au long de la saison, la jeune génération, emmenée notamment par Keldon Johnson, Lonnie Walker IV et Jakob Poeltl, a suscité de plus en plus d’implication pour aboutir à des responsabilités accrues pour les huit rencontres disputées dans la bulle. De belles perspectives à relativiser en rapport au contexte dans lequel les matchs ont été joués, elles devront donc être confirmées dès les premières minutes de la nouvelle saison.

 

  •   Les mouvements de l’intersaison

 

Départs : DeMarre Carroll, Chimezie Metu, Marco Bellinelli

Arrivées : Tre Jones, Devin Vassell, Keita Bates-Diop

 

  •   L’effectif

 

Meneurs : Dejounte Murray, Patty Mills, Derrick White, Tre Jones

Arrières : Lonnie Walker IV, Quinndary Wheatherspoon

Ailiers : DeMar Derozan, Keldon Johnson, Devin Vassell, Cameron Reynolds

Ailiers-forts : LaMarcus Aldridge, Rudy Gay, Keita Bates-Diop, Luka Samanic, Trey Lyles

Pivots : Jakob Poeltl, Tyler Zeller, Drew Eubanks

 

  •   Le cinq majeur

 

PG : Dejounte Murray ; SG : Lonnie Walker IV ou Derrick White ; SF : DeMar DeRozan ; PF : LaMarcus Aldridge ; C : Jakob Poeltl 

 

La saison dernière s’est terminée sans L-Train. Après un été studieux, l’ancien Blazer a bossé son tir pour retrouver son efficacité offensive et du même coup sa place comme principale menace dans la raquette de San Antonio. Mais les quelques phases d’attaque aperçues à Orlando augurent un jeu plus dynamique et assez rapide, peu adapté à un poste 4 de 35 ans. Keldon Johnson devrait petit à petit faire son trou pour s’imposer dans le 5 après de très belles promesses pour sa première saison. Ce n’est un secret pour personne, l’effectif devrait sensiblement évolué durant la saison à la faveur des trades autour de Derozan et Aldridge. Le starting five sera du même coup impacté.

Le poste 5 est lui totalement bloqué pour Jakob Poeltl, resigné pour trois ans il y a peu.

Le reste tient dorénavant du classique, de la solidité en défense sur l’homme et des qualités athlétiques pour courir et tenter la transition.

 

  •   Le banc

 

Le leader désigné l’an dernier n’a pas vraiment répondu présent. Rudy Gay a inscrit 10.8 points en moyenne, la plus faible marque depuis sa saison rookie chez les Grizzlies. Au-delà des chiffres, son impact sur le terrain n’est pas à la hauteur alors que plusieurs jeunes tapent à la porte pour se montrer. Keldon Johnson, fort de très belles prestations dans la bulle, aura certainement davantage d’opportunités s’il se montre rigoureux lors des entrainements.

Tre Jones et Devin Vassell les deux rookies, disposeront également de quelques tickets dans la saison pour faire étalage de leur talent. Vassell semble prêt à apporter en tant que role player, à voir s’il parvient à capter la confiance du staff, chose très compliquée à San Antonio.

 

  •   Le joueur à suivre : Keldon Johnson

 

Après une première partie de saison discrète mais efficace, notamment du côté de la G-League et les Austin Spurs, le rookie issu de Kentucky s’est révélé dans la Bulle avec deux pointes à 24 points et une copie très propre dans l’ensemble. Bon shooteur, son physique et sa mentalité de compétiteur, saluée par Coach Pop lui-même, lui confèrent une belle polyvalence et un style agréable à voir. Absent lors du training camp pour soigner une blessure, nul doute qu’il sera un élément fort de la rotation des Spurs.

 

  •   Les plus

 

- La stabilité. Éternel refrain chez les Spurs. Cet été encore, il y a eu peu de changements dans l’effectif et un souhait marqué de continuer à rajeunir une équipe qui se voulait vieillissante depuis de nombreuses années.
- Les jeunes. Depuis trois ans, San Antonio s’appuie sur des jeunes. Un processus long et fastidieux qui colle parfaitement à la mentalité défendue depuis la fin des années 90 de ce côté du Texas. Cette saison devrait montrer les premiers résultats de cette reconstruction
- La der des ders ? Une bonne raison de regarder les Spurs cette saison, certainement la dernière saison sur le banc du monstre sacré qu’est désormais Gregg Popovich. Mais l’increvable coach des Spurs va-t-il vraiment lâcher son banc, rien n’est moins sûr.

 

  •   Les moins

 

- Les vétérans. Loin d’avoir l’impact escompté en début de saison dernière, les patrons de l’équipe sont fortement pressenties dans les quelques rumeurs de trades qui arrivent à passer Fort Alamo. Attention donc à la prise de décision du front office dans les mois à venir
- La conférence Ouest. Un aspect à double tranchant. Il sera très compliqué de gratter une place pour les playoffs dans une conférence où la concurrence est poussée à l’extrême mais les multiples confrontations à l’Ouest permettront à un effectif jeune d’accumuler de l’expérience, indispensable pour survivre dans le système Spurs.
- 72 matchs et pas 82. Les Spurs ont pris cette sale habitude de faire un rush dans la dernière partie de saison. La Bulle a eu raison des espoirs de playoffs alors qu’il ne manquait pas grand chose pour jouer un éventuel play-in. Il faudra donc faire attention à l’organisation d’une saison qui s’annonce tout aussi unique que la précédente.

 

  •   L’avis de la rédaction

 

La reconstruction des Spurs se poursuit en laissant de plus en plus de place à la jeunesse. Une jeunesse porteuse de promesses mais avec son lot d’incertitudes pour retrouver le plus haut niveau. Les fondations commencent ainsi à se mettre en place, Dejounte Murray devra proposer davantage pour s’imposer en tant que meneur titulaire de cette nouvelle génération d’éperons alors que Demar Derozan et Lamarcus Aldridge rendront certainement leur tunique dans le courant de la saison ou au plus tard l’été prochain. L’énorme concurrence de la conférence ne permettra toutefois pas à ces Spurs de se glisser en playoffs. Une bonne occasion pour solidifier et unir le socle de jeunes déjà en place et y intégrer l’état une dernière pièce maîtresse grâce à un pick assez haut lors de la prochaine draft.

 

  •   Le pronostic

 

27 victoires / 45 défaites et une 13ème place dans la conférence Ouest.