Philadelphia Sixers 2021-2022 : Et maintenant, on fait quoi ?

Philadelphia Sixers 2021-2022 : Et maintenant, on fait quoi ?

Philadelphia Sixers - Joel Embiid - Ben Simmons - Matisse Thybulle

Après des playoffs 2021 tout simplement ratés, les Sixers partent à l'assaut d'une nouvelle saison cruciale. Faut-il continuer de croire au Process encore cette saison ?

  • La saison dernière

 

En début de saison, peu de gens auraient misé sur des Sixers allant loin en playoffs: les Bucks et les Nets paraissaient un cran au-dessus, le Heat sortait d’une bulle fabuleuse à Orlando et les Celtics restaient dangereux et la bête noire des Sixers. A côté de ça, les Sixers alignaient là le même trio pour la troisième année consécutive : Joel EmbiidBen SimmonsTobias Harris. Ce trio est beau sur le papier mais Embiid avait réalisé une saison 2019-2020 bien en-dessous de son potentiel et si les acquisitions de l’intersaison paraissaient cohérentes, les détracteurs du Process pointaient du doigt le manque de complémentarité entre Embiid et Simmons. Le vent aura vite tourné car le nouveau coach Doc Rivers a très vite trouver la formule qui marche avec cette équipe pour finir premier de la conférence Est derrière un Joel Embiid impérial. C’est bon, ça devait être leur année. Celle qui allait faire passer un cap à cette équipe et rallier enfin les finales de conférence pour la première fois depuis 2001. Pendant que les favoris (Nets et Bucks) s’affrontent en demi-finale de conférence, les Sixers affrontent des Hawks certes séduisant mais plus faibles et moins expérimentés dans ces moments sur le papier. Le chemin est tout tracé, mais les Sixers vont se perdre en cours de route. Les rencontres se suivent et ne se ressemblent pas, Embiid est trop fort mais trop esseulé et la série s’éternise jusqu’au 7ème match à la maison, qui sera finalement perdu par les Sixers. Le public ne cache pas sa déception, la coupe est pleine : Ben Simmons a été fantomatique sur la série et est pointé du doigt plus ou moins subtilement par Embiid et Rivers. Ce dernier n’est pas exempt de tout reproche dans cette déroute et c’est tout Philadelphie qui remet en question le Process.

 

  • Les mouvements de l’intersaison

 

Daryl Morey arrive donc à l’intersaison avec un dossier brulant sur son bureau : que faire de Ben Simmons ? Beaucoup de questions entourent le joueur durant tout l’été : Est-il l’homme de la situation ? A-t-il envie de rester ? Y a-t-il une offre correcte qui va se présenter vu la chute de sa cote lors des derniers playoffs ? L’été est flou et c’est finalement le joueur lui-même qui va éclaircir tout ça : Simmons ne veut pas rejouer avec Philadelphie et il ne se présentera même pas au training camp. A l’heure actuelle, Simmons est toujours un Sixer mais probablement plus pour très longtemps. Car même si Morey a confirmé vouloir compter sur l'australien pendant le media day, ceci ressemble plus à de la communication pour ne pas faire baisser les enchères qu' à une réelle conviction au sein du front office.

 

Départs : Gary Clark ; George Hill ; Dwight Howard ; Mike Scott ; Anthony Tolliver ; Rayjon Tucker

 

Arrivées : Andre Drummond ; Aaron Henry ; Georges Niang ; Grant Riller ; Jaden Springer

 

  • L’effectif

 

PG : Tyrese Maxey ; Grant Riller ; Ben Simmons ; Jaden Springer

SG : Seth Curry ; Isaiah Joe ; Furkan Korkmaz ; Shake Milton ; Matisse Thybulle

SF : Gary Clark ; Danny Green ; Aaron Henry ; Paul Reed

PF : Tobias Harris ; George Niang ; Filip Petrusev ; Mike Scott

C : Charles Bassey ; Andre Drummond ; Joel Embiid

 

  • Le cinq majeur

 

PG : Tyrese Maxey ; SG : Seth Curry ; SF : Danny Green ; PF : Tobias Harris ; C : Joel Embiid

 

Malgré les quelques mouvements de l’intersaison, le 5 majeur resterait en grande partie le même mais c’est donc bien sur le poste de meneur que vont se poser toutes les questions du côté de Philly. Qui va remplacer Ben Simmons au poste de meneur titulaire? Et pour quel style de jeu ? La saison dernière on a vu tour à tour Seth Curry, Tyrese Maxey, Shake Milton ou Matisse Thybulle assurer la mène lorsque Simmons était sur le banc. Les options sont donc nombreuses mais le rôle devrait revenir à Maxey, seul vrai meneur des quatre alors que les autres sont plus des arrières/ailiers qui peuvent dépanner par moment dans ce rôle. D’autant plus que celui qui sera sophomore cette saison a fait une très belle entrée dans la grande ligue, montrant de belles qualités offensives et une présence dans le jeu déjà impactante dans une équipe taillée pour le titre.

 

  • Le banc

 

Le banc des Sixersun peu plus changé que les titulaires, mais les pièces importantes restent en soit les mêmes. On notera surtout le départ de Dwight Howard qui, malgré quelques passages intéressants n’aura globalement pas apporté grand-chose jusqu’à presque totalement s’effacer en playoffs. Il sera remplacé par Andre Drummond, un autre intérieur expérimenté qui joue là peut-être sa dernière chance de redorer son blason en NBA après une triste saison du côté des Lakers. Dans l’ensemble tous les postes sont plutôt bien doublés et la diversité du roster est intéressante : tout le monde sait bien défendre et les jeunes de l'effectif se donnent. Si ces derniers arrivent encore à augmenter leur niveau, la second unit peut vraiment être un atout pour reposer les cadres en saison régulière sans risquer de se prendre des éclats même contre les grosses équipes.

