Ricky Rubio, un génie sur la sellette ?

Ricky Rubio, un génie sur la sellette ?

Ricky Rubio - Minnesota Timberwolves - Andrew Wiggins - Karl-Anthony Towns

Début de notre série consacrée aux retours les plus attendus en NBA la saison prochaine. La dixième position revient à l'enfant prodige, Ricky Rubio.

Les saisons se suivent et se ressemblent. Chaque année la NBA nous réserve son lot de blessés. La saison 2014-2015 n'a malheureusement pas dérogé à la règle. Sorti de l'infirmerie, qui fera le meilleur retour sur les parquets la saison prochaine ? Quel joueur fera passer un cap à son équipe et modifiera ainsi le visage de sa franchise ? Devant une liste pléthorique de blessés, InsideBasket a décidé d'établir un Top 10 des retours les plus attendus. Outre les statistiques individuelles, le classement prendra également en compte l'impact émotionnel et la capacité des joueurs à changer la physionomie de leurs franchises. 

 

"Je sais que la conférence Ouest est vraiment compliquée. Il y a beaucoup de bonnes équipes en mesure de faire les playoffs, mais j'y crois." Après une saison 2014-2015 au cours de laquelle il n'a participé qu'à 22 matchs, Ricky Rubio à une faim de loup pour son retour sur les parquets. Un appétit plus que démesuré... Le jeune louveteau a les dents longues, mais soyons réalistes, il est loin de pouvoir mener sa meute en playoffs

 

  • Le retour de l'enfant prodige ?

 

Promis à un avenir doré dès ses débuts dans la Liga ACB à l'âge de 15 ans, Ricky Rubio peine à dominer sur un territoire américain hostile. Drafté en cinquième position en 2009 devant un certain Stephen Curry ou encore Jeff Teague, le meneur espagnol fatigue à faire aussi bien que ses paires. Il tourne depuis son arrivée en NBA à 10,2 points, 8,2 passes, 4,3 rebonds et 2,15 interceptions par match. Des statistiques correctes de prime abord, mais loin des espoirs placés en ce jeune louveteau qui tarde à confirmer son talent depuis son arrivée en NBA. 

 

Individuellement, le Catalan de bientôt 25 ans, se doit de passer un cap au vu de ses qualités incontestables. Pur meneur doté d'un QI basket nettement au-dessus de la moyenne, l'enfant précoce ne peut que mieux faire que les saisons précédentes sur le plan offensif. En effet, au cours de la saison 2013-2014, Rubio tourne à 9,5 points. En 22 matchs la saison dernière, il ne fait guère mieux avec ses 10,3 points en 31,5 minutes de jeu. Créateur exceptionnel, le jeune loup va encore régaler le monde du basket par sa vista et ses passes prodigieuses. Défenseur souvent sous-estimé, il va encore assurer les minima grâce à sa défense sans ballon. Doté d'un sens inné du placement, cela va lui permettre de couper les lignes de passes et ainsi d'effectuer de nombreuses interceptions

 

Cet optimisme ambiant est néanmoins utopique s'il ne parvient pas à combler ses carences criantes au niveau de son shoot. Meneur hors pair, Ricky Rubio possède un jeu à mi-distance indigne d'un joueur NBA et un shoot à trois points digne de National 3. Pour preuves ses pourcentages ahurissants : l'espagnol tourne à 36 % au shoot et 30 % à trois points depuis son arrivée sur les terres américaines. La saison dernière, lors de ses 22 matchs, il trouve même le moyen de shooter à 25 % derrière l'arc ! Qui plus est, malgré une volonté à toute épreuve, le louveteau fait parfois pâle figure à côté des loups enragés de la NBA. Ricky Rubio doit faire face à des problèmes athlétiques substantiels pour s'imposer dans cette jungle des meneurs composée de monstres physiques tels que Russell Westbrook et Derrick Rose. À cet égard, sur les 312 matchs depuis 2011, le meneur espagnol n'en a disputé que 202, soit 64,7 % des matchs de son équipe. Chiffre anecdotique ? Coup du sort ? Il n'en demeure pas moins que le squelette du louveteau semble fragile pour le monde de la NBA.

 

 

  • Le futur loup alpha de la meute du Minnesota ?

 

Avec des loups aguerris (Kevin Garnett, Andre Miller et Tayshaun Prince) et les trois derniers numéro 1 de la draft, Ricky Rubio possède une meute qui lui sied à merveille. Toutes les conditions semblent réunies pour que l'espagnol crève enfin l'écran. En effet, comme il l'a révélé au cours de sa tournée Adidas aux Philippines :

J'aime avoir des joueurs athlétiques à mes côtés. Cela convient parfaitement à mon style de jeu.

 

Entouré d'Andrew Wiggins et du nouveau venu Karl-Anthony Towns, Monsieur est servi !  Avec moins de pression sur ses épaules au scoring notamment, le catalan pourra enfin se concentrer sur rôle d'organisateur. 

 

Pur meneur, Ricky Rubio va amener une créativité offensive essentielle pour la meute du Minnesota. Confiant, mais pas doté d'un ego surdimensionné, il va faire valoir sa vista en abreuvant ses coéquipiers de sa science du basket. Son retour va donc être bénéfique au Rookie de l'année Andrew Wiggins et au pivot de Kentucky Karl-Anthony Towns avec lequel il pourra combiner à merveille sur pick-and-roll et pick-and-pop. En outre, sa mentalité jouera un rôle essentiel au sein du vestiaire des Wolves. Guerrier se jetant sur toutes les balles et altruiste à souhait, Ricky Rubio se complaît dans ce rôle de créateur pour les autres qui consiste à les rendre meilleurs, à les servir dans les meilleures conditions. 

 

Malgré des lacunes criantes, le retour d'un tel talent dans la Ligue ne pouvait pas être oublié au sein de notre Top 10. Dans l'optique de reconstruction de Minnesota, Ricky Rubio ne possède pas les épaules d'un franchise player capable de dominer les parquets NBA, néanmoins il semble être le chaînon essentiel comme en témoigne le contrat de 56 millions sur quatre ans qu'il a signé l'année dernière et qui fait de lui l'un des meneurs les plus payés. Le mâle alpha d'une meute de loups est désigné par son clan sur des critères de force, d'intelligence, de sagesse et de reconnaissance. Force mis à part, le loup espagnol est l'archétype de l'alpha. Doté d'une intelligence basket hors norme, il connaît le ballon orange sur le bout de ses doigts. Reste désormais à faire de sa meute un animal redouté au sein de la jungle de la NBA.