Devin Booker joueur de la semaine : Retour sur 3 semaines décisives de sa jeune carrière

Devin Booker joueur de la semaine : Retour sur 3 semaines décisives de sa jeune carrière

Devin Booker - Chris Paul - Mikal Bridges - Deandre Ayton - Phoenix Suns
Crédit photo : NBA.com

Enfin ! Après 5 années à tutoyer l’excellence au quotidien, Devin Booker a obtenu hier soir son premier trophée de joueur de la semaine. C’est sa première distinction individuelle, hors All-Star Weekend. L’occasion pour Inside Basket de revenir sur 3 semaines qui ont fait le début de sa légende.

Devin Booker est le joueur de la semaine à l’Ouest ! Du 8 au 14 Février, il a été le meilleur joueur de sa conférence d’un point de vue individuel et collectif. Il obtient ce trophée pour la première fois, tout comme le surprenant Saddiq Bey (Detroit Pistons), rookie lauréat de la Ligue 2 NBA. Survolté, Devin Booker a su quitter sa timidité du début de saison la semaine dernière pour porter les Suns dans des grandes victoires sur Boston, Milwaukee ou encore Philadelphie. Auteur de 32.2 points (56%), 5.3 passes décisives et 5 rebonds par match sur ces 7 jours, il a devancé Luka Doncic, moins convaincant collectivement. Pourtant, on a le sentiment à Phoenix que le jeune All-Star aurait pu obtenir ce trophée depuis bien longtemps. Retour sur 3 semaines qui ont façonné son histoire.

 

  • LA SEMAINE DES 70 POINTS

 

C’est au TD Garden de Boston que tout commence pour Devin Booker. Dans une saison sophomore déjà très convaincante, il va affoler les compteurs pour entrer dans la légende de la NBA. Grâce à la blessure longue durée de Brandon Knight, Book est entré dans le 5 majeur des Suns pour ne plus jamais en sortir cette année-là. Prometteur en tant que rookie, sa capacité à passer immédiatement au-delà de la barre des 20 points par match a très vite convaincu qu’il porterait le futur des Suns sur ses épaules. Mais à Boston ce 24 Mars 2017, il va prouver au monde entier qu’il peut être l’un des meilleurs joueurs de la ligue, tout simplement. Profitant du faible effectif qui l’entoure, il va prendre toutes ses responsabilités pour écœurer la défense des Celtics. Ce sont les prémices de ce qu’on connait aujourd’hui, à savoir l’émergence d’une superstar offensive complète autant capable de sanctionner à 3 points, à mi-distance, avec la planche, avec la faute, avec un pote (Tyler Ulis), avec ta mère, et au drive, même secoué par une défense sans solution. C’est notamment ce qui va nous offrir un quatrième quart-temps mémorable où malgré la défaite acquise, il ne va jamais baisser les bras sous les acclamations des fans de Boston acquis à sa cause. L’histoire raconte qu’il aurait demandé le record de points dans cette salle pendant l’échauffement, son hommage à lui en quelques sorte.

 

Un match à 70 points, toujours enregistré aujourd’hui comme la plus grande soirée individuelle au scoring par un joueur encore en activité. Cependant, écrire son nom dans la légende ne suffit pas à obtenir un simple trophée de joueur de la semaine. Malgré d’autres performances solides, il termine la semaine avec 33 points, 4 passes et 4 rebonds par match. Digne d’un franchise player oui, mais certainement pas digne d’un joueur qui gagne des matchs. Ces Suns perdent l’intégralité de leurs rencontres cette semaine-là au cœur d’une série de 11 défaites consécutives banale dans l’Arizona à l’époque.

 

 

  • LA SEMAINE DES 157 POINTS

 

