Oklahoma City Thunder 2021-2022 : Le laboratoire de Sam Presti

Oklahoma City Thunder 2021-2022 : Le laboratoire de Sam Presti

Oklahoma City Thunder - Shai Gilgeous Alexander - Theo Maledon - Josh Giddey - Luguentz Dort

Davantage citée à l’heure de parler Draft que de parler de Basket, la franchise d’Oklahoma City continue sa reconstruction à l’aube d’une saison avec peu d’espoirs de compétitivité, mais chargée de jeunes espoirs à développer.

  • SAISON 2020-2021

 

Tout s’est passé comme prévu la saison passée à Oklahoma City, et malgré l’important nombre de défaites, ce n’était pas pour déplaire à Sam Presti ! 50 fois au total, le Thunder a perdu en saison régulière dans une saison à 72 rencontres pour terminer à la 14ème place de la conférence Ouest, avec le quatrième pire bilan de la ligue. Une saison presque pas assez catastrophique, tant ces quelques victoires en plus que Orlando, Cleveland et Houston ne sont pas allés chercher ont fait mal à Oklahoma City l’heure de la lottery venue. En effet, avec moins de boules de ping pong dans la machine, le sort leur a été défavorable avec seulement le 6ème choix d’une Draft où il ne fallait surtout pas sortir du Top 3 au vu des forces en présence. Alors en regardant en arrière, le Thunder pourra sans doute se mordre les doigts de son début de saison un peu trop bon, emporté par la fougue de sa jeunesse, où l’équipe aura tenu un bilan presque équilibré jusqu’au 7 Février (10 victoires et 12 défaites). Par la suite, le tanking attendu s’est mis en place avec 22 défaites lors des 24 derniers matchs, la preuve que la récente réforme de la lottery n’empêche toujours pas les plus mauvaises équipes de jouer la défaite coute que coute.

 

Alors de cette valise de défaites, que faut-il retenir ? La confirmation qu’Oklahoma City possède en ses rangs la présence d’un leader né d’abord, en la personne de Shai Gilgeous-Alexander. Très peu médiatisées avec la non-compétitivité de son équipe, le jeune meneur a encore haussé le niveau pour sa troisième saison en NBA à 23.7 points, 5.9 passes et 4.7 rebonds par match. Des statistiques vides dans une équipe programmée pour perdre, peut-être, mais le test visuel ne ment pas. SGA est un mâle alpha qui a tout l’arsenal nécessaire pour devenir dans un futur proche un meneur All-Star en puissance dans cette ligue avec des qualités athlétiques et techniques très au-dessus de la moyenne. Il n’a disputé que 35 matchs la saison passée, mais l’avenir lui appartient. D’autres jeunes ont crevé l’écran lors de cette saison à l’image de Darius Bazley ou encore Theo Maledon, mais l’autre sensation du Thunder, c’était bien Luguentz Dort ! Déjà connu pour sa défense de fer, il a su trouver une certaine régularité au scoring à 14 points par match. Les pourcentages sont encore assez bas pour l’imaginer comme un futur lieutenant offensif sérieux dans une équipe qui gagne, mais la promesse est bien là.

 

  • LES MOUVEMENTS DE L’INTERSAISON

 

Arrivées : Derrick Favors, Charliie Brown, Josh Giddey (Draft), Vit Krejci (Draft 2020), Tre Mann (Draft), Jeremiah Robinson-Earl (Draft), Paul Watson, Aaron Wiggins (Draft)

Départs : Tony Bradley, Moses Brown, Josh Hall, Jaylen Hoard, Al Horford, Svi Mykhailiuk,

 

  • L’EFFECTIF

 

Meneurs : Shai Gilgeous Alexander, Josh Giddey, Theo Maledon, Tre Mann, Ty Jerome

Arrières : Luguentz Dort, Charlie Brown Jr, Vit Krejci, Paul Watson

Ailiers : Darius Bazley, Jeremiah Robinson-Earl, Aaron Wiggins

Ailiers-Forts : Gabriel Deck, Aleksej Pokusevski, Isaiah Roby, Kenrich Williams

Pivots : Derrick Favors, Mike Muscala

 

  • LE 5 MAJEUR

 

PG : Shai Gilgeous-Alexander, SG : Theo Maledon, SF : Luguentz Dort, PF : Darius Bazley, C : Derrick Favors

 

