Encore une fois Philadelphie a pu compter hier sur une très bonne prestation de Ben Simmons et Joel Embiid. Le premier a réalisé une copie exceptionnelle avec 11 points, 12 rebonds, 15 passes décisives pour 0 balle perdue ! Une prestation excellente qui le permet de rejoindre David Robinson et Andre Iguodala dans la liste des rookies ayant enregistré un triple-double sans balle perdue. Avec ce neuvième triple-double de la saison, il a par la même occasion dépassé Magic Johnson pour devenir le seul deuxième rookie de l'Histoire au nombre de triple-doubles derrière l’intouchable Oscar Robertson (25). Pourtant, avant le match, Ben Simmons avait avoué éprouver de la fatigue mentale à l’approche de la fin de saison. Mais comme le dit son entraineur Brett Brown, ça ne s’est pas du tout vu.
J’aimerais qu’il soit plus souvent fatigué mentalement ! Il a fait quelque chose d’unique, avec le rythme avec lequel il a joué, en trouvant des shooters ouverts. Ben a été fantastique ce soir.
Tout roule donc pour les Sixers en cette fin de saison. Malgré une courte défaite contre Indiana qu’ils pourraient regretter dans la course à l’avantage du terrain, les joueurs de Philadelphie se préparent pour beaucoup à jouer leur première série de playoffs. C’est une nouveauté aussi pour Joel Embiid, qui lui a perdu assez de ballons pour compenser la performance de Simmons avec 9. L’explication est assez claire selon le coach des Sixers.
Regardez ce qu’il fait sans faire beaucoup d’entrainements ou de shootarounds. Je suis choqué de voir qu’il fait 25 points et 19 rebonds. Le plus-minus est là pour montrer l’autre partie de tout ça, mais physiquement on fait de notre mieux pour le préparer au mieux à une situation de playoffs à la fin de l’année, et c’est difficile de le préparer à autre chose.
Pourtant, un peu avant le All-Star break, Brown disait qu’Embiid commençait à s’entrainer avec l’équipe. C’est-à-dire qu’il a fait depuis quelques entrainements mais pas encore assez régulièrement et avec l’approche des playoffs, préparer le corps de Joel Embiid à un autre niveau de jeu demande tout autant d’attention qu’en début de saison. Et cette attention ne doit pas s’arrêter qu’au pivot camerounais.
C’est la chose la plus inhabituelle que j’ai pu voir que de constater qu’il a autant de capacités, de talent à impacter le jeu et à être sélectionné titulaire du All-Star Game sans vraiment s’entrainer avec son équipe. On essaye vraiment de préserver sa santé. Le message que j’ai eu pour l’équipe est que durant cette période, et je l’ai appris au cours de tellement d’années, comment pouvez-vous maintenir la bonne santé pour arriver en forme en avril ? Comment pouvez-vous maintenir l’état d’esprit ? Les deux sont très liés. Et enfin comment pouvez-vous maintenir la manière de jouer un bon basket ? Ces trois choses sont assez liées et si vous pouvez arriver en playoffs en cochant ces trois cases… Je pense qu’on a de bonnes chances pour aller en playoffs et être quelque chose d’un peu unique.
Cela fait beaucoup de choses à penser et dans le cas d’Embiid, la problématique du physique est tellement importante qu’elle passe avant le reste. Pour le staff médical, cela implique qu’il faut faire des choix et celui qui a le premier et le dernier mot est finalement le premier intéressé.
C’est une décision collaborative menée par Joel Embiid, supportée par le staff médical et écoutée par moi. Je ne fais que recevoir les nouvelles. Et j’ai appris que je ça devait être mon rôle, je n’essaye pas de changer ça. J’écoute. Je l’écoute.
Joel Embiid a-t-il vraiment envie de jouer tous les matchs ? Oh que oui, et c’est de plus en plus difficile de tirer les rênes pour le retenir de jouer.
Joel est un tel compétiteur qu’il veut jouer tous les matches, il veut jouer les back-to-backs. Du coup c’est très difficile maintenant de décider à quel match il ne pourra pas jouer. On a un back-to-back qui arrive, rien n’a été décidé et on doit essayer de respecter son choix, c’est son corps, c’est lui qui le ressent et il parait être en forme. Mais l’environnement des matches, comme par exemple quand il plonge dans les tribunes, on n’est pas toujours serein.
Dans une franchise chargée d’Histoire, avec un public qui prête beaucoup d’attention à la combativité de leurs joueurs, ces paroles sont sûrement réconfortantes et doivent conforter le front office des Sixers dans leur décision d’avoir donné un contrat maximal à Embiid en début de saison.
On devrait être ravi de l’avoir parmi nous, qu’il fasse la saison qu’il fait, tout en sachant ce qu’il pourrait devenir. Vraiment, regardez ce qu’il pourrait devenir une fois qu’il commencera à interagir et à s’entrainer avec son équipe et qu’il mènera son physique à un point où tout le monde est serein.
Les autres joueurs de la NBA sont prévenus. Joel Embiid est sur le point de terminer sa première saison avec presque 70 matchs joués et une première série de playoffs en vue. Une fois que ce cap psychologique et physique sera passé, le géant des Sixers ne voudra pas laisser une miette aux autres intérieurs de la ligue. Quand la machine tournera à plein régime, personne ne sait vraiment jusqu'où il pourra s'arrêter.