Entretien avec l'organisateur de l'Eurojam et du camp AMW, Will Mbiakop

Entretien avec l'organisateur de l'Eurojam et du camp AMW, Will Mbiakop

Nous avons eu la chance d’assister aux deux derniers jours de l’Eurojam de Basket qui avait lieu du 12 au 22 Août.
Le concept est d’organiser des rencontres amicales entre des équipes locales (françaises ici) et des équipes universitaires américaines. Pour cette session 2013, les équipes NCAA d’Alabama, d’Iowa, de Temple et de St John’s (équipe dans laquelle évolue le français Marc Antoine Bourgault que nous avons interviewé aussi) ont affronté les équipes d’Evreux, de St Quentin, de Boulogne-sur-Mer et de Rouen.
On a pu aussi apercevoir des équipes féminines telles que Michigan ou encore Georgia Tech affrontées l’équipe All-Star féminine AMW.

En parallèle à ces rencontres, un camp de basket AMW qui lui réunissait des jeunes âgés de 15 à 25 ans entre le 05 et le 10 Août était aussi organisé au Gymnase Pierre de Coubertin. Durant celui-ci les jeunes sont encadrés par des coachs NCAA ou européens. Le camp permet aux participants de jouer au basket (évidemment !) mais pas seulement. En effet ces derniers prennent part à différentes activités culturelles et participent aussi à des conférences sur diverses sujets durant lesquelles des personnalités sportives ou non interviennent.
Les valeurs de bases de ce camp sont : discipline, hard work, respect, education, altruism, humility. 

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Une interview en deux parties avec l’organisateur Will Mbiakop, nous permettra de mieux comprendre ce concept.

Inside Basket : Bonjour Monsieur Mbiakop, pouvez-vous présentez aux lecteurs d'inside Basket ? 

Will Mbiakop : Bonjour, je m’appelle Will Mbiakop, je suis né au Cameroun en 1979 et je suis venu vivre en France par la suite. Je travaille dans le conseil aux entreprises en business management. Je vis à Dubaï dans le courant de l’année et j’effectue des voyages assez récurrent sur l’Europe, l’Afrique et les Etats-Unis.

Comment vous est venu l’idée de créer l’AMW ?

J’ai participé au Camp Nike en 1993 ou 1994 à Paris, c’était une très bonne expérience et quelques années après, je me suis dit que ce serait intéressant de me lancer le challenge de créer aussi un camp de basket. D’où l’idée de créer un camp de basket AMW, qui était à l’époque à Londres. Dès la première année, ça a très très bien marché, et on a réussi à se développer, sur la France également. Dix ans après on est toujours là et depuis 3 ans maintenant, on a réussi à intégrer le concept de l’Eurojam qui est la venue des universités américaines.

Qu’était l’AMW à la base ?

C’était un camp de basket avec deux principes forts : le premier axé sur le développement du talent des jeunes donc un principe sportif. Le second est économique et social, l'objectif est de dépasser les frontières du basket pour encourager les jeunes à aller à l’école, leur faire comprendre qu’il n’y a pas que le sport. Pour se faire, on avait des outils pédagogiques assez originaux. On faisait notamment venir des personnalités ; pas forcément du monde du sport ; mais d’autres comme par exemple Harry Roselmack, qui venait leur faire partager leur expérience. On axe vraiment le côté éducatif sur la manière dont on coach, sur les règles de vie sur le camp, les aspects d’échanges entre les différentes nationalités qui y participent. Chaque année c’est environ une centaine de jeunes qui viennent de toute la planète. 

Et cette saison ?

En plus du camp de base, on a mis en place un camp professionnel qui a lieu depuis deux saisons et qui s’est terminé la semaine dernière. Par la suite les équipes ayant participé au camp professionnel se sont rencontrés. Cela s’est passé sur trois pays, on a été présent en France, en Espagne et en Grèce.

Comment sont choisis les pays dans lesquels l’AMW passe ?

C’est par rapport à nos partenaires américains puisqu’eux choisissent des pays et on essaie d’aller au même endroit tous ensembles. En Espagne, on avait par exemple, Notre-Dame, Georgia Tech, LSU (Louisiana State University). Et en Grèce on avait Vanderbilt.

Comment choisissez-vous les équipes ?

Alors en ce qui concerne les équipes universitaires, on ne les choisit pas c’est eux qui décident de venir puisqu’il y a une réglementation forte en vigueur aux Etas-Unis qui est que les équipes universitaires ont le droit de sortir du pays et d’effectuer ce type de voyage mais seulement une fois tous les quatre ans. Pour les équipes Pro B ou Pro A, c’est beaucoup par affinités ou par des contacts que je peux avoir avec différents clubs.

Il n’y a donc aucune difficulté pour  les convaincre ?

C’est vrai mais en même temps on propose un beau produit, le fait de venir à Paris en matchs de préparation contre des équipes US. De plus nous avons la chance d’être dans le stade Pierre de Coubertin, c’est vrai que nous sommes dans un joli cadre.

Quels sont vos partenaires et vos sponsors ?

Cette année, on a eu très peu de sponsors, la crise a frappé. D’habitude c’est vrai qu’on est très soutenus mais cette année, on a eu très peu de soutien. Par conséquent, j’ai mis de mes finances personnelles, et on a eu quelques dotations de la part de New Era, de Mondial Basket au niveau média et de Basket USA sur le Website.

Pensez-vous que le concept AMW durera ?

(rires)…Ca fait déjà dix ans donc à priori, on va encore continuer. Eurojam c’est trois ans, je pense que l’on a une belle marge de progression encore. On a déjà bien grandi, on a commencé avec trois matchs…euh… non cinq matchs pardon il y a trois ans, ensuite on a fait onze matchs et l’an passé on a reçu le vice-champion universitaire, les Kansas JayHawks. Dans notre équipe (All-Star AMW Masculine), on avait Kévin Séraphin, Antoine Diot, Souleymane Diabaté, enfin des gars qui savent jouer au basket.
Même si cette saison notre équipe est un peu moins forte à cause notamment de la CAN, ou en Equipe de France, on est tout aussi fier d’eux. On a des équipes plus que convenables, on a bien progressé avec Eurojam, cette saison il y a eu vingt matchs organisés sur toute l’Europe. Donc c’est super, on a grandi, on a commencé sur la France et désormais on est sur l’Espagne et sur la Grèce donc nous sommes plutôt contents de l’opportunité.

Que signifie AMW ?

Ca je ne peux pas vous dire, c’est un petit secret, personne ne le sait (rires). C’est souvent demandé d’ailleurs.

(Pour voir la seconde partie de l'interview, cliquez ici)