Draymond Green, une armée d'un seul homme

Draymond Green, une armée d'un seul homme

Draymond Green - Golden State Warriors

La défaite des Warriors est cruelle pour l'ailier-fort californien. Il avait pourtant tout essayé...

Draymond Green est un joueur clivant. Par ses performances sur le terrain, d'abord : il est un joueur que l'on aime avoir dans son équipe, et que l'on déteste affronter. Dur au mal, courageux, costaud, pugnace et pas avare de paroles, il représente une NBA d'un autre temps. Effectivement, il irrite ses adversaires, et il n'est pas rare de le retrouver dans une embrouille. C'est peut-être pour compenser un manque de talent brut, ou une volonté de reconnaissance. Draymond Green n'est pas le plus talentueux des joueurs de cette ligue. Mais cette nuit, parmi cette constellation de stars, il était le meilleur joueur de ce Game 7. Le meilleur joueur des Warriors, celui qui devait être élu MVP des Finals. Enfin, à deux possessions près. L'hommage ultime à un joueur dont le coeur et la volonté font la force.

 

32 points, 15 rebonds, 9 passes décisives à 11/15 aux shoots, et une performance défensive sans tâche. Le natif de Saginaw a produit l'une des plus belles performances de l'histoire des Game 7, et pourtant cela n'a pas suffi. Trahi par les Splash Brothers, trahi par son banc, il a du porter l'attaque et se coltiner LeBron James. Deux missions parfaitement réussies. Il a joué tout le match, et rendu une copie parfaite. Il a montré qu'il était bien le compétiteur ultime, et pourtant, son équipe a échoué aux portes du paradis.

 

Draymond avait bien des raisons d'être en colère, frustré, ou déçu. Sa réaction est plutôt incohérente avec son image de joueur arrogant et irrespectueux. Après la victoire des Cavs, il était ainsi le premier à donner l'accolade au King pour lui signifier son respect et son admiration. C'était l'une des images de la saison. Lors de la conférence de presse d'après match, il déclarait :

 

On peut toujours se dire "et si j'avais fait ça... ou ça...". Mais on doit leur donner ce qui leur est dû. Même à 1-3, ils ont continué à se battre. LeBron et Kyrie ont porté l'équipe sur leur dos. La question n'est pas vraiment de savoir ce qu'on a fait de mal. Ils ont mérité leur victoire, et c'était mon devoir de les féliciter pour leur série, leur saison et leur titre.

 

Concernant sa suspension pour le match 5, aurait-elle changé le cours de la série ?

 

Bien sûr, je m'en veux d'avoir raté le match 5. Peut-être qu'on aurait été champions, peut-être pas, mais ça aurait été différent. C'est le tournant de la série. Je me suis mis tout seul dans cette position. Peu importe que j'ai été injustement attaqué ou pas, je ne pense pas, mais ça m'est égal. La leçon que j'en tire, c'est de ne pas se remettre dans cette position. Tout part de là. Ne pas le refaire, c'est tout ce qui importe. Dans la vie, on apprend toujours, et c'est ce qui me rendra meilleur. Je n'ai pas peur de dire que tout est ma faute, parce que je pense que c'est le cas.

 

Draymond Green est un gagnant, dans les actes et dans les paroles. Son fair-play l'honore, même si la série contre le Thunder a entériné son image de dirty player. Peut-être qu'il parle trop, peut-être qu'il est un peu vicieux. Mais si votre équipe a besoin d'un panier, d'un rebond, d'un stop défensif, ou que les enjeux sont élevés, il y a peu de gens que vous devriez prendre au-dessus de lui. Parce que ce garçon a bien failli gagner le titre NBA, à lui tout seul...