Le bilan de Tony Parker (6/9)

Le bilan de Tony Parker (6/9)

San Antonio Spurs - Tony Parker - Manu Ginobili - Tim Duncan

Nouvelle série de la semaine sur Inside Basket ! En pleine course aux playoffs, on va se pencher sur le bilan des 9 français qui étaient sur les parquets américains cette année. La série continue aujourd'hui avec notre dieu vivant à tous, Tony Parker !

  • LE CONTEXTE

 

Comment débuter un article bilan lorsqu'on parle du plus grand basketteur français de tout les temps ? Comment le juger en toute objectivité ? Ce genre de questions bousculent mon esprit. Nous devons tous le respect à Tony Parker. C'est une évidence, mais il est le plus grand, et a aidé de manière inestimable le développement de notre sport en France. Sans observer les exploits de Tony sur France TV lors des Championnats d'Europe ou du Monde, je ne serais peut-être pas en train d'écrire ces lignes. Alors comment résumer une carrière fantastique en quelques mots ? En terme de chiffres, c'est 13 saisons à plus de 14 points et 5 passes de moyenne. Une régularité phénoménale. Les records, les titres sont tellement nombreux que j'ai alors décidé de vous les donner en rafale, sans les commenter, car les chiffres parlent d'eux-mêmes.

 

- 181 sélections en Equipe de France

- 4 fois médaillé en Equipe de France

- 1 fois champion d'Europe

- MVP du championnat d'Europe 2013

- Career High de 55 points

- 3 fois choisi dans la All NBA second team

- 4 fois champion NBA

- 1 fois MVP des finales

- Meilleur passeur de l'histoire des Spurs

- 6 fois selectionné au All-Star Game

- 4eme joueur dans l'histoire de la NBA à avoir réalisé plus de 4000 points et 1000 passes décisives en playoffs derrière Michael Jordan, Kobe Bryant et LeBron James.

 

  • L'ANNÉE DU FRANÇAIS

 

Après cette carrière fantastique, on peut désormais observer l'année du français libérés, et remplis de respect. Tony Parker a 35 ans. C'est douloureux, mais la carrière du français connaît son épilogue. Alors profitez-en, profitez du français pendant encore quelques années. On pleurera tous ensemble un beau jour devant l'hommage des Spurs, et j'en frissonne déjà. Comme son compatriote Nicolas Batum, Tony Parker est revenu tardivement sur les parquets. Au terme des playoffs 2017, il avait contracté une récalcitrante blessure. Une rupture d'un tendon du quadriceps gauche a mit beaucoup de temps à disparaître. Cette blessure va obliger le français à disputer cette année le plus faible nombre de matchs en saison régulière de sa longue carrière. Revenu fin novembre, il n'a pas apporté toute l'assurance qu'il dégageait auparavant dans le jeu des Spurs. Le français est vieillissant, et son impact dans le jeu est forcément plus faible. Cependant, Parker a très vite su s'adapter à son corps et il a trouvé un nouveau rôle cette année, celui de remplaçant. Après près de 21 matchs moyens en tant que titulaire, il fallait prendre une décision. Une discussion avec Gregg Popovich et l'inévitable a été fait. Désormais remplaçant de Dejounte Murray, Tony découvre une nouvelle façon d'aider ses Spurs. Il organise le jeu, mais celui du 5 mineur maintenant. Il apporte tout de même une vraie assurance et un avantage certain sur les autres meneurs remplaçants de la ligue. Ainsi, il est pour la premièe fois depuis sa saison rookie tombé sous les 10 points de moyenne. Avec 7.7 points et 3.6 passes de moyenne, ce sont ses plus faibles totaux en carrières. C'est donc un peu nostalgiques que l'on doit le constater mais Tony Parker n'a plus ses jambes de 20 ans. Avec intelligence, il est utile dans la rotation de San Antonio, mais plus du tout determinant ni indispensable. Pourtant, c'est toujours avec un sourire un peu niais que l'on va continuer à observer ce grand monsieur.

