Bilan 2018-2019 : Une dernière danse presque parfaite

Bilan 2018-2019 : Une dernière danse presque parfaite

Miami Heat - Dwyane Wade
Crédit photo : usatoday

Alors que la saison NBA est terminée et que la Free Agency a ouvert ses portes, il est temps de faire les bilans par équipe sur la saison 2018-2019. Voici celui du Heat de Miami.

  • La prédiction du début de saison

 

L'été dernier, nous avions prévu une finalité un peu plus joyeuse pour la franchise de Floride, avec un prono à hauteur de 42 victoires pour 40 défaites et une septième place à l'Est. Force est de constaté qu'en termes de résultats nous n'étions pas si loin (39 victoires pour 43 défaites) mais la conférence était un peu plus solide que prévue et c'est une pauvre dixième place qui vient anéantir les espoirs de playoffs pour la dernière de Dwyane Wade. 

 

  • L'effectif 2018-2019

 

Meneurs: Justise Winslow, Goran Dragic, Tyler Johnson (parti aux Suns en février)

Arrières: Dwyane Wade, Dion Waiters, Wayne Ellington (a accompagné Tyler)

Ailiers: Josh Richardson, Rodney McGruder, Derrick Jones Jr, Duncan Robinson (two-Way)

Ailiers-Forts: James Johnson, Kelly Olynyk, Ryan Anderson (arrivé de Phoenix), Yante Maten (two-way)

Pivots: Bam Adebayo, Hassan Whiteside, Udonis Haslem

 

  • Les chiffres de la saison

 

Classement: 10ème de la conférence Est, 3ème de la division Sud-Est

Attaque: 107.3 points (26ème)

Défense: 107.6 points encaissés (6ème)

Meilleur Marqueur: Josh Richardson avec 16.6 points par match

Meilleur rebondeur: Hassan Whiteside avec 11.3 rebonds par match

Meilleur passeur: Justise Winslow avec 4.3 passes par match (Goran Dragic a plus mais seulement 36 matchs joués)

Meilleur intercepteur: Justise Winslow et Josh Richardson avec 1.1 interception par match

Meilleur contreur: Hassan Whiteside avec 1.9 contre par match

Meilleur pourcentage: Bam Adebayo avec 58% de réussite

 

  • la saison 2018-2019

 

La saison 2018-2019 du Heat de Miami avait tout pour frustrer les fans de la franchise. D'une part, ils savaient pertinemment que c'était la dernière de l'idole de la franchise, du plus grand joueur de cette équipe, et si chaque moment passé avec l'arrière sur le terrain était scruté par chacun comme un pur bonheur qui ne durerait pas, chacun avait cette idée que la fin était proche. Cela était d'autant plus difficile que le jeu dépendait encore tellement de lui. D'une seconde part, l'objectif de saison restait encore flou. Evidemment, les playoffs étaient l'aboutissement ultime attendu pour cette dernière danse, mais la vision était partagée entre le tanking pour certains ou la gagne pour d'autres afin de ne pas terminer dans le ventre mou, sans rien, et avec la sensation de gâchis pour cette dernière. Malheureusement, les 82 matchs ont amené à cette exact aboutissement. 

 

Pour débuter cela, le Heat ne démarre pas de la meilleure des façons... Un calendrier pas forcément difficile mais des défaites horriblement frustrantes contre des équipes à la portée du Heat comme les Hawks, les Wizards ou encore les Hornets. Ainsi, Miami se retrouve dès le début à l'arrière du peloton, devant courir derrière les autres pour essayer de remonter au classement. De plus, une fois le rythme trouvé et le jeu commençant à se mettre en place avec un Wade toujours incisif en sortie de banc, c'est au tour de Goran Dragic de se blesser. Le meneur européen manquera plus de deux mois de compétition et le manque de talent se fera cruellement ressentir offensivement, qui plus est avec les absences répétées de Dion Waiters et le transfert de Tyler Johnson pour libérer du cap. Ainsi, le Heat galère en attaque comme le montre la pauvre 26ème place au rating et plus que la tournée d'adieu de Wade, c'est le développement des jeunes que sont Josh Richardson, (excellent au début de saison), Justise Winslow (enfin placé au poste de meneur et qui montre tout le talent qu'il a) et Bam Adebayo (qui chippera la place de titulaire à Hassan Whiteside) qui devient l'objectif pour cette saison que le front office voit comme une transition vers un nouveau chapitre. 

