Utah Jazz 2022-2023 : Le grand nettoyage a commencé

Utah Jazz 2022-2023 : Le grand nettoyage a commencé

Utah Jazz - Colin Sexton - Lauri Markkanen - Danny Ainge
Crédit photo : NBA.com

L'intersaison du Jazz a été parmi les plus agitées de la NBA. L'équipe a explosé après les derniers playoffs, et une nouvelle ère a débuté du côté du Lac Salé. Avec de moindres attentes, zoom sur l'an 1 de la reconstruction.

  • LA SAISON 2021-2022

 

Le Jazz s'était installé parmi les forces vives de l'Ouest, puisque meilleure équipe de saison régulière la saison précédente. Et le début de saison était tout aussi enthousiasmant. Certes, les hommes de Quin Snyder ne trônaient pas en tête de la Conférence, mais jusqu'à fin 2021, il paraîssait évident que le Jazz aurait l'avantage du terrain au premier tour des playoffs. 26-9 au jour de l'an, meilleure attaque de la Ligue, tout semblait sur les rails pour effacer la déception de la saison précédente. D'autant que les leaders répondaient présent, et on ne voyait aucun grain de sable dans la mécanique bien huilée de la franchise.

 

Mais 2022 a été d'un tout autre acabit. Le mois de janvier a été catastrophique (4-12), entre blessures, Covid et baisse de forme. Malgré les troisièmes sélections all-star de Donovan Mitchell et Rudy Gobert, les rumeurs de mésentente entre les deux stars ont refait surface. Le bel équilibre de l'équipe a subitement volé en éclats, la fin de saison a été on ne peut plus irrégulière, et a débouché sur une cinquième place finale. Le manque de confiance était criant, mais l'espoir a ressurgi avec la blessure de Luka Doncic pour le début du premier tour de playoffs contre les Mavs. Mais Utah ne saisira pas l'opportunité, et sortira sans gloire (4-2), forçant le board à prendre de grandes décisions pour le futur de la franchise.

 

  • MOUVEMENTS DE L'INTERSAISON

 

Départs : Quin Snyder (entraîneur), Rudy Gobert (Timberwolves), Donovan Mitchell (Cavaliers), Royce O'Neale (Nets), Bojan Bogdanovic (Pistons), Patrick Beverley (Lakers), Danuel House, Juancho Hernangomez, Eric Paschall, Trent Forrest, Hassan Whiteside (libres).

 

Arrivées : Will Hardy (entraîneur), Patrick Beverley, Malik Beasley, Leandro Bolmaro, Jarred Vanderbilt, Walker Kessler (Timberwolves), Lauri Markkanen, Colin Sexton, Ochai Agbaji (Cavaliers), Kelly Olynyk, Saben Lee (Pistons), Talen Horton-Tucker, Stanley Johnson (Lakers), Simone Fontecchio (Baskonia).

 

  • L'EFFECTIF

 

Meneurs : Mike Conley Jr, Jared Butler, Saben Lee

Arrières : Colin Sexton, Jordan Clarkson, Malik Beasley, Ochai Agbaji, Nickeil Alexander-Walker, Johnny Juzang (two-way)

Ailiers : Talen Horton-Tucker, Stanley Johnson, Simone Fontecchio, Xavier Sneed (two-way)

Ailiers forts : Lauri Markkanen, Jarred Vanderbilt, Kelly Olynyk, Rudy Gay

Pivots : Walker Kessler, Udoka Azubuike

 

  • LE CINQ MAJEUR

 

PG : Mike Conley Jr SG : Colin Sexton SF : Talen Horton-Tucker : PF : Lauri Markkanen  C : Walker Kessler

 

Mike Conley Jr est donc le seul survivant du cinq de départ de la saison passée, si tant est qu'il n'a pas été trade d'ici la reprise. Pour le reste, les joueurs arrivés via la remodélisation de l'effectif effectuée par Danny Ainge. Colin Sexton, nanti d'un nouveau contrat, aura beaucoup de responsabilité au scoring, à l'instar de Lauri Markkanen. Auréolé d'un Euro magnifique, le Finlandais aura sans doute carte blanche. Si la place de Talen Horton-Tucker est sujette à caution, l'ancien Lakers aura une belle opportunité de rebond dans l'Utah. Walker Kessler devrait lui débuter au poste de pivot, puisque son seul rival n'a pas apporté toutes les garanties possibles la saison dernière.

