Qui es-tu Eric Bledsoe ?

Qui es-tu Eric Bledsoe ?

Milwaukee Bucks - Boston Celtics - Eric Bledsoe - Terry Rozier

C'est probablement la principale question que l'on peut se poser maintenant que la série entre les Bucks et les Celtics est terminée. Qui es-tu Eric Bledsoe ?

La série avait très mal commencée pour Eric Bledsoe, et elle s'est cloturée de la même façon cette nuit. Après 7 matchs d'une intensité rare, les Bucks ont fini par céder, faute d'expérience, face à des Celtics plus soudés que jamais. Si les causes de cette élimination sont multiples pour Milwaukee, un homme a été pointé du doigt sur les 2 dernières semaines. Il s'agit de leur meneur Eric Bledsoe. En l'absence de Kyrie Irving, tout les regards étaient braqués sur le meneur de Kentucky. C'était la première fois de sa carrière qu'il débutait une série de playoffs en tant que titulaire. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la découverte a été brutale pour Bledsoe. Les Bucks avaient confiance en lui, mais un mur s'est dressé devant lui. Un petit meneur bulldog comme les Celtics aiment en fabriquer s'est imposé, c'est Terry Rozier. Dans la vaste rotation des guards à Boston, Rozier a toujours voulu se faire une place. Il y'a quelques mois il déclarait avoir le niveau d'un titulaire en NBA. Pour ce premier tour de playoffs, il avait l'occasion de le prouver. Il est passé de la parole aux actes.

 

Les 2 premiers matchs au TD Garden sont une vraie réussite. 23 points, 3 passes, 4 rebonds dans le premier match. 23 points, 8 passes, 3 rebonds dans le second. Il a écrasé Bledsoe, bien trop sûr de lui. Après cela, le meneur des Bucks a fait sa fameuse déclaration ''I don't know who the fuck that is'' à propos de Terry Rozier. C'était déplacé. Quand un homme qui n'est qu'un titulaire par interim vous humile autant, on ferme sa gueule Eric.

 

Le pire, c'est que ça a continué. Les Bucks se sont accrochés jusqu'au Game 7 de la nuit dernière, mais Eric Bledsoe n'a pas eu l'impact que son équipe attendait de lui. Au final, sa moyenne sur les 7 matchs pointe à 13 points pour 3 passes et 3 rebonds. Oui, tu t'es fais mangé Eric. On notera aussi que les 3 matchs où Bledsoe a obtenu le moins de temps de jeu correspondent.. aux 3 victoires de Milwaukee dans cette série. Ce n'est peut-être pas un hasard. Hier soir, on a eu un joli feu d'artifice pour terminer ce duel remporté par Terry Rozier haut la main. Avec 26 points, 9 passes et 6 rebonds, Rozier a claqué la meilleure performance de sa carrière en playoffs. En face, Bledsoe a cependant réalisé son meilleur match de la série avec 23 points à 75% au tir.

 

La performance du public de Boston est aussi à saluer. Alors que Bledsoe s'est montré fidèle à son caractère de petit con (de 28 ans...) sur une faute technique idiote, le public du TD Garden a commencé à se moquer de l'ancien Suns. Les chants ''Who is Bledsoe'' ont commencé à résonner, avant que cela ne devienne l'hymne de la soirée. Pendant 2 heures, le public n'a jamais arrêté de le mettre sous pression chaque fois qu'il avait la gonfle. Bledsoe fut solide mentalement, mais nul doute que cette expérience lui servira de leçon à l'avenir. Quand on se fait outplay, on évite le trashtalk. Après la rencontre, on a toutefois apprécié l'accolade des deux hommes, qui se sont respectés malgré le contexte et la tension de cette série. En conférence de presse, le respect était donc le mot d'ordre pour les meneurs adversaires. Rozier banalisait cette animosité, pendant que Bledsoe a salué le Celtic.

''Deux petits meneurs, deux teigneux, deux gars qui veulent gagner. S'il faut que l'on se pousse ou que l'on se gueule dessus, ça fait partie du jeu. On s'est parlé après le match.''

Terry Rozier

 

''Ce sont les playoffs. On ne va pas se serrer la main et se faire des câlins tout le temps. Il a fait une super série. Je lui tire mon chapeau.''

Eric Bledsoe

 

Alors quel futur pour Eric Bledsoe ? Il a beau avoir fait la sourde oreille face aux nombreuses critiques depuis 15 jours, il faut maintenant dresser un bilan personnel de sa série. Il a été battu par un jeune meneur en herbe, et n'a pas pesé sur les matchs. Dans une équipe où son remplaçant est le rookie de l'année 2017 Malcolm Brogdon, il va devoir réagir. Nul doute que les Bucks vont continuer de lui faire confiance, mais la patience a ses limites. L'an prochain, il faudra qu'il devienne le meneur titulaire d'une équipe prétendante à bien figurer en playoffs. Après 5 ans de bas de classement du côté de Phoenix, on peut lui pardonner cette série ratée. En revanche, on lui pardonne beaucoup moins sa mentalité bien trop souvent à la limite du ridicule. ''Il serait tant de grandir...'' comme dirait OSS 117.