- LE CONTEXTE : LA FIN DU CAUCHEMAR
Il était temps ! L’intersaison 2020 a offert à Nicolas Batum une véritable libération, nécessaire autant sur le plan sportif qu’humain pour lui. Grâce à la signature de Gordon Hayward à Charlotte lors de la dernière free agency, Batum a enfin obtenu son bon de sortie, nécessaire aux Hornets pour pouvoir signer l’ex-ailier des Celtics et libérer la masse salariale nécessaire. C’est donc par la petite porte qu’est parti le français, après 5 saisons d’une lente descente aux enfers, où Batum est arrivé ambitieux dans son prime, pour repartir comme un indésirable en pleine chute libre sportive. Alors il faut bien avouer qu’une fois agent libre, on se demandait bien qui allait vouloir d’un Nicolas Batum devenu un apport négatif dans tous les secteurs du jeu. On était d’ailleurs très surpris de le voir clamer haut et fort que plusieurs équipes étaient sur lui. C’était pourtant bien la vérité, et ce sont les Clippers qui ont décroché ‘’le gros lot’’ en signant Batman au minimum vétéran. Appelé pour son expérience davantage que pour ses compétences sportives, le pari était à double tranchant pour la fin de carrière de Batum comme pour les espoirs de titre des Angelinos.
- L’ANNéE DU FRANÇAIS : QUEL BONHEUR.
Très vite, on a tout de suite senti que cette année allait être différente pour le français. Ce changement de cap dans sa carrière vers les paillettes de Los Angeles lui a fait beaucoup de mieux moralement, et ça s’est senti sur le terrain. Il a aussi eu le bonheur de débarquer chez des Clippers qui lui ont fait confiance. Nicolas Batum a pris la bonne décision en se tournant vers une équipe ambitieuse qui manquait de vétérans comme lui, avec un nouvel entraineur particulièrement attaché à ce genre de ‘’relai’’ dans son vestiaire, qui font le lien entre ses paroles et le quotidien d’un groupe. Alors, Tyronn Lue a offert au français une confiance maximale, le titularisant dès l’ouverture de la saison face aux Lakers. Plus qu’un cadeau de Noël anticipé, c’était là un vrai choix, qui a perduré sur la moitié de la saison, également aidé par les petites blessures et autres repos forcés omniprésents chez ces Clippers.
Alors, Nicolas Batum a répondu à cette confiance, ainsi qu’aux critiques des médias, en laissant son jeu s’exprimer. Et quelle réussite ! Tel un Phoenix (champion de la division Pacifique), le Batman est renait de ses cendres pour devenir un joueur de nouveau essentiel à un groupe qui vise le titre NBA. S’il n’est plus le joueur qu’on a connu lors de ses plus belles années à Portland, Batum a su évoluer avec le temps et se bonifier comme un bon vin, très français ça ! Dans les faits, il a ‘’simplement’’ compris son rôle, une mission pas si simple à réaliser comme peuvent en témoigner ses années Hornets. Parfait complément des stars de L.A, il est devenu ce qu’on appelle vulgairement un 3&D. Un rôle qui aurait pu laisser sceptique sur le papier au vu de ses dernières saisons, mais quel succès dans la réalité des faits !
Avec 27 minutes de temps de jeu en moyenne, Nicolas Batum s’est montré très polyvalent et toujours utile à ce collectif des Clippers, enregistrant 8 points, 4.7 rebonds et 1 interception par match. Ce qui nous a frappé de façon très inattendue également, c’est l’efficacité du français ! Batman est revenu à des pourcentages de réussite impressionnants, digne des meilleurs 3&D de la ligue, à 46% au tir dont 40% à trois points. Il égale ainsi son meilleur pourcentage en carrière derrière l’arc, un record qui datait de sa saison sophomore il y a plus d’une décennie (2009-2010) ! Enfin, Batum s’est aussi montré irréprochable en défense, pas toujours génial, mais jamais mauvais non plus. Pour faire simple, le français a répondu à toutes les attendes placées en lui à Los Angeles cette saison.
