Ne laissez plus les clés à Russell Westbrook en fin de rencontre

Le meneur d'OKC est plus qu'inquiétant en fin de rencontre ! Inside Basket lui adresse une petite plaidoirie pour qu'il s'en rende compte.

C’est un fait, le meneur d’Oklahoma City est un croqueur dans l’âme. L’année dernière, Kobe Bryant l’a adoubé comme étant son propre successeur, ce qui n’est pas peu dire… Soyons-clair, Russell Westbrook est un joueur exceptionnel, autant par ses capacités physiques et sa faculté à empiler les statistiques les plus folles (Un p’tit bonjour en passant à Oscar Robertson) que par le fait de plomber son équipe dès qu’arrive le fameux money time.

 

Si OKC veut perdre un match serré, il faut donner la gonfle au meneur, qui a la fâcheuse tendance à s’enflammer, en tentant de prendre le match à son compte. Le problème, c’est qu’il n’est pas seul dans son équipe, élément qu’il oublie de manière systématique. Sa confiance en lui est sa plus grande force mais aussi sa plus grande faiblesse…

 

Le joueur, depuis son arrivée dans la ligue, n’a pas compris qu’il n’était pas un shooter pur, capable de prendre feu derrière la ligne à 3-points. Il n’est pas James Harden, ni Damian Lillard, encore moins Stephen Curry. Sa plus grande force ? Son explosivité et sa facilité à faire sauter son premier défenseur adverse. Il n’est jamais plus efficace que lorsqu’il pénètre. Toute proportion gardée, Russell Westbrook a les mêmes capacités physiques que LeBron James. Il domine la majeure partie de ses adversaires à son poste en usant de sa puissance et de sa vitesse balle en main. Il faut absolument qu’il se rende compte de ses forces mais également de ses faiblesses. Non, Russell Westbrook, tu n’as pas de tirs !

 

Sa force de pénétration permet de créer d’énormes espaces pour ses équipiers. L’intérieur adverse le plus proche de lui se rapproche, ce qui libère de l’espace pour un joueur de son équipe (La plupart du temps, son intérieur). Dans la majeure partie de la rencontre, il délivrera la bonne passe au bon moment car quoiqu’on en dise, dès qu’il est concentré sur la prestation collective de son équipe (c’est-à-dire tout le temps sauf en fin de rencontre), il possède une très bonne vision du jeu. Par contre dès qu’il sent l’odeur du money time, il ne réfléchit plus, partira dans des dribbles impossibles dans lesquels il se perd. D’autres fois, il ne prend même pas la peine de dribbler et tir directement. Lors du dernier match, sur trente tirs tentés, 21 d’entre eux l’ont été alors qu’il n’a effectué aucune passe. 21 ! Si OKC veut s’imposer face à des Spurs, il faudra le faire en impliquant l’ensemble du collectif, et ce travail passe par le meneur du Thunder.

 

Dès que Russell Westbrook et Kevin Durant sont sur le terrain durant le money time, on tombe dans la caricature… Les autres joueurs ne voient pas la gonfle, ils ne sont là que pour faire le nombre (et les écrans !) en phase offensive. Pourtant, Steven Adams n’est pas un gros manche. C’est aussi le cas de Serge Ibaka… D’autant plus que des gars sortant du banc comme Dion Waiters ou Enes Kanter sont susceptibles d’apporter des alternatives crédibles en phase offensive… Autant de joueurs corrects qui ne demandent qu’à être impliqués. C’est au meneur, un vrai, que d’alterner au maximum les phases de jeu dans les périodes les plus délicates à gérer. Russell Westbrook a prouvé de nombreuses fois qu’il était incapable de faire de tels choix en fin de match… Les Spurs ont identifié la faiblesse et vont en abuser : en fin de match, il fait n’importe quoi. L’adversaire est trop fort pour que ses erreurs passent inaperçues. Elles sont même trop fréquentes pour pouvoir passer inaperçues. C’est pourquoi ils le laissent tirer en sachant qu’il se frustrera dès le premier loupé. Car non, tu n’es pas un véritable shooter, tu n’as pas la faculté à t’enflammer derrière la ligne…

 

 A force de vouloir montrer qu’il est un franchise player, il remet en cause les performances plutôt solides de son équipe. Vite, inculquez-lui les fondamentaux du poste de meneur sinon il pourrait plomber son équipe et les entraîner vers une défaite face à des Spurs, plus limités qu’il n’y paraît !

 

Si OKC veut passer, il va falloir que Billy Donovan prenne (enfin) des décisions. Et si l’une d’entre elles consistait à sortir Russell Westbrook dès qu’il commence à s’enflammer tout en étant improductif ?