Utah Jazz 2021-2022 : C'est reparti pour la conquête du titre

Utah Jazz 2021-2022 : C'est reparti pour la conquête du titre

Utah Jazz - Rudy Gobert - Donovan Mitchell

Après une saison régulière exceptionnelle, le Jazz a baissé d'un ton en playoffs, handicapé par les blessures. L'exercice 2020/21 garde donc un goût amer, mais les résidents de Salt Lake City sont prêts à repartir au combat. Que vaut ce Jazz dans une Conférence Ouest toujours plus dense ?

  • LA SAISON 2020-2021

 

Utah meilleure équipe de la saison régulière, peu de monde aurait parié dessus avant l'entame. Et pourtant, les Jazzmen, après 8 premiers matchs moyens, ont brusquement acceléré, remportant 19 des 20 rencontres suivantes pour s'installer en tête de la NBA. Ils ne lâcheront plus cette place jusqu'à la fin de la régulière, grâce à une adresse à trois-points insolente (meilleure équipe NBA dans ce domaine), mais aussi grâce aux saisons extraordinaires de ses leaders, Rudy Gobert en tête. Le pivot français, resigné à prix d'or l'été dernier, a assumé son statut et décroché son troisième DPOY en quatre ans. Avec les performances magistrales de Mitchell, Conley et Jordan Clarkson, ce dernier étant récompensé par le titre de 6th Man Of The Year, le Jazz a avancé vers la postseason avec beaucoup de certitudes.

 

Néanmoins, les choses se sont gâtées en playoffs, alors que le momentum semblait en leur faveur, avec la défaillance des Lakers. Après une alerte sans conséquence lors du match 1 contre les Grizzlies au premier tour (succès 4-1 au final), le Jazz s'est écroulé 4-2 contre les Clippers après avoir pourtant remporté les deux premiers matchs de la série. Utah n'a pas su profiter de la blessure de Kawhi Leonard, et l'équipe a cédé sur ses points forts, la défense et l'adresse à trois-points. La saison s'est achevée plus tôt que prévu, laissant beaucoup de regrets aux hommes de Quin Snyder.

 

Bien entendu, cette saison historique pour la franchise conforte leur statut de place forte de l'Ouest, mais après un régulière d'un tel calibre, une élimination en demi-finale de conférence (pour la deuxième saison d'affilée) fait forcément désordre. L'équipe possède néanmoins beaucoup de certitudes, et malgré cet échec, peu de modifications étaient attendues cet été.

 

  • MOUVEMENTS DE L'INTERSAISON

 

Départs : Derrick Favors (Thunder), George Niang (libre), Matt Thomas (libre), Jarrell Brantley (Kazan), Ersan Ilyasova (libre), Juwan Morgan (libre)

 

Arrivées : Eric Paschall Warriors), Rudy Gay (free agent), Hassan Whiteside (free agent), Jared Butler (draft)

 

  • L'EFFECTIF

 

Meneurs : Mike Conley Jr, Jared Butler, Miye Oni, Derrick Alston Jr

Arrières : Donovan Mitchell, Jordan Clarkson, Trent Forrest, Macio Teague

Ailiers : Royce O'Neale, Joe Ingles, Elijah Hughes

Ailiers forts : Bojan Bogdanovic, Rudy Gay, Eric Paschall, Malik Fitts

Pivots : Rudy Gobert, Hassan Whiteside, Udoka Azubuike, Marques Bolden

 

  • LE CINQ MAJEUR

 

PG : Mike Conley Jr SG : Donovan Mitchell, SF : Royce O'Neale : PF : Bojan Bogdanovic : Rudy Gobert

 

On prend les mêmes et on recommence. Le cinq majeur du Jazz n'a pas bougé d'un iota. Défensivement, l'équipe reste articulée autour de Rudy Gobert. Le pivot français, peu à son avantage en playoffs, devra prouver qu'il est toujours le meilleur défenseur de cette ligue, et il devra également montrer quelques progrès en attaque.

 

Sur le backcourt, la paire Conley-Mitchell a montré sa complémentarité l'an passé. L'ancien meneur de Memphis a enfin joué au niveau où le Jazz l'attendait. Resigné cet été, il devra toutefois être ménagé au vu de son âge. Pour Mitchell, cette saison doit être celle de son entrée parmi les superstars de la ligue. Si sa cheville le laisse tranquille, il doit être en course pour le titre de meilleur scoreur, et espère encore porter son équipe vers les sommets de la conférence ouest.

 

Sur les ailes, on retrouve Royce 0'Neale, le « 3&D » par excellence. Toujours envoyé sur le meilleur extérieur adverse, l'ailier est un soldat dont n'importe quelle équipe a besoin. A ses côtés, Bojan Bogdanovic occupera le poste 4. Le Croate devra résoudre son problème d'irrégularité au shoot, mais il reste un joueur important pour Utah, et ses coups de chaud à trois-points ont souvent servi son équipe.

