Bulls 1996 Vs Warriors 2016

Bulls 1996 Vs Warriors 2016

Michael Jordan - Scottie Pippen - Stephen Curry - Klay Thompson - Golden State Warriors - Chicago Bulls

Duel de génération compare d'habitude une star actuelle à son alter ego du passé. Cette semaine, on change la formule en comparant une équipe actuelle avec un grand effectif du passé. Aujourd'hui, on compare les Warriors actuels défendus par Sylvain aux Bulls de 1996, représentés par David. Soit les deux plus beaux bilans de l'histoire !

Après le Thunder et les Lakers 2001 d'hier, on continue ce weekend spécial duels de générations avec un comparatif Warriors 2016-Bulls 1996. Le point commun entre les deux équipes ? Les deux jouent avec un pivot australien bien sûr ! ... Et accessoirement, une domination écrasante sur la ligue avec 72 victoire pour les Bulls et 73 pour les Warriors. Aujourd'hui, nous allons tenter de savoir laquelle de ces deux équipes est la meilleure.

 

  • Round 1 : Attaque 

 

David : Meilleure attaque de la ligue avec 105.2pts marqués par matchs, les Bulls version 1995-1996 ont déroulé à merveille leur jeu offensif. Derrière Michael Jordan et ses 30.4pts de moyennes, Scottie Pippen contribuait énormément également avec 19.4pts. La troisième option offensive, c'était Toni Kukoc. Le Croate, probable meilleur 6ème homme all-time, ajoutait 13.1pts du banc quand les deux membres de la Dream Team se reposaient. Mais le danger venait de partout dans l'équipe de la Windy City. Star offensive avec les Clippers avant son arrivée dans l'Illinois, Ron Harper s'est mué en meneur aux côtés de Jordan. Sa moyenne de points chute bien entendu, des 20pts marqués par match à L.A, il n'en est plus qu'à 7.4 en 1996. Mais on sait qu'on peut compter sur Harper pour marquer quand il le faut. 
On raille souvent le jeu intérieur des Bulls 96 en disant que MJ et Pip ont remporté le titre sans domination intérieure mais... Si Dennis Rodman se concentre exclusivement sur la défense, se contentant d'une poignée de points par match, Luc Longley est plus efficace qu'il n'y parait. Le géant de 2m18 est le quatrième meilleure marqueur de l'équipe avec 9.1pts et 48% de réussite. Bien sûr, ces stats ne sont pas dans les standards des plus grands pivots mais on rappelle que l'Australien partageait la gonfle avec Jordan et Pippen...
Pour ceux qui n'auraient toujours pas vu comment jouait la meilleure équipe de tous les temps, voici un rappel :

 

 

Sylvain : Thé ou café, slip ou caleçon, Jordan ou Curry... le genre de dilemme cornélien qui tarabuste les fans de la NBA. Pour les plus anciens qui ont assisté au règne de His Airness, force est de constater que Stephen Curry a la même main mise sur la Ligue que son glorieux aîné. Les Warriors se sont octroyés le record mythique des Bulls et sont en route pour fonder une dynastie. Au sommet de son art, Chef Curry révolutionne le basket moderne en rappelant au public qu'il s'agit d'abord d'un sport d'adresse. Dans son sillage, c'est tout l'effectif qui est au diapason pour faire de l'attaque de Golden State, la première force de frappe de la Ligue avec près de 115 points inscrits. Il y a encore 10 ans, prendre un shoot à 3 points en première intention relevait de l'inconscience, pour Curry et Klay Thompson c'est monnaie courante. Avec 44,1% derrière l'arc en cumulé, les Splash Brothers défient les lois du jeu et ont fait voler en éclat les records d'adresse longue distance. Reposant sur un jeu de passes rapides parfaitement huilé, l'attaque d'Oakland est un régal pour les yeux. Avec 28,7 assists par match, les Warriors caracolent en tête de la NBA et dans le rôle du chef d'orchestre en retrouve Draymond Green, meilleur passeur (7,4 assists) de l'équipe, une première pour un poste 4. Green fluidifie l'attaque et n'a pas son pareil pour fixer la défense et servir Curry, Thompson et autres Harrison Barnes pour des shoots ouverts.