 

  • Le joueur à suivre : Matisse Thybulle

 

En à peine deux saisons, Matisse Thybulle s’est révélé comme l’un des meilleurs défenseurs de la NBA : 1,6 interceptions et 1,1 contre par match en seulement 20 minutes de jeu, l’ancien joueur de l’université de Washington est déjà un élément essentiel des Sixers. Avec le départ à venir de Ben Simmons, son rôle va prendre encore plus de l’importance mais pour que ce dernier passe un cap il va falloir qu’il se montre régulier en attaque. Dans une équipe avec Joel Embiid à l’intérieur, il faut qu’il soit capable de développer un shoot fiable de loin pour apporter du spacing à l’attaque de Philly. Son taux de réussite de loin a chuté la saison dernière (30,1%) et tout aussi bon soit-il en défense, il ne peut pas se permettre de ne pas apporter en attaque dans une équipe qui vise le titre.

 

  • Les plus

 

Un joueur de calibre MVP : Difficile de parler des plus de cette équipe sans parler du pivot. Joel Embiid vient de sortir d’une saison stratosphérique : 28,5 points, 10,6 rebonds et surtout un impact dans le jeu qui va bien au-delà des statistiques tant il attirait les défenseurs autour de lui. Seule ombre au tableau, toujours la même : 51 matchs joués seulement. Si Joel Embiid réussit une saison similaire cette année jusqu’à porter son équipe en tête de la conférence Est une nouvelle fois, il pourra prétendre sérieusement au titre de MVP. A 27 ans, le camerounais entre dans son prime et a le poids d'une franchise historique sur les épaules, à lui de l’assumer.

 

Une défense qui a fait ses preuves : Si le départ de Ben Simmons va bien diminuer le potentiel défensif des Sixers, le groupe de Doc Rivers a quand même de bons atouts en défense. Joel Embiid est toujours l’un des tous meilleurs défenseurs de la ligue et Andre Drummond, son remplaçant, sait toujours sécuriser des rebonds. Matisse Thybulle est déjà un défenseur de grande classe pour son âge et le reste de l’effectif a les qualités athlétiques nécessaires pour embêter tout le monde. Le problème se situe plutôt aux ailes car si Danny Green a longtemps été un très bon défenseur, le poids des années se fait sentir et son expérience ne peut plus combler son manque d’explosivité. Mais l’ex-Spur reste un joueur utile pour transmettre son expérience aux jeunes de l’effectif.

 

  • Les moins

 

Un coach dans la tourmente : La saison dernière ressemblait à toutes les autres pour Doc Rivers : Couvert de louanges en saison régulière pour avoir tiré le maximum de son groupe sur un temps de 72 matchs, pointé du doigt en playoffs pour son manque d’ajustement. Pire encore, lui qui était connu pour être un leader d’hommes a semblé avoir failli dans la préparation mentale de son équipe et a ponctué ceci avec une sortie en conférence de presse très critiquable. Les Sixers lui redonnent une chance, mais dur de voir un potentiel d’amélioration pour un coach dont on ressort les mêmes qualités et les mêmes défauts depuis plus de 10 ans. A lui de nous faire mentir.

 

La gestion du cas Simmons : On aurait pu parler de ça durant toute cette preview tant les suites du feuilleton Ben Simmons vont impacter le reste de la saison de la franchise. Entre Simmons et les Sixers, le divorce semble déjà acté. Mais si ce dernier ne part pas avant le début de saison, il va falloir vivre en cohabitation pour faire remonter sa valeur sur le marché sans que cela n’impacte trop la vie du groupe. Et on le sait ceci est d’une extrême complexité, demandez aux Wolves avant que ces derniers n'envoient Jimmy Butler à... Philadelphie il y a quelques années. Et lorsque Simmons sera parti se posera la question du jeu : contre qui aura-t-il été échangé ? Quels changements dans le jeu offensif de Philly ? Quel impact sur la solidité défensive de cette équipe ? Beaucoup de questions, aucune réponse tant que les deux parties n’auront pas fait leurs adieux.

 

  • L’avis de la rédaction

 

Difficile de juger ce groupe sans avoir eu la conclusion du dossier Ben Simmons. Car même si le joueur australien n’est pas transféré avant le début de la saison, certains cas récents ont montré que garder un joueur avec des envies de départ dans le groupe peut être dangereux pour la cohésion en début de saison. Quoiqu’il arrive, on voit mal les Sixers récupérer une contrepartie du niveau de Simmons et de ce fait les Sixers devraient réaliser une saison régulière moins bonne qu’en 2020-2021. Mais les détracteurs de Philadelphie ont longtemps répétés l’incompatibilité dans le jeu entre Simmons et Embiid, donc peut-être que la saison régulière sera une opportunité de trouver une nouvelle alchimie qui serait capable, cette fois enfin, de passer un cap en playoffs ? En attendant, avec un joueur dominant dans la raquette et un effectif bien fourni composé de jeunes prometteurs, Doc Rivers devrait savoir faire fonctionner cet effectif correctement en saison régulière.

 

  • Bilan prévisionnel

 

51 victoires – 31 défaites