Le cinq majeur d’Oklahoma City est un véritable casse-tête à imaginer. D’abord car dans cette équipe jeune, rares sont les certitudes parmi les forces en présence, mais surtout car ce rôle de titulaire n’a que très peu de signification dans une équipe en reconstruction. Néanmoins, deux joueurs semblent avoir leur place garantie dans ce cinq. Shai Gilgeous-Alexander est programmé pour être le leader de ce régiment de jeunes recrues, qu’il leur emmène succès des victoires n’est pas une priorité, mais il devra mettre ses coéquipiers dans les meilleures dispositions pour exploiter leur potentiel à pleine mesure. Avec lui, Luguentz Dort sera le premier rempart défensif de cette équipe, et lieutenant en chef de son coéquipier canadien. En pleine explosion depuis les playoffs 2020 dans la bulle d’Orlando, Dort n’a plus rien à prouver, si ce n’est qu’il peut encore repousser plus loin ses limites pour un joueur non-drafté !

 

Le reste du cinq est beaucoup plus flou à imaginer. 6 ou 7 joueurs peuvent candidater à une place de titulaire selon les préférences du très jeune aussi Mark Daigneault. Pour accompagner SGA sur les postes extérieurs, la place va probablement se jouer entre notre français Théo Maledon et les jeunes Josh Giddey et Tre Mann. La prime de l’expérience (petite) devrait permettre à Maledon de figurer dans ce 5 avec Gilgeous-Alexander, grâce à une saison rookie extrêmement convaincante. L’équation est encore plus complexe sur les postes intérieurs. Deux choix philosophiques s’offrent à Daigneault, celui de l’expérience, ou celui de la jeunesse. Darius Bazley a prouvé qu’il était un homme de confiance pouvant postuler au Poste 4, mais peut-être qu’il serait mieux installé sur un rôle de sixième homme où il pourrait disposer de beaucoup plus de ballons à exploiter. Derrick Favors a sans doute été débarqué pour apporter toute son expérience de la grande ligue, et pourrait bien démarrer la saison en pivot titulaire bien que ce soit amené à changer assez vite. Bazley et Favors tiennent la corde donc, mais les projets Aleksej Pokusevski et Isaiah Roby auront aussi leur mot à dire dans cette rotation. Dans tous les cas, on peut penser que le staff fera le choix le plus favorable possible à sa jeune garde, qu’ils soient titulaires ou remplaçants.

 

  • LE BANC

 

Comme la saison passée dans l’Oklahoma, il n’y aucune rotation qui devrait rester fixe bien longtemps dans la rotation du Thunder. Dans un effectif aussi jeune et peu expérimenté, les minutes iront se chercher au mérite, aux litres de sueurs dépensés à l’entraînement, et aux préférences de Daigneault, aussi. Vraisemblablement, tout porte à croire qu’une priorité absolue sera donnée aux jeunes draftés lors de la cuvée 2021, nombreux, qui devront prouver qu’ils peuvent s’inscrire dans le futur de la franchise sur un faible temps de jeu dans un premier temps. C’est tout particulièrement vrai sur les lignes arrières où les jeunes meneurs Tre Mann, Josh Giddey ou encore Ty Jerome (Draft 2019) vont jouer des coudes pour se partager les miettes, entre potentiel immense et adaptabilité aux forces déjà en place. Même cas de figure sur les ailes où les seconds tours de cette Draft 2021, Jeremiah Robinson-Earl et Aaron Wiggins devront prouver que comme annoncé en juillet dernier, ils sont des joueurs déjà prêts pour le haut niveau avec un faible potentiel, mais des qualités sûres à utiliser dès le premier jour.

 

  • LE JOUEUR à SUIVRE : JOSH GIDDEY

 

Il sera le plus grand mystère de cette équipe. Choisi à la surprise générale par Sam Presti en sixième position de la Draft 2021, le jeune Australien de 18 ans devra très vite prouver que son talent très brut n’est pas une promesse sans lendemain. Époustouflant chez les professionnels en Australie (NBL) à seulement 17 ans passés, il a même figuré dans la sélection Australienne qui se préparait aux Jeux Olympiques de Tokyo, apparaissant une fois de plus comme un gamin déjà prêt au monde des adultes. Désormais, il devra être bien intégré pour que ses qualités soient exploitées au mieux. Meneur de 2m03 en Australie, il pourrait bien être utilisé différemment, sur les ailes, à Oklahoma City vu le nombre de joueurs déjà assurés de décrocher des minutes sur le poste 1. Néanmoins, Giddey aura besoin d’avoir la gonfle pour faire apprécier de tous sa vision de jeu au-dessus de la moyenne et ses qualités athlétiques intrigantes, mais prometteuses. C’est un mystère étrange, mais un mystère excitant à découvrir !