 

1-0 Pour Golden State. Les deux équipes sont les meilleures attaques de leurs époques. Mais à ce jeu là, avec des pourcentages à 3pts irréels et une dizaine de points supplémentaire à chaque matchs, le small ball des Warriors l'emporte. 

 

  • Round 2 : Défense

 

David : Non content d'être la meilleure attaque de la ligue, les Bulls étaient aussi la troisième meilleure défense en 1996 avec 92.9pts encaissés en moyenne. Aux côtés de David Robinson et de Gary Payton, le DPOY 1996, c'est bel et bien trois Bulls qui étaient représentés dans le meilleur 5 défensif de l'année. Michael Jordan, Scottie Pippen et Dennis Rodman réalisent cet exploit unique qui symbolise le "basket total" pratiqué par les hommes de Phil Jackson. Car malgré une attaque incroyable, la défense est sans doute le point fort de cette équipe, la première à atteindre 72 victoires en saison régulière, record qui aura tenu 20 ans. Le Big Three des Bulls est de plus bien accompagné en défense par les deux autres membres du cinq majeur. Ron Harper est devenu un défenseur solide au moment où il a commencé à moins se concentrer sur l'attaque. La présence de Longley, un pivot de 2m18, dissuade et stoppe forcément quelques attaques adverses et Kukoc est lui aussi loin d'être le dernier venu en défense.

 

Sylvain : Les Warriors ne pointent qu'à la 19ème place de la Ligue avec 104 points encaissés. Un classement à nuancer par le fait que Golden State joue sur un rythme rapide qui donne forcément plus de possessions à son adversaire. Pourtant, la défense des Dubs est loin d'être mauvaise, à commencer par Klay Thompson, très sous estimé dans ce domaine. L'arrière se colle systématiquement le meilleur guard adverse, qu'il s'agisse d'un meneur ou d'un shooteur. Mais le vrai ancrage de la défense reste Draymond Green, capable de rendre muet son vis-à-vis. Sa rapidité gêne les ailiers et sa puissance physique lui permet de résister aux intérieurs dominants. La paire Andrew Bogut et Festus Ezeli assure aussi une excellente protection de l'arceau. A 31 ans, l'australien continue de jouer les épouvantails dans la peinture, quant au nigérian il confirme cette saison ses qualités évidentes au contre (2,5 blocks ramenés sur 36 minutes).

 

1-1 : Les Bulls l'emportent sur le plan défensif. Avec trois maîtres en la matière dans le cinq majeur en plus d'une troisième place dans le domaine en 96, Chicago est bien plus solide défensivement. Cela n'enlève rien à la défense plus que correcte des Warriors, mais les Bulls sont quelques crans au dessus.

 

  • Round 3 : Le banc

 

David : Pippen n'avait pas apprécié le geste mais pour s'offrir Kukoc, les Bulls avaient décidé de payer le Croate plus cher que le lieutenant de MJ. Avec 3.5M$ annuel, Kukoc est le deuxième plus gros salaire de l'équipe derrière Jordan (3.8M$) et devant Harper (2.9M$) et Pippen (2.5M$). Oui, on le rappelle, en 1996, Michael Jordan gagnait moins que Nick Young aujourd'hui. Toujours est-il que les Bulls explosent leur tirelire pour Kukoc. Et le sacrifice est payant. Kukoc est élu 6ème homme de l'année en 96 et son impact sur l'équipe est incroyable. Entre MJ, Pip et lui, les Chicagoans ont toujours un attaquant hors pair frais sur le terrain.  A ses côtes dans la Second Unit, Steve Kerr fait lui aussi le taf avec 8.4pts pendant que Bill Wennington ajoute encore une poignée de points à l'intérieur.