 

  • LE BANC

 

La transformation de l'effectif n'est pas finie, puisqu'on sait que Jordan Clarkson, voire Malik Beasley, sont candidats au départ. L'embouteillage sur le poste 2 est criant, et l'on attend de voir quel rôle sera confié au rookie Ochai Agbaji. C'est la même chose sur le poste 4, puisqu'il semble peu opportun d'avoir Kelly Olynyk et Rudy Gay dans le même effectif. On ne sait pas si le Jazz jouera small ball, mais si tel est le cas, ces deux vétérans pourraient cependant être utiles au poste 5, puisque Udoka Azubuike ne suffira pas pour la rotation. Si Conley met les voiles, peut-être que Jared Butler aura plus d'occasions de montrer son talent. 

 

  • LE JOUEUR à SUIVRE : Colin sexton

Sacrifié dans le transfert de Donovan Mitchell, Colin Sexton aura beaucoup à prouver. Récompensé avant son départ des Cavs par un nouveau contrat, le guard aura sans aucun doute des responsabilités dans cette équipe en reconstruction. Aucun doute sur le fait qu'il puisse marquer 20 points par match en moyenne, mais si Conley met effectivement les voiles, il devra s'impliquer à la création. De plus, il revient d'une longue blessure, et on espère qu'il sera de retour à 100%. Avec Markkanen, il sera le leader offensif, et l'occasion lui est donnée de passer de grand espoir à joueur confirmé de NBA, voire plus. Une chose est sûre, on va voir beaucoup de Colin Sexton cette saison. 

  • LES PLUS

Une belle puissance offensive : Quatre des cinq membres du cinq majeur sont capables de mettre 20 points par match. Sans compter Clarkson et/ou Beasley. Sans pression du résultat, les gâchettes pourront lâcher les chevaux et travailler leur complémentarité en vu du futur.

Une saison sans pression : Lors de l'an 1 d'une reconstruction, les objectifs sont inexistants. Les joueurs auront pour la plupart l'occasion de se montrer, sans se soucier de gagner des matchs. Une belle opportunité de sortir de grosses performances contre des équipes en vue par exemple.

  • LES MOINS

Une défense en chantier : C'est la bérézina dans ce secteur. Perdre un triple DPOY n'aide forcément pas, mais le profil des joueurs n'incite guère à l'optimisme. Quand on sait les critiques qui ont plues sur Mike Conley Jr la saison dernière, voire Sexton et Markkanen arriver ne va pas hausser les attentes dans ce domaine.

Une interrogation sur l'effectif : Danny Ainge n'a sans doute pas fini le nettoyage, puisqu'on sait que Conley Jr et Clarkson sont sur un siède éjectable. Or, leur départ signifierait un manque criant d'expérience et de vécu. Les lignes arrières seraient alors inexpérimentées, et manqueraient surtout d'un gestionnaire.

Un manque de variété : Et fatalement, sans réel meneur gestionnaire, le jeu du Jazz risque vite de tourner en rond à base d'iso et de hero ball. Le pick'n'roll a été la marque de fabrique d'Utah pendant des décennies, mais on ne devrait pas en voir beaucoup la saison prochaine, à moins d'enfin voir une progression de la part de Jared Butler

  • BILAN PRéVISIONNEL

Peu d'attentes en terme numérique sur le Jazz la saison prochaine. C'est une première année de reconstruction, et sans forcément prononcer le terme de tanking, on se doute que Utah n'aura que faire de gagner un certain nombre de matchs. Il apparaît donc évident que le Jazz figurera dans le dernier tiers du classement de l'Ouest, peut-être avec un total d'environ 25 victoires. Là n'est pas l'objectif pour la franchise, qui va tenter de construire l'équipe de son futur, et de voir quels joueurs récupérés pourront y contribuer.