Hall of Fame : Grande Pau Gasol

Hall of Fame : Grande Pau Gasol

Pau Gasol - Hall of Fame - Los Angeles Lakers - Kobe Bryant - Memphis Grizzlies - Chicago Bulls
Crédit photo : ClutchPoints

Ce 12 août, nous assisterons à l’introduction au Hall of Fame d’une cuvée mémorable, qui verra l’entrée de quatre légendes que la Grande Ligue a pu voir fouler ses parquets. L’occasion de rendre hommage à ces monstres, ayant fait rêver toute une génération et réalisé des exploits incroyables. Aujourd’hui, focus sur Pau Gasol.

Du Barça à Los Angeles, en passant par Memphis ou bien Chicago, Pau Gasol a réalisé une incroyable carrière en NBA. Ses débuts professionnels à Barcelone lui permettent de se faire un nom et une réputation avant la Draft 2001, au sein de laquelle il sera choisi à la troisième position par les Atlanta Hawks. Cependant, il ne jouera jamais pour la franchise, qui le tradera, aux Grizzlies, pour recevoir Shareef Abdur-Rahim et le 27e choix. Mauvaise inspiration pour le Front Office de l’époque, qui verra filer entre ses doigts le Rookie of the Year, auteur d’une saison en 19 points et 9 rebonds, accompagnés de 3 passes décisives. Une excellente opération des Grizzlies, pour leur première saison à Memphis, après des débuts très compliqués du côté de Vancouver depuis la création de la franchise en 1995. Collectivement, les résultats mettent quelques années avant de devenir bons, et c’est lors de la saison 2003-04 que l’équipe obtient son premier bilan positif avec 50 victoires ! Trop faibles pour exister en Playoffs, ils se font balayer par les Spurs. Les deux saisons suivantes sont dans cette spirale positive, où l’équipe gagne des matchs et se qualifie pour la postseason. Pau Gasol, leader de la troupe honore même sa première sélection pour le All Star Game en 2006. Le niveau de la cour des grands est trop élevé pour la jeune franchise : trois qualifications, trois sweeps au premier tour. Après cela, les Grizzlies retrouvent les bas-fonds de la conférence Ouest, et s’orientent petit à petit vers un projet différent. 

 

Cela se matérialisera au cours de la saison 2007-08. Memphis enchaîne les défaites et lors de la trade deadline, la page Pau Gasol comme franchise player sera tournée. L’espagnol est transféré, direction les Lakers, avec une contrepartie plutôt faible, mais l’équipe basée dans le Tennessee obtient les droits de Marc Gasol, le frère, qui connaitra plus de succès avec la franchise. C’est un énorme changement pour l’ailier-fort : passage d’un petit marché comme Memphis à un des plus gros à Los Angeles, d’une équipe qui joue le first pick de la prochaine draft à un prétendant au titre qui renforce son statut. Changement de rôle également pour Pau, où il sera coaché par Phil Jackson, dans un effectif mené par Kobe Bryant, en route pour l’obtention de son premier et unique titre de MVP. Très talentueux, on le savait, mais surtout intelligent, le joueur s’intègre à merveille dans le collectif et l’attaque en triangle du coach. Résultat : les Lakers remportent 27 des 36 matchs qui suivent son arrivée ! En Playoffs, Los Angeles domine et la franchise se retrouve en finale pour défier le grand rival historique que sont les Celtics. Malheureusement, l’adversaire sera plus fort et Boston s’impose 4-2, avec un énorme blowout infligé aux pourpres et ors. L’intérieur est sous le feu des critiques, notamment pour son côté soft, où il fut dominé par Kevin Garnett dans la raquette.

 

La défaite rend plus fort et les Lakers apprennent de celle-ci. En 2008-09, LA domine la ligue et remporte 65 matchs. Pau Gasol, dans ses standards statistiques, retrouve le All Star Game en compagnie de Kobe Bryant, et seront trop forts pour la conférence Ouest. Cette année, c’est le Magic de Dwight Howard qui se dresse en face d’eux. Les Lakers ne leur laissent aucune chance et s’imposent 4-1. Kobe Bryant est enfin MVP des finales et remporte un titre sans qu’il n’y ait l’ombre de Shaquille O’Neal, tandis que l’espagnol réalise des belles finales pour glaner son premier titre de champion. L’année suivante rebelote. Une saison régulière un peu moins dominante, mais cela n’empêche pas l’équipe de bien tourner et d’avancer jusqu’en finale. C’est l’heure des retrouvailles avec les Celtics. L’heure de la revanche pour les pourpres et ors, et Pau Gasol, qui fut critiqué après la première confrontation. Pas question d’être soft ici, l’espagnol sort les muscles, part au combat et fait de fabuleuses finales, remportées en sept matchs par Los Angeles, qui réalise le back-to-back. Bryant est à nouveau MVP des finales, mais ça n’aurait pas été scandale de voir l’intérieur soulever ce trophée tant il a réalisé un chantier dans la raquette de Boston. 