 

  • LES PLUS

 

- La sélection naturelle va s’opérer. C’est l’un des rares avantages à disposer d’autant d’espoirs au sein d’un même effectif, mais une sélection va forcément s’imposer. A travers les entrainements et les matchs, le Thunder va pouvoir observer quels jeunes seront des membres éminents de leur avenir, et lesquels vont devoir quitter le navire. C’est particulièrement vrai sur le poste de meneur où une concurrence impitoyable va s’installer entre 5 jeunes meneurs.

 

- Un environnement de travail idéal. Il est difficile d’imaginer meilleur contexte pour se développer quand vous êtes un jeune espoir en NBA. Du côté du Thunder, vous arrivez avec le mot d’ordre de vous développer sans aucune exigence de résultat immédiat. Un contexte parfait donc pour ne penser qu’à vos performances, et les résultats sont là depuis quelques saisons maintenant. S’il y avait un championnat des centres de formation en NBA, le Thunder y serait un (très) gros poisson.

 

- Un haut potentiel défensif. Malgré les maigres espoirs de résultats convaincants sur le court terme, le Thunder affiche des armes défensives très sures à employer dès cette saison et ce, peu importe le résultat final prévisibles de nombreux matchs. La majorité de leurs grands espoirs offensifs possèdent, à minima, de très bonnes bases défensives. C’est la perspective d’un avenir brillant, car la défense est la base de tout succès.

 

  • LES MOINS

 

- Quand la compétitivité sera de retour ? On a beau parler de promesses et d’avenir, entre les lignes il faut surtout comprendre que la saison d’OKC va être remplie de défaites. C’est presque devenu une blague, mais les dizaines de futurs tours de Draft dont va profiter le Thunder n’apporte aucune garantie de résultats. Dès cette saison, les jeunes pousses sont presque trop nombreux pour tous les faire jouer, et le laboratoire Thunder doit éviter de mourir dans l’œuf.

 

- Des embouteillages à gogo. On en a déjà parler dans cet article, mais Oklahoma City affiche trop de meneurs talentueux pour seulement deux postes extérieurs. Cet embouteillage n’est pas idéal et va nécessiter de sacrifier certains talents au profit d’autres. Ty Jerome, auteur d’une saison correcte pourrait être rapidement sur la sellette.

- Peu d’expérience à bord. Contrairement à la saison passée, on ne compte que peu de vétérans dans cette équipe d’Oklahoma City. Al Horford s’en est allé, et malgré son apport peu vital il devait être important dans le vestiaire. Kemba Walker est passé en coup de vent, et seuls Derrick Favors et Mike Muscala apparaissent comme un minimum expérimenté. C’est peu dans une équipe avec autant de joueurs proches de la vingtaine. Attention aux sorties de routes incontrôlables.

 

  • L’AVIS DE LA RéDACTION

 

Et c’est reparti pour un tour. C’est reparti pour une saison où sauf énorme surprise le Thunder va côtoyer les profondeurs de la ligue avec des expérimentations toujours plus rocambolesques au fil de la saison et du tanking qui va naturellement s’imposer. Avec deux premiers tours de Draft en 2022, les membres d’Oklahoma City, de son management à ses joueurs, ont tous très bien conscience que seules les séries de défaites auront des airs de victoires, pour une saison de plus au moins. Il faudra donc surveiller les progrès individuels affichés par Shai Gilgeous Alexander, Luguentz Dort, et compagnie. On aura aussi un œil avisé sur les rookies, à commencer par Josh Giddey comme expliqué plus haut. La compétition ne sera pas au rendez-vous avec les autres équipes, mais à l’intérieur même du vestiaire d’OKC. Si la concurrence est saine, roulez bolides ! Mais l’expérimentation est risquée, et n’a pas toujours porté ses fruits dans l’histoire de la grande ligue.

 

  • BILAN PRéVISIONNEL

 

Dans une conférence Ouest très compétitive, le Thunder ne cherchera pas à gagner et ils devraient sauf surprise occuper l’une des deux dernières places de l’Ouest durant la majeure partie de la saison. La guerre du tanking avec les Rockets sera rude, et l’effectif d’Oklahoma City possède peut-être un poil plus d’expérience. Pour ces raisons, nous attribuons au Thunder 27 victoires et 55 défaites, et la 14ème place de la Conférence Ouest.