Bilan de la mi-saison : les récompenses ISB (2/3)

Bilan de la mi-saison : les récompenses ISB (2/3)

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Pour les récompenses de la mi-saison, ISB laisse deux analystes NBA nous faire un bilan récapitulatif de l'état actuel de la ligue. Dominique annoncera les lauréats et Antoine sera le contre-pouvoir.

  • Most Improved Player : Lance Stephenson (Ind)

Nominés : Goran Dragic (Pho), Reggie Jackson (Okc)

 

Lance Stephenson était une légende en lycée avant de décevoir en NCAA. Trop immature et affichant un langage corporel déplorable, il s'était tiré une balle dans le pied, n'étant drafté qu'au second tour de la draft 2010 par des Pacers flairant la bonne affaire à moindre coût et risque. Encadrer ce talent fou de joueurs rigoureux et professionnels a fourni au joueur le cadre idéal pour éclore, faisant bien souvent de lui le joueur le plus important du dispositif de l'équipe. Très actif défensivement depuis l'an dernier, il a pris une nouvelle dimension cette saison, prenant en charge la mène d'une équipe en tête de la ligue... Plus complet (1er NBA au nombre de triple doubles avec 4), puissant et imprévisible que les autres arrières, il régale tous les observateurs.

Goran Dragic, de son côté, est tellement impressionnant cette saison que les analystes US ne l'appellent plus par son patronyme mais par « Dragon » tant il est dangereux et survole les terrains. Totalement incontrôlable depuis la blessure de Bledsoe, il est le joueur qui porte à bout de bras l'équipe surprise de la saison.

Reggie Jackson, quant à lui, a véritablement explosé lors des derniers playoffs à la suite de la blessure de Russell Westbrook. On avait pu y découvrir les prémices du joueur qu'il est aujourd'hui : un excellent meneur « driver » aux bras immensément longs qui affiche crânement un potentiel certain en attaque comme en défense. Très complet, il complémente parfaitement le jeu de ses plus illustres partenaires. Son développement, ainsi que celui de Jeremy Lamb, a permis aux fans d'OKC d'oublier la douloureuse séparation avec un James Harden qui aurait fait exploser la masse salariale pour plusieurs saisons.

 

Contre-pouvoir : Je ne comprends pas cette volonté qu'ont les analystes comme toi Dominique, à vouloir faire de Dragic et Stephenson des MIP. Ils étaient déjà à un haut niveau la saison passée ! Certains l'ont oublié ou tout simplement pas du tout remarqué. Certes ils ont progressé, c'est indéniable. À en suivre votre logique, on pourrait même nominer Dirk Nowitzki qui revient très en forme (et décisif !) après une saison très moyenne. Plus sérieusement, j'ai un petit faible pour Anthony Davis. Je ne nie pas avoir douté des capacités de Unibrow, et j'émets toujours des réserves quant à sa faculté à faire gagner des matchs. Mais cette saison, c'est indéniable, il a d'ores-et-déjà démontré qu'il faudra compter sur les lui en Playoffs dans les années à venir. Intelligent en attaque, il joue sur ses forces, et que dire de sa défense de plus en plus rugueuses ? 21 pts 11 rebonds 3 contres 1,5 interceptions pour un deuxième année : woah.

  • Les ALL-NBA TEAM

1 ALL-NBA TEAM – Paul / George / Durant / James / LMA

2 ALL-NBA TEAM – Conley / Curry / Harden / Anthony / Dirk

3 ALL-NBA TEAM – Wall / Dragic / Stephenson / Love / Davis

 

Les ALL-NBA TEAM récompensent toujours les joueurs qui aident leur équipe à remporter des matchs. Un joueur comme DeMarcus Cousins, le talentueux pivot de Sacramento, affiche des statistiques monstrueuses (22.5pts 11.7rb 2.9pass 1.6int 1.2ct pour 48,3% d'adresse et 72,2% en moins de 33 minutes !) mais est pourtant loin d'avoir l'impact sur le terrain d'un Marc Gasol ou Dwight Howard, pourtant bien moins performants statistiquement.

Ces trois équipes ALL-NBA mettent en valeur des vainqueurs et des éléments qui rendent leur équipe compétitive, à l'exception de Carmelo Anthony, Kevin Love et Anthony Davis.