- LA PERFORMANCE DE LA SAISON : UN AIR DE FINALE NBA
Si Nicolas Batum a autant régalé les fans des Clippers (et nous autres français) cette saison, c’est aussi pour l’impressionnant niveau de garantie qu’il apporte à son collectif. Le français connait la grande ligue par cœur aujourd’hui, et c’est ce qui lui permet de maximiser ses qualités aux côtés de joueurs aussi dominants que Kawhi Leonard et Paul George. Le devoir d’un ailier de complément est simple, il doit savoir s’écarter, bien libérer l’espace pour laisser ses superstars s’exprimer, et profiter de toute la place que vont lui laisser les défenseurs, aspirés par le danger potentiel que représentent les franchise player. Mais comme les images sont plus représentatives que les mots, on vous laisse admirer la meilleure performance de Nicolas Batum cette saison. C’était le 3 février dernier en déplacement à Brooklyn, dans un match à couteaux tirés où il a joué 38 grosses minutes, symbole de son apport essentiel aux Clippers. Ce match avait par ailleurs des airs de potentielle Finale NBA, et son coach a pu observer à quel point son expérimenté français pourrait être rémunérateur en juillet prochain.
- QUEL FUTUR POUR LE FRANÇAIS : OBJECTIF BAGUE
Juillet prochain ! Voilà où le futur de Nicolas Batum se situe si on en croit les espoirs des Clippers, qui ont réussi à s’offrir un tableau de playoffs on ne peut plus avantageux. S’ils n’auront pas l’avantage du terrain jusqu’au bout, ils évitent sur leur route de croiser Suns, Lakers et Nuggets, soit un beau soulagement. On le sait, les playoffs sont un marathon et non pas un sprint, et éviter les matchs éprouvants physiquement et mentalement dès le premier tour des playoffs est un joli coup. On ne reviendra pas sur la manière, avec une défaite presque voulue face aux Rockets il y a quelques jours, seule la bague NBA sera belle s’ils parviennent à l’obtenir. C’est d’ailleurs le seul objectif que va viser Nicolas Batum dans le futur. Dès cet été, ou d’ici quelques saisons, il ne cherchera plus qu’à obtenir ce sésame ultime afin de finir sur les chapeaux de roues une carrière bien remplie Outre-Atlantique, avant de se tourner vers un probable futur de dirigeant en France. Il arrive en fin de contrat à Los Angeles à la fin de la saison, mais vu cet exercice 2020/2021 brillant, il sera prolongé à coup sûr.
- JEUX OLYMPIQUES : LA DERNIèRE MéDAILLE à ALLER CHERCHER
Si certains des autres français présents en NBA n’ont pas encore validé leur ticket pour les Jeux Olympiques de Tokyo en juillet prochain, ce n’est certainement pas le cas de Nicolas Batum ! Capitaine affirmé de Vincent Collet, il participera à l’aventure à n’en pas douter. Seul bémol sur cette assurance, il faudra surveiller l’importance que Vincent Collet apportera à la préparation d’un rendez-vous aussi immense pour l’équipe de France. On l’a dit, Nicolas Batum va tout faire pour aller chercher le titre de Champion NBA cet été, et les calendriers pourraient s’entrechoquer de façon problématique. La date de fin des Finales NBA interviendra en effet potentiellement 2 jours seulement avant le début des Olympiades… On pourrait donc retrouver un Batum à bout de souffle à Tokyo en juillet prochain. Quoi qu’il en soit, on ne doute pas de sa détermination sans faille pour aller chercher une médaille olympique avec ce groupe bleu qu’il a tant chéri et sublimé de sa présence depuis une décennie. Champion d’Europe (2013), et double médaillé de bronze mondial (2014 et 2019), il n’a jamais permis aux bleus de terminer sur le podium olympique, essuyant les déceptions à Londres et Rio de Janeiro. La libération pourrait ainsi venir dans quelques mois, avant la grande fête que devraient être les JO de Paris en 2024.