 

Malgré cela, et comme la franchise l'a souvent montré, le Heat de Miami n'est pas du genre à abdiquer rapidement. Ainsi, progressivement et grâce à une période intéressante de mi-décembre à fin Janvier, la franchise va engranger des victoires et remonter au classement. Une grosse baisse de régime aux alentours du All Star Break sera préjudiciable et le dernier run du mois de Mars (11 victoires pour 4 défaites) sera inutile, le Heat ayant trop perdu de points face à ses adversaires directs (Charlotte, Orlando et Washington) pour pouvoir réver d'une dernière tournée d'adieu en playoffs pour Wade. Ainsi, Miami s'arrête tristement après deux derniers matchs mythiques de l'arrière mais une sensation d'inachevé qui prédomine. 

 

  • le grand moment de la saison

 

Nous sommes le 27 février 2019. Le Heat est au plus mal avec 8 défaites sur les dix derniers matchs et la qualification potentielle en playoffs s'éloigne de plus en plus. Pour ne rien arranger, les Floridiens accueillent des Warriors en bonne forme. La première mi-temps est de grand niveau pour le Heat (74-59). Offensivement tout se passe très bien, le duo Wade-Dragic pose beaucoup de problèmes en sortie de banc et en dehors du trio Inarrêtable Durant-Curry-Thompson (89 points au total), tout se passe bien. De plus, la salle est comble, les maillots et le parquet Vice sont de sortie, tout est réuni pour passer une excellente soirée et repartir de l'avant. Cependant, les Warriors vont progressivement se réveiller et revenir dans la partie grâce à une excellente seconde mi-temps (66 points inscrits et une défense bien en place). Ainsi, le Heat arrive à 125-123 avec 13 secondes à jouer et une énième défaite sauf miracle. C'est justement à ce moment là, quand il fallait un miracle du plus profond de la franchise que Wade est sorti de sa boite. A travers un système complètement raté et un talent, un feeling qui est ressorti de n'importe où, c'est sur un tir en déséquilibre après une première tentative contrée que Wade enverra tout le monde au septième ciel sur un Buzzer Beater Game Winner dont lui seul à eu le secret. Une sorte d'apothéose de la saison pendant laquelle Wade était à nouveau immortel. 

 

 

 

  • le pire moment de la saison

 

Un moment à devenir complètement schyzophrène tant celui ci peut être dans la catégorie actuelle ou celle du dessus. Nous sommes le 9 Avril 2019, soit deux jours avant la fin de la saison. Le Heat joue sa survie mais ne possède pas toutes les cartes dans sa main car n'importe quelle victoire des concurrents directs les éliminerait des playoffs. Pour s'imposer et encore espérer, les Floridiens doivent disposer des Sixers, amputé de Joel Embiid mais qui restent redoutables. Défensivement, le Heat va faire une partie monstrueuse. Malgré un dernier quart où la victoire était déjà acquise et où tout s'est relaché, les 36 premières minutes étaient suffoquantes d'intensité. Tout le monde le savait. Une victoire des concurrents et ce match était le dernier de Wade à Miami. Pour toujours. Malheureusement pour l'équipe, les divers adversaires l'ont fait et ce match si important prendra fin. La fin d'une magnifique histoire entre la Floride et l'enfant adopté en 2003 (sans oublier possiblement celle de Haslem). La fin sur une dernière grosse performance où l'arrière s'est fait plaisir, à coup de paniers monstrueux et d'un coup de chaud à trois points, associé à un public en grande forme à coup de "MVP" et de "Paul Pierce Sucks" (en référence au tacle de l'ancien de Boston à Wade quelques jours auparavant). 30 points en 34 minutes pour une soirée émouvante et une belle dernière où tout le monde a pu profiter une dernière fois de cette chance de le voir jouer, malgré la désillusion du départ et de l'élimination qui ne verra plus l'American Airlines Arena rugir sous les paniers de son plus grand joueur. 

