Preview : les Bulls sont-ils des prétendants au titre ?

Preview : les Bulls sont-ils des prétendants au titre ?

Chicago Bulls - Joakim Noah - derrick rose - jimmy butler

À partir du 19 avril, certaines franchises seront en mission. Les Playoffs démarreront et ce sera le début de saison pour de nombreuses équipes. Car si les Bobcats et les Mavs sont heureux de retrouver les phases finales, d'autres franchises attendent ce jour depuis un an avec une seule idée en tête : le titre de champion.
En effet, malgré 16 équipes participant aux Playoffs et donc potentiellement 16 vainqueurs différents, toutes n'ont pas le même statut. Et nous ne parlons pas de favoris. Mais de concurrents et de prétendants. Le premier décrit une franchise dont l'objectif sera d'aller le plus loin possible dans la compétition, tandis que l'autre représente celles dont un autre résultat que la victoire finale serait synonyme d'échec. Profitant des duels du premier tour des Playoffs, la rédaction d'ISB débat de ces statuts et délivre son verdict. Alors, Chicago... Concurrent ou prétendant ?

  • Ce qu'il faut savoir sur Chicago 

Bilan :  48V - 33D (à l'heure où nous écrivons)
Classement : 4e de la conférence Est.
Joueurs clés : Joakim Noah, Jimmy Butler, Carlos Boozer, Dj Augustin, Taj Gibson
Stats clés : 30e attaque et 1ère défense de toute la NBA.

  • Un concurrent trop bon élève

Antoine Abela : Chicago n'est pas du tout un prétendant. Et je ne dis pas ça parce que Derrick Rose est sur la touche, mais parce que cette équipe manque d'insolence. Pour un prétendant sérieux aux finales, un effectif doit contenir au moins un joueur "incontrôlable". Une sorte d'électron libre qui soit culotté et avec une grosse paire de c*******. L'an passé, Nate Robinson et Marco Bellinelli remporte la série face aux Brooklyn Nets et créent la surprisent en tapant Miami dans sa salle. Chicago a réalisé ses deux supposés exploits grâce à ces deux joueurs exubérants capables de faire basculer aussi bien un match qu'une série. 
Certes les Noah et Butler n'ont pas froid aux yeux et sur 48 minutes vont tout donner pour leur équipe, mais pour sortir un gros comme Indiana avec un roster complet, serein et solidaire, il faut une arme de destruction massive sortie de nulle part et totalement imprévisible. Et ça, les Bulls ne l'ont pas. 

  • Defense is not enough ! Chicago est un concurrent

Laurent Legrand : La défense n'est pas un souci pour Chicago, c'est même leur meilleur atout. Classée meilleure défense de la ligue. C'est un secteur dans lequel les Taureaux ne risquent pas de faillir en postseason. Noah, Butler, Hinrich et Gibson... Les Bulls disposent d'arguments défensifs indéniables dans ce secteur mais quid du potentiel offensif ? L'équipe de Thibodeau est classée dernière attaque de la ligue (91,8 ppg), avant-dernière aux shoots (43,1 %) et dans un contexte où les défenses adverses se resserrent, il apparaît légitime de se questionner sur les difficultés que s'apprêtent à rencontrer les résidents du United Center. Dans cette configuration, Augustin, Boozer et Dunleavy doivent se montrer réguliers et productifs offensivement. Lors des neufs derniers matchs de la saison, ce trio a cumulé 46,2 points à plus de 50 % aux shoots et l'attaque de Chicago a tourné en moyenne à 101 points par match pour n'en concéder que 91,4. Ces neuf derniers matchs se sont soldés par huit victoires pour seulement une défaite. La préoccupation se situe donc dans ce secteur de jeu pour les Bulls, d'autant plus que les adversaires seront d'un tout autre niveau. Chicago produit du bon basket, collectif et structuré sur jeu placé mais manque clairement d'étincelles offensivement, facteur qui pourrait finalement leur faire défaut durant ces playoffs.

  • Chicago est-elle meilleure sans star ?

Antoine Abela : Compte tenu de l'effectif, oui. Tout le monde est solidaire, on joue les uns pour les autres, depuis que Boozer est loin des projecteurs il fait tranquillement son job. D'autres comme Butler et Noah apprennent à jouer en attaque, se bonifiant donc naturellement. Avec Thibodeau à la baguette pour tout bien structurer, il n'y a pas la place pour une star et son ego. Il faut arrêter avec toutes ces rumeurs autour de Melo et commencer sérieusement à trader Rose pour des joueurs collectifs de devoirs avec si possible un arrière capable de créer son propre tir et de jouer des un-contre-un. 

 

Laurent Legrand : Chicago a atteint la finale de conférence en 2011 avec un D-Rose a son meilleur niveau. Depuis la blessure de son meneur All-Star, les joueurs de l'Illinois n'ont certes pas dépassé la demi-finale de conférence mais la présence d'une star est-elle concrètement la solution ? A l'heure actuelle, le collectif est cohérent, solidaire et ancré dans un système basé sur la défense. Les Bulls semblent surprendre en raison de leur capacité à se rendre crédible en NBA en l'absence de véritable star. Mais tout bien penser, la star des Bulls ne serait-elle pas le collectif ? Ce roster manque de talent offensif mais pas forcément d'une star.