 

Sylvain : Steve Kerr a pour principe d'impliquer la totalité de son roster : pas moins de six joueurs du banc passent au moins 12 minutes sur le parquet. Les larges victoires des Warriors expliquant en partie cela. Le sixième homme de luxe, Andre Iguodala est bien sûr le chef d'escouade de la réserve. Hyper complet, le MVP des dernières finales, apporte ce dont l'équipe à besoin. Capable de scorer encore une vingtaine de points si nécessaire, Iggy peut tout aussi bien se sacrifier en défense en marquant à la culotte la star adverse. Doublure à la mêne, Shaun Livingston a trouvé une seconde vie en posant ses valises dans la Baie. Remis d'une des plus vilaines blessures de l'Histoire, il est une excellente alternative à Curry. Avec sa grande taille, il n'a pas son pareil pour jouer le post-up et se retourner pour un jump shoot facile. Son adresse de 53,6% témoigne de son excellente sélection de tirs. Au gré de l'adversaire, Kerr n'hésite à lancer dans la bataille des Leandro Barbosa, Brandon Rush ou Marreese Speights, chacun apportant son écot dans le système collectif mis en place. Illustration en images du collectif des Dubs avec ce mix.
 

 

2-1 : Ce round est pour les Warriors. Malgré un effectif incroyable et les présences de Kukoc et Kerr sur le banc, la second unit des Warriors semble avoir plus de profondeur. 

 

  • Round 4 : Le Coach

 

David : Déjà bien pourvu en titres avec un Three-peat récent, Phil Jackson débute cette année ce qui sera le premier succès de son second triplé. Il arrive à faire cohabiter Pippen et Kukoc au même poste et il gère l'excentrique Rodman d'une main de fer. Encore plus fort, il fait comprendre à toute une équipe que pour gagner, il faudra se mettre au service de Jordan. Harper, arrière scoreur, devient meneur dans l'Attaque en triange. Pippen, option n°1 en attaque pendant la retraite de MJ redevient lieutenant.  Chacun trouve son rôle dans le système de Jax qui gère les situations difficiles en maestro. Il n'était pas rare de le voir tout mettre en oeuvre pour que le ballon de la gagne se retrouve dans les mains de Pippen, Kerr, ou Kukoc quand tout le monde s'attendait à un tir de Jordan. Ce coaching, c'est le même qu'on retrouve chez les Warriors actuels puisque Steve Kerr et Luke Walton (Aux Lakers) ont tout appris avec Phil Jackson. Si l'élève Kerr était joueur pendant les 72V des Bulls de Jax et a dépassé le maître avec 73V cette année... il lui manque encore 10 titres pour l'égaler et espérer le dépasser dans la seule statistique qui compte !

 

Sylvain : En une saison et demi, Steve Kerr a gagné ses galons dans le panthéon des coachs NBA. Avec 85,4% de victoires en saison régulière de puis son arrivée, il vient en toute logique de décrocher le titre de Coach of the Year. Joueur au Q.I. Basket d'exception, il a transposé ses connaissances sur les bancs de la Ligue. En héritant d'un effectif rapide doté d'une adresse folle, Kerr a su tirer parti de ces qualités en mettant un place le fameux small ball. Une marque de fabrique, un style de jeu estampillé Golden State que beaucoup de franchises essayent de copier. Le stratège d'Oakland pousse même ce schéma à l'extrême en plaçant parfois Draymond Green au poste 5 pour étirer au maximum la défense adverse. Kerr n'hésite pas à tenter des coups de poker. Lors des derniers playoffs, alors que ses Warriors souffrent contre Memphis, il place en défense le géant Bogut sur Tony Allen. Un pari risqué mais payant. Cette faculté à s'adapter en fonction de l'adversaire le rend imprévisible, un vrai casse-tête pour le banc d'en face.

 

2-2 : Steve Kerr fait très fort depuis un an et demi. Il est parti sur des bases incroyables et semble promis à un grand avenir de coach mais... Phil Jackson ! Jax est hors concours, certains tiennent la comparaison comme Gregg Popovich mais face à 11 bagues, qui peut réellement lutter ? 20 saisons (70% de victoires) en tant que coach, 20 saisons en playoffs (69% de victoires), 13 finales NBA, 11 bagues. Phil Jackson est définitivement le gagnant de ce round. 

