L'énigme Rubio : pourquoi le prodige peine-t-il à dominer la NBA ?

L'énigme Rubio : pourquoi le prodige peine-t-il à dominer la NBA ?

 

À même pas 15 ans, Ricky Rubio devient le plus jeune joueur à entrer en jeu en Liga ACB. Dès lors, il est considéré comme un prodige, un surdoué du basket. Il finit la saison suivante meilleur intercepteur de la ligue et est élu meilleur jeune. Bien sûr, les spécialistes ne cessent de vanter ses mérites. À seulement 16 ans, il domine l'Eurobasket junior et attire déjà un bon nombre de franchises NBA. Quelques années plus tard, il est titré meilleur meneur de la Liga ACB alors qu'il n'a toujours pas atteint ses 18 ans. À l'époque, Rubio était vu comme un génie, un prodige comme le futur meilleur meneur au monde. Malheureusement pour l'instant, tout ne se passe pas comme prévu...

 

Tant convointé outre-Atlantique, Ricky se présente à la draft 2009. Sélectionné en 5e position par les Minnesota Timberwolves, il décide de rester deux saisons de plus en Europe dans son club de Barcelone. Il ne cache pas sa déception d'avoir été drafté par une équipe aussi peu compétitive, et préfère donc rester en Liga se faire les dents. Associé à Juan Carlos Navarro, le jeune meneur n'arrive pas à se faire un nom et affiche une ligne de stats décevante, marquant moins de 6 points par match lors de ces 2 saisons. Malgré cela, il décide faire sauter sa clause libératoire et rejoint la NBA au sein des Minnesota Timberwolves. Ses débuts sont prometteurs, élu Rookie of the month dès son 1er mois ses statistiques répondent aux attentes : il score 11,4 points et délivre 8,9 passes par match.

  • La malédiction des meneurs

Malheureusement pour Ricky Rubio, sa carrière va subir un tournant tragique. Le 9 mars 2012 face aux Lakers, il se blesse gravement au genou. Une rupture des ligaments croisés qui mettre un terme définitif à sa saison. Une blessure terrible que connaissent bien Derrick Rose et Rajon Rondo écartés des parquets près d'un an. Le jeune espagnol revient en décembre et dispute le Rising Stars Challenge, match au cours duquel il délivre 10 passes décisives. Il finira finalement la saison avec une moyenne de 10 points par match et 7 passes décisives, des statistiques correctes mais clairement pas à la hauteur du talent de Ricky Rubio malgré un retour de blessure. Les T-Wolves attendent mieux de lui.

 

Nous sommes aujourd'hui au quart de la saison 2013/2014 et Rubio n'a toujours pas confirmé son talent, faisant potentiellement de lui un joueur dominant en NBA. Il peine même à être un leader au sein de son équipe. Tournant à 8,7 points et 8,2 passes, il déçoit une fois de plus ses fans et tous ceux qui le suivent depuis ses 15 ans. Comment un surdoué de la balle orange peut-il à tel point stagner dans sa progression ? Peut-il encore avoir une chance de percer dans le monde impitoyable qu'est celui de la NBA ? Son avenir est-il toujours du côté de Minnesota ? 

  • Des faiblesses persistantes 

Son plus grand point faible ?  Le shoot extérieur. Il n'a connu aucune progression depuis le début de sa carrière. Aujourd'hui, il affiche un pourcentage catastrophique au tir général, avec  34,7 % de réussite seulement. Clairement, son shoot extérieur est intolérable pour un meneur de jeu et l'empêche d'être considéré comme un joueur décisif. Voici quelques exemples cette saison : contre les Knicks 3/11, les Cavs 0/7 et les Warriors 2/8. Ricky doit vite trouver une solution pour lui et pour son équipe. Cette dernière a besoin d'un meneur organisateur mais également scoreur, comme l'est Tony Parker, car Kevin Love est bien trop esseulé au scoring.

 

Ses pertes de balles sont également une grosse lacune. Il perd actuellement 2,7 ballons par match. Bien qu'il en gagne 2,6, son taux de balles perdues est beaucoup trop élevé pour un joueur qui veut prétendre à être l'un des meilleurs meneurs du monde. Surtout lorsqu'on sait qu'il vient d'une école basket où le jeu est maîtrisé, tout en contrôle. D'autant plus ques les T-Wolves ne pratiquent pas un basket à risque. 

  • Un destin de champion difficile 

Mais l'autre grande raison de sa progression au ralenti, est sans aucun doute sa blessure. Il ne semble pas s'être encore remis de sa terrible rupture des ligaments croisés du genou gauche qui l'a éloigné des parquets pendant 9 mois. Après une blessure de cette ampleur, il est toujours difficile de revenir. À l'image d'un Derrick Rose qui s'est reblessé tout de suite après. Une telle opération laisse des séquelles physiques et mentales, d'autant plus que l'Espagnol n'a pas de nature un corps solide. Parviendra-t-il à rester en bonne santé longtemps sur les parquets ?

 

Ricky Rubio doit absolument travailler sur ses lacunes, notamment sur la régularité de son tir extérieur dégueulasse il faut le dire. Ses points faibles ne facilitent pas la vie à ses coéquipiers déjà peu adroits (26e pourcentage de la NBA). Son destin de champion tout tracé s'avère plus difficile qu'il ne croyait. La route vers la gloire est encore longue. Pour réussir, il faut échouer. Avec l'expérience, l'envie et le travail, le squatteur des Top 10 peut faire de grandes choses. Et il en est conscient.