 

 

A l’aube de la saison 2010-11, le three-peat est dans la ligne de mire des Lakers. Son axe Bryant-Gasol, All Star pour la troisième année consécutive, est toujours dominant et Phil Jackson est encore sur le banc. Malheureusement, la conclusion sera moins belle, avec une élimination dès les demi-finales de conférence face aux Mavs, les futurs champions. Un gros sweep, sur lequel le coach légendaire dit stop et prend sa retraite. Mike Brown prend place sur le banc, Andrew Bynum s’impose un peu plus, mais ces changements ne suffisent pas. En postseason, nouvelle sortie au deuxième tour, face au jeune Thunder. Los Angeles décide de sortir l’artillerie lourde durant l’intersaison. Ainsi, Steve Nash et Dwight Howard débarquent dans la cité des Anges pour former un incroyable quatuor avec le duo en place. Petit problème, le Zen Master n’est plus sur le banc et l’entente n’y est pas. Le projet est un flop total avec trois coachs qui se succèdent, Kobe Bryant porte l’équipe à bout de bras pour aller en Playoffs et se blesse gravement en fin de saison. Les Lakers accèdent aux Playoffs, mais se feront sweeper par les Spurs au premier tour. Dwight Howard quitte le navire, Steve Nash est en fin de carrière, clairement, et Bryant ne jouera que six matchs dans la saison qui suit. Pau Gasol ne peut pas empêcher les Lakers de rater la qualification en postseason, une première dans son aventure à Los Angeles. Clap de fin sur une désillusion pour l’espagnol, dont le parcours chez les Lakers reste une énorme réussite, avec trois sélections au All Star Game, ainsi que dans les All NBA Teams, mais surtout un back-to-back et des grosses performances sur la plus belle des scènes. Direction Chicago pour l’intérieur ! 

 

Malgré un âge avancé, les Bulls connaîtront un Pau Gasol qui possède des beaux restes puisqu’il sera double All Star avec la franchise ! il forme la raquette avec Joakim Noah, récent DPOY, tandis que le ballon est entre les mains de Jimmy Butler, s'imposant de plus en plus comme le leader de cette équipe, et Derrick Rose, qui tente de revenir après diverses blessures. Si à titre personnel le passage de l’espagnol est une réussite, collectivement c’est une autre histoire. Une qualification en Playoffs sur les deux saisons, les Bulls ne pouvant pas lutter avec le haut du panier à l’Est, et des décisions du management qu’on peut remettre en question (le choix Fred Hoiberg par exemple). Après un début de décennie séduisant, Chicago rentre dans le rang et Pau Gasol retourne à l’Ouest, cette-fois ci pour renforcer les Spurs qui sortent d’une saison régulière à 67 victoires ! Le désormais pivot s’intègre à merveille grâce à son intelligence de jeu, malgré ses 36 ans. En défense, il protège bien le cercle et gratte du rebond, et en attaque, il s’appuie un peu plus sur un shoot à 3 points qu’il a développé au fil des années pour s’adapter à la modernisation du jeu. San Antonio réalise une nouvelle régulière au-dessus des 60 victoires, mais les espoirs disparaissent après la blessure de Kawhi Leonard face aux Warriors. 4-0 en finale de conférence. La dynastie Spurs amorcera sa fin à ce moment. Pau Gasol approche lui aussi gentiment de la fin. Le temps de jeu diminue, les texans survivent comme ils peuvent à l’Ouest avec un Kawhi absent presque toute la saison et se font battre au premier tour par ces mêmes Warriors. La saison 2018-19 sera la dernière pour l’espagnol, qui se fera couper avant de rebondir à Milwaukee, où il jouera en tout et pour tout 20 minutes, la faute à une blessure au pied qui le laisse sur le carreau. L’intérieur ne jouera plus en NBA et retrouvera les parquets en 2021 en retournant au Barça, pour remporter un nouveau titre de champion d’Espagne, mais s’inclinera en finale de l’EuroLeague, le seul trophée manquant à son palmarès. Sur ce, il annonce sa retraite à l’âge de 41 ans. 

 

Impossible d’évoquer Pau Gasol sans parler de ses exploits avec la sélection espagnole. Triple champion d’Europe, il est même le meilleur scoreur de l’histoire de l’EuroBasket avec 1183 points scorés en 58 matchs. Dont 40 furent inscrits dans un match exceptionnel de sa part en 2015, face à l’équipe de France, qui jouait pourtant à domicile. Pau Gasol brisera les rêves tricolores, comme les bleus l’ont fait un an plus tôt au mondial en Espagne, en sortant les hôtes dès les quarts de finale. Champion du monde en 2006, il a également fait transpirer Team USA à deux reprises, en 2008 et 2012, en finale des Jeux Olympiques. Ce palmarès et ces exploits le classent parmi les meilleurs, si ce n’est le meilleur joueur FIBA de l’histoire. 

 

Auteur de plus de 21000 points en carrière, il a pris 11000 rebonds et réalisé environ 2000 contres lors de son passage en NBA. Six sélections au All Star Game, quatre fois dans les All NBA Teams, Rookie de l’année en 2002 et double champion avec les Lakers, l’espagnol a vu la franchise californienne lui retirer son maillot, qui sera pour l’éternité au plafond de la salle de Los Angeles. Cette carrière monumentale de Pau Gasol lui vaut l’honneur de rejoindre le Panthéon du basket et sera introduit au Hall of Fame le 12 août prochain. Grande Pau y Muchas Gracias