 

  • Round 5 : Impact et domination sur la ligue

 

David : 3-0 au premier tour face au Heat d'Alonzo Mourning, puis 4-1 contre les Knicks de Patrick Ewing avant un 4-0 contre le Magic de Shaquille O'Neal et Penny Hardaway. Il faudra attendre la finale et une victoire 4-2 contre les Sonics de Gary Payton et Shawn Kemp pour que les Bulls aient un peu de résistance. Excusez du peu, cette équipe a vaincu une ou deux légendes à chaque tour !
Aussi bien en défense qu'en attaque, les Bulls 96 ont maîtrisé cette saison de bout en bout. 72V10D en saison régulière et 15V3D en playoffs, que demander de plus ? Un Back-to-Back ? Ce sera fait en 97... puis le second Three-peat sera finalisé en 98. Des 6 titres de Jordan, celui-ci est sans doute le plus impressionnant. MVP de la saison, MVP des finales, meilleure scoreur de la ligue, présence dans le meilleur cinq défensif et record de victoires battus... Jordan a tout fait cette année et ses Bulls sont encore aujourd'hui la meilleure équipe qui ait été réunie sur un terrain NBA... et ce malgré les 73 victoires des Warriors cette année. 

 

Sylvain : Au même titre que le showtime des Lakers ou de l'attaque en triangle des Bulls, le small ball des Warriors est en route pour marquer sa génération. Avec quelques bagues aux doigts en plus, les Dubs entreraient définitivement dans l'Histoire de la NBA, avec un style de jeu se situant entre la rigueur de leur ainés Chicagoans et le spectacle des Angelinos. Jordan a marqué sa génération et fait tirer bien des langues aux jeunes sur les terrains de basket. Curry prend le même chemin. On a pas fini de voir des novices s'essayer aux tirs à 9 mètres (un futur désastre pour les formateurs) sans forcément atteindre la mire. Son retour de blessure récent à Portland présente bien des similitudes avec le flu game de MJ. Si les passes aveugles de Magic Johnson et les envolées de Jordan ont fait battre le cœur des fans, c'est bien l'adresse prodigieuse des Warriors qui va rester dans les mémoires. Quant aux rabat-joie qui méprisent Golden State juste sur le principe du « C'était mieux avant ! », un conseil : profitez de cette équipe hors norme, car vous serez les premiers dans 20 ans à faire les louanges de Curry & Co.

 

3-2 : Les Bulls remportent ce dernier round et ce duel. Aussi incroyables que soient les Warriors, leur surpuissance sur la ligue n'est pas aussi évidente que celle des Bulls 96. Ils dépassent les 72 victoires de peu mais semble moins dominateurs en playoffs. Si Curry est double MVP dont cette fois à l'unanimité, il n'égale pas Jordan et n'a jamais décoché le titre de MVP des finales. De plus, Thompson et Green ne sont pas encore au niveau de Pippen et Rodman. Rien n'est écrit pour les jeunes Warriors qui vont encore battre des records et soulever des titres... mais il est encore trop tôt pour soutenir la comparaison avec les Bulls... qui en 96 avaient déjà 4 titres à leur actif. 

 

On reprend les bonnes habitudes la semaine prochaine avec un nouveau duel de joueurs !

 

​​Episode 11 : Los Angeles Lakers 2001 Vs Oklahoma City Thunder 2016
Episode 10 : Julius Erving Vs Vince Carter
Episode 9 : Alonzo Mourning Vs Dwight Howard
​​Episode 8 : Larry Bird Vs Dirk Nowitzki
Episode 7 : John Starks Vs Jimmy Butler
Episode 6 : Magic Johnson Vs LeBron James
Episode 5 : Scottie Pippen Vs Kawhi Leonard
Episode 4 : Dennis Rodman Vs Draymond Green
Episode 3 : Shawn Kemp Vs Blake Griffin
Episode 2 : Allen Iverson Vs Russell Westbrook
Episode 1 : Reggie Miller Vs Stephen Curry