Prospect Draft 2021 : Olivier Sarr, au mauvais endroit au mauvais moment

Prospect Draft 2021 : Olivier Sarr, au mauvais endroit au mauvais moment

Draft - NCAA - Olivier Sarr - Kentucky Wildcats - Wake Forest - John Calipari
Crédit photo : 247 Sports

La Draft NBA, c’est reparti ! Seulement 7 mois après la cuvée 2020, c’est une nouvelle génération du rookie qui s’avancera sur le devant de la scène, le 29 juillet prochain. Cette édition sera marquée par un nombre important de prospects, peu à peu libérés de leurs craintes vis-à-vis du Covid-19 et de restrictions en workout. Aujourd’hui on s’intéresse à un Français un peu oublié à Kentucky, Olivier Sarr !

  • LA BIOGRAPHIE

 

Équipe : Kentucky Wildcats (Senior)

Âge : 22 ans

Taille : 2m13

Poids : 106 kg

Envergure : 221 cm

Poste : Pivot

Comparaison actuelle : Maxi Kleber (Dallas Mavericks)

Statistiques 2020/2021 : 10.8 points (47%), 5.2 rebonds et 1.2 contres en 25 minutes par match.

 

La catastrophe industrielle ! Après 3 saisons triomphantes du côté de Wake Forest en NCAA, le français Olivier Sarr avait surpris au Printemps dernier en annonçant son choix de changer de fac, en déménageant dans le très réputé programme de Kentucky emmené par John Calipari. Si ce choix paraissait assez judicieux en vue de sa future côte NBA, Sarr a malheureusement subi les aléas du programme en se retrouvant dans une équipe extrêmement décevante, avec pour partenaire de pick and roll le catastrophique meneur freshman, Devin Askew. Dans un contexte explosif, Olivier Sarr a sans doute dû regretter ses années de calme au cœur de la forêt, où il se montrait performant dans une équipe mieux huilée. Désormais arrivé au bout de son cursus universitaire, il a décidé de se présenter à la Draft NBA, bien que la NCAA lui permet de retirer son nom s’il le souhaite pour effectuer une seconde saison d’éligibilité senior, circonstances sanitaires exceptionnelles oblige. Que penser d’Olivier Sarr après une saison en enfer ? Présentation.

 

  • LES PLUS : UN LEADER DE CINQ MINEUR

 

Après une saison globalement ratée, on voit moins d’arguments favorables à Olivier Sarr que dans le sens inverse. Néanmoins, il conserve un potentiel intéressant et certains aspects de son jeu devraient intéresser en NBA. Sa capacité sur Pick and Pop arrive en tête de cette liste. S’il ne s’est encore que trop peu écarté à Kentucky cette saison, Sarr possède une belle mécanique fluide, et de bons pourcentages aux lancers-francs (74% en carrière). On a donc très envie de le pousser à prendre ses aises derrière l’arc, là où il n’a quasiment pas shooté cette saison encore. De plus, son habilité à sanctionner régulièrement à mi-distance est quant à elle déjà convaincante, mais il aura du mal à répéter ces pull-up aussi peu rémunérateurs en NBA avec un vrai entraineur (c’est-à-dire pas John Calipari du coup). Olivier Sarr a aussi le potentiel pour devenir un leader défensif de second unit avec son QI avancé, sa bonne communication sur le terrain, et son footwork au-dessus de la moyenne. Il se sert d’ailleurs bien de ce dernier pour protéger sa raquette et compter un peu plus d’1 contre par match, avec une certaine irrégularité aussi cependant. Enfin, on demande à en voir plus sur pick and roll, puisqu’il a été condamné à subir les approximations de Devin Askew cette saison, donc condamné à échouer dans ce secteur. Solide poseur d’écrans, Sarr pourrait avoir caché des qualités de rim-runner si un passeur digne de ce nom arrive à les trouver.

 

  • LES MOINS : UN MANQUE DE SOLIDITE

 

Pourtant doté d’un physique intéressant, le bas blesse chez Olivier Sarr dès qu’il s’agit d’aller se bagarrer dans la raquette avec des intérieurs au moins aussi costauds que lui. Le français n’est pas du tout à l’aise lorsqu’il faut aller obtenir une position dans la raquette, il box-out très mal au rebond, et manque de dureté dans le jeu au poste des deux côtés du terrain. Conséquence, ce joueur polyvalent souffre énormément de ses lacunes dans deux secteurs clés à savoir le rebond et le scoring. Ses 5 rebonds en carrière pour un joueur de 2m13 sont d’ailleurs assez ridicules à constater. Ils sont surtout destructeurs pour son équipe qui encaisse trop souvent des points faciles sur ces secondes chances offertes. C’est dommage car toutes ces lacunes physiques viennent gâcher son bon toucher de balle au poste. Utile en NCAA, on ne l’imagine pas capable de performer au poste avec efficacité dans la grande ligue. De plus, ses mains tout sauf fiables ne viennent pas du tout gommer ces manques, avec 2 ballons perdus par match en moyenne pour un joueur assez peu utilisé balle en main. Conséquence, Olivier Sarr a une fâcheuse tendance à disparaitre lors de ses soirées sans, et à devenir totalement inutile. Les drapeaux rouges sont nombreux.

 

  • LE MEILLEUR FIT : CHARLOTTE HORNETS (57èME choix)

 

C’est une situation assez cauchemardesque que vit Olivier Sarr aujourd’hui. Plutôt verrouillé comme un joueur du second tour de Draft lorsqu’il était à Wake Forest, son transfert à Kentucky pour changer de dimension à eu l’effet inverse, et ce de façon radicale. Le Français n’est aujourd’hui sur quasiment aucun radar en vue de la Draft 2021, et c’est à peine s’il apparait dans les Top 100. Il apparait donc comme très loin de son rêve NBA, et seuls les workouts dans les semaines à venir pourraient sauver son dossier. Pour cela, il va devoir impressionner et prouver qu’il a le niveau NBA au-delà d’être un vrai professionnel, ce dont beaucoup doutent aujourd’hui. Toutefois, il ne pourra pas gommer les errances vues en match dans ces entraînements, comme sa tendance à se mettre trop vite à la faute, qui va forcément lui faire défaut. Si par bonheur il parvenait à convaincre une équipe NBA, on peut imaginer que les Hornets seraient sur le dossier. Avec deux choix en fin de second tour, l’équipe de James Borrego a caricaturé son jeu sur ses extérieurs depuis quelques années, avec des intérieurs qui s’écartent. Ainsi, Olivier Sarr serait là-bas une bonne solution intermédiaire, avec sa défense satisfaisante et son bon jeu à mi-distance. Sarr devrait cependant surtout compter sur les two-way contracts distribués après la fin de la Draft. La patience est la mère de toutes les vertus.

 

 

  • DRAFT 2021

 

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