New York Knicks 2023-2024 : Peuvent-ils faire mieux ?

New York Knicks 2023-2024 : Peuvent-ils faire mieux ?

New York Knicks - RJ Barrett - Julius Randle - Evan Fournier

Une fois de plus, la saison a été agitée dans la Big Apple. Après des débuts en dent de scie (10-13), les New Yorkais ont largement remonté la pente grâce à la rotation resserrée de coach Thibodeau. Les Playoffs ont été de très bonne facture puisque les Knicks ont éliminé les Cavaliers à la surprise générale mais ont-ils les armes cette année pour réitérer cet exploit voire atteindre les finales de conférence ?

  • La saison 2022-2023

 

Comment raconter la saison de New York Knicks ? Il y a d’abord eu les débuts compliqués, cristallisés par les difficultés d’Evan Fournier qui a beaucoup de mal à trouver un rôle qui lui convient depuis son départ d’Orlando. Puis, Tom Thibodeau a tapé du poing sur la table, exit Fournier et Derrick Rose de la rotation et l’équipe s’est mise en formation de combat.

 

À commencer par Jalen Brunson, qui a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui depuis sa campagne de playoffs surprenante avec les Mavericks. Il aurait probablement mérité une sélection au All-Star game mais cet honneur est revenu à Julius Randle, qui a semblé retrouver son niveau de la saison 2020-2021. En troisième lame, RJ Barrett, le jeune canadien est difficile à cerner, son apport est précieux mais il semble toujours en garder sous la pédale.

 

L’éclosion de Quentin Grimes sur les postes arrières a été bénéfique pour la franchise qui a aussi vu d’un très bon oeil l’activité incessante d’Immanuel Quickley en sortie de banc. Ils étaient accompagnés notamment de Mitchell Robinson, Isaiah Hartenstein ou encore Obi Toppin. Puis Leon Rose, le GM, a eu la bonne idée d’aller chercher Josh Hart à la trade deadline en échange de Cam Reddish pour apporter un surplus de hargne et de polyvalence à ce groupe. Ils sont jeunes et ont beaucoup d’énergie à revendre, le style de jeu de Thibodeau basé sur des efforts incessants a bien été compris et les Knickerbockers sont devenus au fil de la saison une des équipes les plus difficiles à manoeuvrer.

 

En témoigne leur 5ème place à l’Est et surtout l’élimination des Cavaliers au premier tour, quand bien même Julius Randle jouait diminué à cause d’une blessure à la cheville. Mais Brunson a mené ses troupes d’une main de maître et l’impact physique des Knicks étaient beaucoup trop intenses pour des Cavaliers qui découvraient les playoffs pour la plupart. On s’attendait à devoir affronter les Bucks ensuite mais c’est finalement le Heat qui se présente face à eux en demi-finale de conférence, alors on se met à rêver d’une finale à l’Est.

 

Sauf que le défi physique est la spécialité de Miami et la fatigue s’est fait ressentir du côté de New York où Hart, Grimes ou encore Quickley ont semblé sur les rotules. Randle n’était clairement plus au niveau non plus mais a joué les playoffs sur une cheville endommagée.

 

  • Mouvements de l’intersaison

 

Arrivées : Donte DiVicenzo, Duane Washington Jr., Jacob Toppin. Départs : Obi Toppin, Derrick Rose, Trevor Keels.

 

  • L’effectif

 

Meneurs : Jalen Brunson, Miles McBride, Ryan Arcidiacono

Arrières : Quentin Grimes, Immanuel Quickley, Donte DiVincenzo

Ailiers : RJ Barrett, Josh Hart, Evan Fournier, Dylan Windler

Ailiers-forts : Julius Randle, Isaiah Roby

Pivots : Mitchell Robinson, Isaiah Hartenstein, Jericho Sims

 

  • Le cinq majeur

 

PG : Jalen Brunson  SG : Josh Hart  SF : RJ Barrett  PF : Julius Randle  C : Mitchell Robinson

 

Ce cinq présente beaucoup de qualités et finalement assez peu de défaut. Jalen Brunson est la tête de gondole et créé assez aisément des tirs pour lui ou pour les autres. Il a une présence rassurante sur le terrain et s’il parvient encore à élever son niveau de jeu cette saison, il pourrait faire partie du gratin des meneurs de jeu au sein de la NBA.

 

À ses côtés, Josh Hart débutera probablement à l’arrière mais son rôle sera beaucoup plus large. C’est un excellent rebondeur, qui peut planter à 3-points si nécessaire et n’est pas en reste non plus dans la création et en défense. C’est le genre de joueur qui vous fait gagner un match bien qu’il ne puisse jamais prétendre à être l’une des premières options offensives.

 

Sur l’aile, RJ Barrett a un gros coup à jouer, il sort d’un été réussi avec le Canada et on ne connaît toujours pas vraiment l’étendue de son potentiel. Il possède les qualités physiques et techniques pour dominer en NBA mais semble manquer de ressources mentales, celles que possèdent les joueurs qui ont la volonté de dominer leurs adversaires à chaque rencontre.