 

  • LA PERFORMANCE DE L'ANNÉE

 

Malgré un nombre de minutes plus faible que par le passé, et un jeu avec moins de volume, Tony Parker reste un meneur extrêmement talentueux. Le temps d'une soirée, il a retrouvé tout son arsenal de tueur qui a fait de lui l'un des plus grand meneurs des années 2000. C'était le 5 Mars dernier face à Memphis. Ce soir là, Tony Parker a délivré son seul match de la saison à plus de 20 points. Avec 23 points, 4 passes et 1 interception, il a régalé tout le public Texan. Un public qui a sans doute ressenti lui aussi beaucoup de nostalgie, au bon souvenir de la décennie magique qui a vu TP executer les adversaires 1 par 1. Avec 10/14, il a aussi montré qu'il avait un shoot impeccable. Ce tir si précieux que le français n'éxecute plus massivement. C'est probablement le résultat d'une appréhension de mal faire, mélangée à l'âge et ses dégats. Ce genre de performance est un régal pour les yeux et pour le cœur. Il faut bien se l'avouer, Tony Parker a entretenu avec ses fans une grande histoire d'amour depuis presque 20 ans, une relation solide.

 

  • QUEL FUTUR POUR LE FRANÇAIS

 

Difficile de savoir comment va se terminer la plus grande carrière du basketball français. Observons sa situation contractuelle d'abord. Tony arrive au bout d'un joli contrat. Pour la dernière fois, il a gagné cette année 15 millions de dollars. Un salaire qui (à l'époque où il fut signé) récompensait la valeur d'un des meilleurs meneurs de la ligue. Le problème, c'est que ce salaire est aujourd'hui trop important pour un homme dont le statut a changé. Meneur remplaçant, il ne peut toucher une telle somme avec un impact plus restreint désormais. De plus, c'est un poids dans le salary cap des Spurs qui empêche le recrutement de gros agents libres. Cet été, Tony Parker sera un agent libre sans aucune restriction, son contrat est terminé. Alors quelques questions ne posent, mais le doute n'est pas vraiment de la partie. Il va vouloir resigner avec les Spurs, il l'a confirmé il y'a une semaine à Sports Illustrated en détaillant son projet de fin de carrière.

 

Dans mon esprit, je veux jouer trois saisons de plus. J’aimerais que les Spurs me gardent. J’aimerais jouer 20 saisons avec les Spurs, c’est mon rêve. Je suis libre cet été, mais je veux signer pour trois saisons à San Antonio et ensuite enchaîner avec mes différents business.

 

C'est donc à son frontcourt qu'il renvoie la balle. Le destin du MVP  des finales 2007 est entre les mains des Spurs. Les dirigeants de San Antonio ne sont pas du genre à laisser leurs monuments se sentir déshonorés, et ils devraient prolonger l'histoire d'amour jursqu'à la fin de la carrière du français. Tim Duncan a reçu un hommage vibrant, papy Manu Ginobili fait de la résistance, et Tony devrait donc être le dernier du trio à quitter la mythique franchise. Une franchise mythique que ces 3 hommes ont élevé si haut dans l'histoire et le panthéon du basketball. On imagine alors les Spurs signer Tony au minimum véteran, pour 3 années supplémentaires, afin de respecter ses souhaits.

 

Tel sera son futur, 3 années. C'est ce qu'il nous reste de ce grand monsieur. 3 années à savourer, à observer, à apprécier, à analyser, à critiquer, à spéculer, à crier, à retenir notre souffle, à pleurer. Mais surtout 3 dernières années pour aimer notre Tony national, celui qui nous a fait exulter une nuit de 2007, ou un soir de 2013. Plus qu'un monument Tony est notre symbole, celui qui nous a poussé à chaque jour passer les portes du gymnase pour jouer au basket. C'est peut-être ça au final, Tony Parker est le basketball, celui qu'on aime.

 

C'est chargé d'émotions qu'on termine cet article consacré à Monsieur Parker. Demain, on laisse le passé derrière nous afin de découvrir celui qu'on annonce être le futur. Bonne soirée.