Reggie Miller, l'assassin aux veines glaçées

Reggie Miller, l'assassin aux veines glaçées

Reggie Miller - Indiana Pacers - New York Knicks
Crédit photo : Getty Images

Le destin, certains y croient, d'autres non, mais d'autres encore le provoquent. Le 7 mai 1995, on a su en seulement 9 secondes dans quelle case se trouve Reggie Miller.

Le 7 mai 1995, le Madison Square Garden accueille le game 1 des demi-finales de la Conférence Est durant lequel l'une des séquences les plus marquantes de l'histoire de la ligue va se produire. 

 

Lors de la saison 1994-95, Michael Jordan joue au baseball la majorité de la saison et les Pacers pensent alors pouvoir saisir cette chance pour s'asseoir sur le trône de la Conférence Est. Seul problème, les Knicks et le Magic ont eux aussi cette ambition.

 

Les Pacers arrivent en demi-finale de Conférence avec le plein de confiance après un sweep face aux Hawks au premier tour, mais un morceau bien plus imposant se pose sur leur chemin au tour suivant avec les Knicks de Pat Ewing.

Dès le game 1 les Knicks prouvent qu'ils seront des adversaires coriaces tout au long de la série. Le premier duel leur était quasiment promis avec une avance de 6 points à 18 secondes du terme de la rencontre, mais c'était sans compter sur le tueur Reggie Miller. Rik Smits, le pivot des Pacers, était jusque-là le meilleur joueur sur le parquet, mais quand il s'agit de climatiser tout New York personne ne le fait mieux que Reggie Miller. Smits se fait d'ailleurs exclure à un peu moins de deux minutes du buzzer final en raison de ses 6 fautes après avoir sorti un énorme match avec 34 points, 7 rebonds et 3 passes et surtout en limitant Pat Ewing à seulement 11 points. Pourtant lorsqu'on évoque ce game 1 les connaisseurs ne vous parleront pas de cette performance, mais plutôt de celle de Reggie Miller.

 

Smits out. Miller Time ! Depuis le banc, Smits assiste à une scène digne d'un film hollywoodien. Il reste 18 secondes à jouer et le score est de 105-99 en la faveur des Knicks quand Reggie Miller va provoquer le destin. En une poignée de secondes l'arrière des Pacers plante deux trois points. Le premier après un démarquage sur une remise en jeu suite à un temps mort, puis le second après une interception sur la remise en jeu des Knicks. Le score est maintenant de 105 à 105 et le Madison Square Garden est glacial. 

 

Il reste 13 secondes à jouer quand John Starks se retrouve sur la ligne des lancers-francs. Sur sa première tentative le ballon rebondit sur les deux extrémités de l'arceau puis ressort. Sa deuxième tentative n'est pas plus glorieuse mais après un cafouillage dans la raquette Pat Ewing parvient à récupérer le rebond puis prend un shoot à seulement quelques mètres du panier mais échoue à son tour. Reggie Miller arrache le rebond et subit une faute, deux lancers-francs pour le shooteur fou. 

Encore 7 secondes au chrono mais Reggie Miller ne tremble pas et porte l'avance des Pacers à 107-105. 

Pas de temps-mort pour les Knicks et Greg Anthony se charge alors de remonter la balle. Comme abasourdi par la séquence de Reggie Miller, le meneur des Knicks tente de pénétrer vers le cercle mais s'écroule avant même de pouvoir faire quelque chose du ballon. 

 

Les Pacers remportent ce game 1 puis parviennent à venir à bout de ces Knicks en 7 matchs avant d'échouer en finale de la Conférence Est face au Magic de Shaquille O'Neal, là aussi en 7 matchs. 

 

Surnommé le Knick-Killer, Reggie Miller est une légende pour diverses raisons mais ces 8 points en 9 secondes représentent plutôt bien le phénomène. 

Plus de deux décennies après ce tour de magie, le Knick-Killer en est toujours très fier : 

 

Je souris toujours en y repensant. Faire ça à New York, dans cette salle, contre eux. C'était nous, Indiana, contre eux, New York, un petit marché contre un gros marché. C'est pour ça que je souris.

 

 

 

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