 

À l’intérieur, Julius Randle et Mitchell Robinson. Ce dernier apporte beaucoup en défense grâce à sa verticalité et son sens du placement, par contre sa réussite aux lancer-francs est catastrophique et lui coûte de précieuses minutes sur le parquet. Malgré cela, il s’est déjà imposé comme l’un des meilleurs protecteurs de cercle de la ligue.

 

Enfin Julius Randle, à l’image de Barrett son mental lui fait un peu défaut. Ses capacités sont indéniables mais il lui arrive encore de sortir complètement de son match en arrosant au tir ou en ayant d’énormes oublis défensifs. C’est dommage car il est doté d’un jeu complet et a les moyens de peser très lourd sur chacune des rencontres auxquels il participe.

 

  • Le banc

 

Parmi les trois derniers finalistes au trophée de sixième homme de l’année, Immanuel Quickley peut faire très mal cette saison grâce à sa vitesse et à son insolence. Il s’est même montré à son avantage lorsqu’il a dû remplacer Brunson dans le cinq de départ.

 

Quentin Grimes a lui un profil similaire à celui de Josh Hart et sa polyvalence est un atout précieux sur la longueur d’une saison NBA. Donte DiVincenzo fait probablement partie des acquisitions les plus sous-estimées de l’intersaison, il a joué avec d’excellentes formations comme les Bucks et les Warriors et rejoint ses grands copains Josh Hart et Jalen Brunson avec qui il a remporté le titre en NCAA. Ses capacités en sortie de banc seront sûrement appréciées.

 

Miles McBride aura également des opportunités à la mène, qu’il aura intérêt à saisir s’il veut continuer sa progression. Isaiah Hartenstein et Jericho Sims à l’intérieur peuvent également apporter de bons relais en sortie de banc, surtout si Mitchell Robinson continue de rentrer aussi peu de lancer-francs.

 

Enfin, il y a le cas épineux de notre frenchie Evan Fournier qui a affirmé dans la presse que rester à New York serait une catastrophe. Il a ciré le banc la saison dernière et on ne voit pas pourquoi ce serait différent cette année. Ses qualités de basketteur sont évidentes mais ne rentrent pas du tout dans les plans de Thibodeau, en espérant qu’il ne vive pas une saison similaire à la précédente.

 

  • Les plus

 

La jeunesse

On l’oublie un peu, mais l’effectif de New York est très jeune et hormis Evan Fournier, aucun joueur n’est âgé de plus de 28 ans. Quand une équipe cherche à construire un projet sur le long terme avec un jeu aussi intense que celui proposé par Tom Thibodeau, posséder un groupe jeune est un atout énorme.

 

La densité physique

Les qualités physiques au basket sont essentielles et les Knicks n’en manquent pas. De la taille de Mitchell Robinson en passant par l’épaisseur de Julius Randle et l’intensité de Josh Hart, cette équipe a de quoi vous rentrer dans le lard jusqu’à épuisement et rappelle un peu les Knicks des années 90.

 

La polyvalence

C’est l’un des maître-mots du basket actuel et l’organisation des Knicks l’a bien compris. Beaucoup de joueurs sont capables d’apporter dans plusieurs secteurs du jeu comme Josh Hart, RJ Barrett ou même Julius Randle et cette polyvalence est essentielle au bon fonctionnement d’une équipe qui a du succès.

 

  • Les moins

 

Le mental

On l’a dit précédemment, Julius Randle et RJ Barrett sont friables et capables de coûter quelques rencontres à leur équipe par leur manque de discernement. Jalen Brunson semble lui beaucoup plus calme et serein et va sûrement avoir besoin d’assurer une plus grande partie du leadership afin que tout le groupe avance dans le même sens. À surveiller aussi que le rôle d’Immanuel Quickley corresponde à ses ambitions personnelles au risque de le froisser.

 

La fatigue

Le jeu de Tom Thibodeau est très exigeant et le groupe aura besoin qu’au moins dix joueurs aient un temps de jeu conséquent chaque soir. La rotation resserrée a fonctionné l’an dernier mais ne peut être un élément sur lequel l’équipe désire s’appuyer à l’avenir, d’autant que la fatigue a joué un rôle essentiel dans l’échec face à Miami en demi-finale de conférence.

 

La Big Apple

Le public du Madison Square Garden est l’un des plus chauds de NBA mais aussi l’un des plus sévères et la marge d’erreur y est plus fine qu’ailleurs. Les réactions sont souvent disproportionnées et cela rejoint l’un des autres points puisque la solidité mentale est cruciale pour survivre à ce type d’environnement.

 

  • Bilan prévisionnel

 

Les troupes de Tom Thibodeau n’ont pas de raison de glisser dans le classement mais ne semblent pas non plus avoir les armes pour lutter avec les cadors de l’Est que sont Milwaukee, Boston ou encore Philadelphie. Un bilan légèrement supérieur au précédent devrait être envisageable avec pourquoi pas 49 victoires pour 33 défaites à la clef.