Au fil des saisons, après la chute des feuilles mortes et la floraison des bourgeons, Devin Booker n’a cessé de devenir meilleur. Au point que les performances du style de celle qu’il a effectué à Boston un soir de Mars 2017 sont devenues de plus en plus régulières. Des pointes au-delà des 50 points que seuls quelques joueurs sont capables de répéter dans cette ligue. Alors il faut croire que la fin des giboulés de Mars riment avec les avalanches de points chez Devin Booker. En 2019, c’est le 25 qu’il sévit une première fois à Utah, l’une des meilleures défenses de la ligue. Dans un nouveau blow-out  concédé par ses Suns, Booker comprend vite qu’il ne peut compter que sur lui-même, et inscrit 59 points (19/34) sur les 92 de Phoenix dans cette rencontre, presque les deux tiers ! En fin de match, le Jazz se voit contraint de faire des prises à trois sur lui pour l’empêcher par tous les moyens possibles de passer le cap des 60 points. La classe légendaire des mormons. Deux jours plus tard contre Washington, Devin Booker devient le premier joueur de l’histoire des Suns à enchainer deux matchs d’affilées à plus de 50 points, grâce à ses 52 unités sur les Wizards. Une semaine tout à fait banale terminée par une profonde baisse de régime, lorsque Booker n’inscrit que 48 points contre Memphis, avec un troisième match d’affilée à 19 tirs réussis. Cette fois, il s’offre même le luxe de réaliser un double-double en ajoutant 11 passes décisives dans la balance !

 

Pourtant en cette fin Mars 2019, c’est encore raté pour la superstar des Suns. Devin Booker tiendra à tout jamais le triste record d’être devenu le premier (et le seul) joueur dans l’histoire de la NBA à marquer plus de 50 points par match sur une semaine sans remporter le trophée de joueur de la semaine. Pour justifier qu’un joueur à 52 points, 6 rebonds, 6 passes par match et plus de 70% au tir réel ne remporte pas la distinction, la NBA va invoquer le facteur victoire une fois de plus. 3 matchs sensationnels mais 3 défaites, là où Damian Lillard (lauréat) remporte 3 matchs sur 4 dans une semaine en 25 points, 6 rebonds et 7 passes de moyenne. La ligue a jugé qu’un joueur qui avait marqué moitié moins de points par match était plus méritant… De par les coéquipiers autour de lui. Une explication tout à fait compréhensible, mais difficilement audible pour un Devin Booker qui, un mois plus tôt, avait connu une semaine en 31 points par match avec 3 victoires, sans que cela ne lui permette de remporter le trophée non plus.

 

 

  • LA SEMAINE DES 4 VICTOIRES

 

Lors de la troisième semaine la plus marquante de la carrière de Devin Booker, il n’est cette fois pas question de points comme vous pouvez le remarquer. Lors de cette seconde semaine de Février 2021, Devin Booker a certes enregistré 32.2 points (56%), 5.3 passes décisives et 5 rebonds de moyenne, mais ce n’est pas la statistique la plus importante de ces sept jours. Cette fois, Devin Booker a gagné les 4 matchs auxquels il a participé. Il est actuellement dans une série de 6 victoires consécutives, soit la plus longue de son quinquennat à Phoenix. Il faut alors croire qu’il a choisi le bon moment pour élever son jeu au-delà de ses statistiques habituelles. Encore un peu plus efficace que d’habitude, il a brisé le plafond des 32 points par match la semaine dernière en mettant au tapis toutes les plus grandes forteresses de la conférence Est. Cette fois-ci, le trophée de joueur de la semaine ne pouvait plus lui échapper. Luka Doncic a connu des statistiques légèrement meilleures à Book la semaine passée, mais il n'a pas été invincible (3-1). Devin Booker a compris les règles du jeu et désormais, il les respecte.

 

 

C’est bien là ce qui a fait la différence dans le cœur des votants, Devin Booker est enfin capable de gagner avec régularité. S’il n’était pas responsable des déboires de ses coéquipiers tragiques par le passé, il ne pouvait que subir et accepter la vérité implacable que représentait son triste bilan en carrière. Mais depuis l’arrivée de James Jones en tant que GM des Suns, le Phoenix renait dans la Valley of the Sun. Plus encore depuis que ce dernier a réalisé le trade ultime à l’Automne dernier, permettant d’attirer Chris Paul, le Point God, dans les filets des Suns. Depuis tout n’a pas été rose mais après une logique période d’adaptation : Les Suns sont en train de s’installer parmi les prétendants au titre dans la Conférence Ouest. Si on ose à peine prononcer ces mots à Phoenix pour l’instant, on peut au moins affirmer que l’impressionnante forme de l’équipe (9 victoires lors des 10 derniers match) devrait lui permettre d’avoir l’avantage du terrain au premier tour des playoffs, si les Suns continuent à ce rythme tonitruant. Une réalité déjà folle à prononcer, parce qu’on vient de loin à Phoenix. Une ode à ce principe de la continuité si cher à Corneille.