 

 

  • les points positifs

 

- La défense collective. Premier axe de travail et base fondamentale de l'histoire de la franchise, la défense a encore était extrêmement solide cette saison. Deuxième de la ligue avec moins de 106 points encaissés par match et 6ème de la ligue avec 107.6 de points encaissés sur 100 possessions jouées, le Heat a montré que venir inscrire des points à l'American Airlines Arena n'était pas facile. 

Le coaching staff. Une fois encore et comme chaque saison, le coaching staff du Heat a fait de bonnes choses. Si la préparation physique de pré-saison fait toujours autant de mal en termes de blessures, la condition physique sur les 82 matchs reste excellente, le système défensif et l'idée de la zone ainsi que les systèmes en sortie de temps morts restent preuve de grosse compétence de Erik Spoelstra et ses assistants qui font le travail qu'il faut avec le matériel à disposition. 

Le développement des jeunes. Associé forcément au point ci-dessus, le développement des jeunes de la franchise était encore une réussite. Josh Richardson a encore passé un pallier et était excellent sur les premiers mois de saison, de là à être dans les discussions du MIP jusqu'en février/mars. Justise Winslow a quand à lui enfin passé un cap, celui qu'il l'empêchait d'être le joueur tant envié lors de sa draft. Désormais, il est repositionné meneur à temps plein, a même développé son shoot et fait un travail remarquable des deux côtés du terrain. Pour terminer, Bam Adebayo a surpris plus d'un observateur, fan du Heat y compris. Doté d'une grosse polyvalence défensive lui permettant de protéger le cercle comme de défendre sur les extérieurs en tête de raquette, il reste encore friable en attaque où son principal bénéfice apporté à l'équipe reste en finition au cercle. Cependant, la marge de progression qu'il lui reste promet de très belles choses. 

Dwyane Wade. Il était clairement à un niveau auquel on l'attendait pas forcément. Pour sa dernière année, le futur Hall Of Famer a dépassé de nombreuses attentes posées en lui. Ainsi, il a réalisé sa meilleure saison en carrière à trois points et plus globalement sa meilleure saison depuis l'ère Big Three, le tout dans un rôle de sixième homme qui lui allait comme un gant. 

 

  • les points négatifs

 

L'attaque.  A l'inverse de la défense, le côté offensif de l'équipe a posé de nombreux problèmes tout au long de la saison. Des tirs difficiles, des réussites très aléatoires et un système offensif trop souvent dépendant de Wade qui ne sera plus là l'an prochain aboutissent sur un sacré chantier pour cet été. C'est simple, l'équipe est 26ème de la ligue au rating offensif, 20ème en lancers provoqués, dernière lors de la réussite de ceux-ci et dans le derniers tiers dans tous les différents types de tirs avec un gros accent sur la réussite extérieur qui a beaucoup posé problème, notamment après le départ de Wayne Ellington. 

L'avantage du terrain. Normalement, chaque équipe devrait avoir un sérieux avantage à jouer à domicile, car le public est présent, les joueurs sont chez eux et connaissent parfaitement l'endroit. A Miami c'est différent. Les joueurs préfèrent jouer à l'extérieur car ils y ont gagné plus de matchs (20) qu'à domicile (19). Ce problème à l'AAA est bien trop soucieux pour une équipe visant les playoffs (seules 6 équipes ont fait pire à domicile cette saison). 

-Les blessures. Beaucoup trop de blessures sont venues ternir la saison du Heat, comme malheureusement trop souvent ces dernières années. Ainsi, en dehors de Bam Adebayo, aucun joueur a passé les 80 matchs cette saison et pire encore, une bonne moitié des principales gachettes offensives que sont Waiters et Dragic n'ont pas dépassé les 45 matchs... C'est un soucis trop souvent présent du côté de la Floride. 

 

  • le bilan 

 

Cette saison était clairement celle d'une dernière page d'un magnifique livre. Celle où l'objectif principal était d'offrir une porte de sortie parfaite à un joueur qui la mérite tant. A peu de chose près, la belle idylle aurait pu durer un peu plus longtemps mais cela en fût autrement. Ainsi s'achève l'histoire de l'enfant de Chicago qui aura grandi et muri en Floride au terme d'une saison moyenne mais tout de même belle en émotion et heureusement ou non, c'est ce que les gens retiendront de cette année 2018-2019.

 

  • le top 10 de la saison