Bilan de la mi-saison : les récompenses ISB (1/3)

Bilan de la mi-saison : les récompenses ISB (1/3)

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Pour les récompenses de la mi-saison, ISB laisse deux analystes NBA nous faire un bilan récapitulatif de l'état actuel de la ligue. Dominique annoncera les lauréats et Antoine sera le contre-pouvoir.

  • MVP : Kevin Durant (Okc)

Nominés : LeBron James (Mia), Paul George (Ind)

 

À la fin de sa carrière LeBron James restera dans les mémoires comme l'un des tous meilleurs joueurs de l'histoire, peut-être même capable de faire de l'ombre à un certain Michael Jordan, comme le pensent Charles Barkley et même le président américain Barack Obama... Malgré ce niveau de jeu d'élite, il n'est pas le meilleur joueur de la saison, c'est dire à quel point Kevin Durant a été performant en ce début d’exercice. La blessure de Russell Westbrook l'a rendu plus dangereux, ajoutant à son arsenal un côté « point forward » jusque-là discret. Il est plus que jamais le prototype de l'attaquant parfait.

Paul George, quant à lui, est le meilleur joueur de la meilleure équipe NBA... À l'instar d'un KD qui a su élever son niveau de jeu cette saison en participant plus à la création du jeu, George partage cette responsabilité avec l'excellent Lance Stephenson, permettant aux Pacers d'afficher le meilleur combo 2/3 de la ligue, devant la paire dominante de Miami...

 

Contre-pouvoir : Lebron James n'a rien à faire dans la course au MVP. Oui il affiche toujours de grosses lignes de stats, oui Miami gagne toujours beaucoup de matchs, oui il est décisif. Mais il ne montre plus autant de gnac sur le terrain, à l'image du Heat il joue cette saison régulière le pied sur la pédale de frein. En témoignent les cartons que prend Miami dans les premiers quarts-temps. Lebron James est toujours au top, mais derrière certains joueurs portent leurs équipes dans d'autres sphères en s'arrachant sur le terrain. Je pense notamment à LaMarcus Aldridge, déjà snobé du titre de MVP en 2011. Ce joueur est un véritable leader, il tire son équipe vers le haut des deux côtés du terrain. Excellent shooteur, solide passeur, ultra-technique dans la raquette, l'intérieur de Portland est aussi un bon défenseur. Il domine ses vis-à-vis, et si Portland est un prétendant sérieux à l'Ouest, c'est grâce à Lamarcus Aldridge qui tient à bout de bras les siens, et à personne d'autre.

  • 6th Man : Taj Gibson (Chi)

Nominés : Jamal Crawford (Lac), Manu Ginobili (San)

 

Taj Gibson commence les matchs sur le banc mais ne fait pas illusion : il est avec Joakim Noah le meilleur joueur des Bulls. Capable d'insuffler une énergie contagieuse en attaque comme en défense, il est celui qui a permis à Chicago de ne pas s'écrouler après la rechute de Derrick Rose.

Jamal Crawford, de son côté, est le prototype même du sixième homme décisif : il peut créer son shoot quand il le souhaite, distribuer la balle et surtout possède cette faculté rare de prendre feu n'importe quand, renversant le cours des rencontres.

Enfin, Manu Ginobili est comme à son habitude le patron des Spurs quand il entre sur le terrain. Hélas, il reste dépendant d'un corps aussi fatigué que sa chevelure s'estompe... S'il finit la saison avec seulement une dizaine de match ratés pour blessure, le titre final pourrait lui revenir tant il pèse sur le jeu de son équipe...

 

Contre-pouvoir : Ginobili n'est plus au niveau. Son âge et sa condition physique limitent son apport, sa défense est devenue légère, quant à sa sélection de tir, elle est de plus en plus folklorique. Bien évidemment il reste extrêmement dangereux en sortie de banc, mais je pense qu'il faut donner du crédit à des joueurs comme Makrieff Morris et Martell Webster qui permettent à leurs équipes supposées faibles, de faire la différence et de grappiller des matchs dans la course aux Playoffs. Avec les Suns, Morris inscrit 12,5 points et prends 6 rebonds en 25 minutes; son impact physique et sa versatilité offensive répondent parfaitement aux attentes de Hornaceck. Dans un autre registre, Webster se contente d'être un finisher, ou plutôt un punisher ! Profitant des décalages que peuvent créer Beal et Wall, Webster plante 2 trois points par match et permet ainsi d'étirer la défense.

  • ROY : Michael Carter-Williams (Phi)

Nominés : Victor Oladipo (Orl), Trey Burke (Uta)

 

Le titre de Rookie de l'année est pour le moment le plus évident à attribuer. MCW, malgré des défauts de jeunesse affligeants (adresse aux shoots, aux lancers francs et balles perdues), possède un talent rare, en atteste son match d'entrée dans la ligue contre le Heat : 22pts 7rb 12pass 9int...

Malgré la domination évidente du meneur filiforme de Philadelphie, Dipo a prouvé en quelques matchs qu'il serait plus que le phénomène défensif annoncé. Pourvu d'un physique d'élite, on ne parle plus de lui comme d'un super Tony Allen mais d'un mélange dynamique entre Dwyane Wade et Russell Westbrook, même si ces comparaisons sont trop flatteuses...

Enfin, Trey Burke est un excellent joueur de basket. Encore trop faible en défense et dans la finition près du cercle, il n'en est pas moins un joueur de Pick & Roll brillant, une caractéristique clé pour réussir en NBA. S'il l'on passe outre sa défense de toréador, Burke a des allures de Chris Paul dans sa gestion patiente et sereine de l'attaque. Avec de l'expérience, il sera assurément un des bons meneurs de la ligue, certainement pas une superstar mais un joueur de qualité au poste le plus important du basket moderne.

 

Contre-pouvoir : Je n'ai jamais cru en Oladipo. Ni un meneur, ni un arrière. Sa réussite au tir est effrayante, aussi bien de loin que de près, sa capacité à gérer le tempo est catastrophique en témoigne ses pertes de balles dues pour la plupart à un mauvais ressenti du jeu. Cette draft 2013-2014 est très faible. Mais un bon bûcheron à la Steven Adams (OKC) mérite sa petite palme. Il convertit à merveille son temps jeu, faisant ce qu'on lui demande sans prétention. Ramené à 36 minutes de jeu, ses stats s'élèveraient à 8 points 11 rebonds et 2 contres de moyennes, pas mal pour un pivot qui évolue dans un schéma tactique où le secteur intérieur n'a pas vocation à exister. Ce jeune pivot néo-zélandais fait déjà oublier le triste Perkins.

 

Dominique Guye & Antoine Abela