 

  • LE BANC

 

Quand on possède le vainqueur et le finaliste du trophée de 6th men of the year, on peut s'apppuyer sur sa second unit les yeux fermés. Jordan Clarkson a réussi une saison exceptionnelle pour aller chercher le trophée l'an passé, et sera le principal candidat à sa propre succession. Sa confiance est énorme, et il est l'un des seuls à ne pas avoir déçu en playoffs. Le rôle de sixième homme lui va comme un gant.

 

Joe Ingles rentrera pour soulager Conley à la passe, étant un ball-handler plutôt efficace sur pick'n'roll. Utah a recruté pour densifier son banc à l'intérieur, ainsi Gay, Whiteside et Paschall auront pour mission de tenir la baraque qund Bogdanovic et / ou Gobert seront sur le banc. Enfin, on suivra avec attention les débuts de Jared Butler, tombé en 40ème position à la draft à cause de problèmes médicaux alors qu'il était un prospect attendu l'année dernière.

 

  • LE JOUEUR A SUIVRE : Donovan Mitchell

 

Cela fait deux campagnes consécutives de playoffs où Donovan Mitchell porte son équipe à bouts de bras. Après son duel stratosphérique contre Jamal Murray en 2020, l'arrière a réalisé des playoffs en 36-5-5 handicapé par une blessure à la cheville. Frustrant pour Mitchell qui avait réalisé une saison régulière de bonne facture avant de se blesser en avril. Cette saison doit être celle de son entrée dans le gotha, étant donné que l'arrière a beaucoup progressé dans sa sélection de shoots. Outre une nouvelle appparition au All-Star Game, on attend de « Spida » qu'il soit en lice pour le trophée de meilleur scoreur, et qu'il affirme encore plus son leadership au sein du Jazz.

 

  • LES PLUS

 

Le danger est partout : entre Mitchell, Bogdanovic, Conley, Ingles, Clarkson, beaucoup de joueurs peuvent planter 20 points par match, et c'est ce qui a permis au Jazz d'être constant dans ses résultats l'an passé. L'épine dorsale de l'équipe a été conservée, et le Jazz devrait continuer à faire feu de tout bois pendant ses rencontres.

 

Le Jazz connait le chemin : meilleure équipe NBA l'an dernier, le Jazz visera forcément un « bis répétita » cette saison. Ils sont restés sereins quand ils ont atteint la tête du classement, continuant à dérouler leur jeu match après match. Ils devraient se servir de leur frustration en playoffs pour repartir de plus belle.

 

Une défense qui fait peur : quand on possède en son sein le meilleur défenseur NBA, on peut construire une base défensive solide. Rudy Gobert sera attendu au tournant comme l'arme dissuasive qu'il est. Les trophées de meilleur rebondeur et de meilleur contreur peuvent tomber dans son escarcelle. Avec Royce O'Neale, défenseur émérite sur l'homme, et Mike Conley en organisateur, Utah peut voir venir de ce côté du terrain.

 

  • LES MOINS

 

Un problème mental ? : Deux éliminations frustrantes d'affilée en playoffs suffisent à poser la question. On n'imaginait pas le Jazz tomber contre les Clippers quand on a appris la blessure de Kawhi. Mais Utah n'a pas su se réinventer et est souvent resté borné sur son système basé sur le tir à trois points, même quand l'adresse était défaillante. On a souvent vu Utah désemparé quand un joueur majeur n'était pas au niveau habituel. Les playoffs 2022 de la franchise de Salt Lake seront scrutés de près.

 

Un coaching qui doit de réinventer : les rotations de Quin Snyder étaient parfaites pour la saison régulière, mais une fois en playoffs, force est de constater que le coach du Jazz n'a pas su modifier son fonctionnement pour mettre en difficulté son adversaire. L'entraineur a toujours une part de responsabilité dans les défaites de son équipe, et Snyder n'échappe pas à la règle. A la manière d'un Budenhlozer, on attend de lui qu'il sorte du carcan des rotations identiques pour permettre à sa formation d'atteindre les sommets.

 

Un effectif fragile : les blessures de Conley et Mitchell ont fortement handicapées la progression de l'équipe en fin de saison dernière. Ce n'est pas la première fois que ces deux joueurs se blessent, et on constate que si Clarkson peut pallier en partie à l'absence de Mitchell, personne n'a l'aura de Conley pour faire tourner cette équipe. De la forme physique de ces deux joueurs dépend une grande partie de la réussite de Utah cette saison.

 

  • BILAN PREVISIONNEL

 

Tout indique que la saison du Jazz sera dans les standards de la précédente. Les cadres n'ont pas bougé, le cinq majeur reste le même, l'équipe est emplie de certitudes, et cette continuité devrait payer dans une conférence ouest impitoyable, tout du moins en saison régulière. La rédaction d'Inside basket pronostique 55 victoires pour 27 défaites pour les hommes de Quin Snyder, même si on sait pertinamment que le Jazz sera attendu sur son comportement en postseason.