Anthony « Unibrow » Davis doit composer avec la perte de deux excellents joueurs de la rotation Pelicans (Ryan Anderson et Jrue Holiday), Carmelo Anthony se démène et gâche ses meilleurs années avec des partenaires indignes d'être titulaire en NBA (Felton, Shumpert, Prigioni) alors que la direction de Minnesota n'a toujours pas fourni à Kevin Love le profil de joueur qui lui permettrait de porter la franchise sur ses larges épaules, un pivot défensif contreur pour pallier sa grande défaillance dans le secteur...

 

Contre-pouvoir : Après avoir découvert tes First et Second Team, je sentais bien que tu me préparais un traquenard ! Wall et Love dans les 15 meilleurs joueurs de la NBA ??? Les Nabila et Clara Morgane du basket... Le jour où Wall connectera deux neurones et commencera à cadrer ses tirs, il aura peut-être ses places. Quant à Love, si un jour je le vois défendre, je promets d'aller en pèlerinage à Minnesota chaque année pour commémorer ce miracle. Quid de Kyle Lowry qui emmène les Raptors en Playoffs ? Et de DeMarcus Cousins, énormissime même si les Kings ne gagnent pas beaucoup. Il fait preuve d'une maturité technique, d'une agilité et d'un instinct de gagnant hors normes. Le nouveau protégé du Shaq affiche 23 points 12 rebonds 3 passes de moyenne en plus d'une présence défensive de plus en plus solide.

  • Defensive Player Of The Year : Roy Hibbert (Ind)

Nominés : Anthony Davis (Nola), DeAndre Jordan (Lac)

 

Roy Hibbert est un monstre physique. Avec plus de 130 kilos pour 2,18m, il est l'un des plus imposants joueurs en activité. Ce gabarit hors-norme, au centre de la défense des Pacers, fait de lui un dernier rempart infranchissable sur lequel les adversaires se cassent les dents en permanence... Motivé par l'obtention de ce titre de meilleur défenseur, il fait des efforts et sacrifices considérables pour dominer la compétition : il met toujours son corps en opposition, n'hésite pas à sortir très haut pour défendre le Pick & Roll alors que la plupart des intérieurs ont peur de s'aventurer si haut sur le terrain et a toujours la lucidité de se placer à l'endroit qui perturbera le plus l'adversaire.

Anthony Davis est très jeune (bientôt 21 ans) mais possède un potentiel sans limite en attaque comme en défense. Plus rapide et plus long que tous les autres 4 et 5 de la ligue, il est une menace permanente aux contres et à l'interception, en plus de toujours lutter pour empêcher les prises de positions adverses. Très actif vocalement auprès de ses partenaires, il a pour tâche de colmater les nombreuses brèches créées par des coéquipiers plus à l'aise offensivement que défensivement (Gordon, Evans et Anderson)

DeAndre Jordan, quant à lui, n'a pas les dimensions géantes d'un Hibbert ni la mobilité d'un Davis mais sa puissance musculaire lui permet d'être plus explosif et aérien que les autres intérieurs. Doté d'une détente impressionnante pour un joueur de son gabarit, il fait même de l'ombre cette saison aux rois des airs de Los Angeles, his airness Blake Griffin...

Ses envolées lui permettent donc de dominer le rebond et d'être effrayant aux contres. Devant également pallier les errements de son rouquin volant en défense, Jordan est véritablement ce que Doc Rivers envisageait lors de son arrivée : un « Fear Factor » qui force les adversaires à modifier leur shoot sous peine de voir la balle repartir dans le sens inverse !

 

Contre-pouvoir : DeAndre Jordan ? Et pourquoi pas Luis Scola tant qu'on y est ? C'est bien beau de mettre des contres, mais si c'est pour balancer la balle dans les tribunes ou pour sauter bêtement à chaque feinte... Ça ne sert à rien ! Je rappelle également qu'il est le joueur concédant le plus de tirs dans la raquette de toute la NBA. Histoire de rappeler qu'il est incapable d'écarter du jeu ses vis-à-vis. Hibbert et Davis sont incontestables, mais je trouve que ta sélection manque de "petits" Dominique. Paul George est l'un des meilleurs si ce n'est le meilleur défenseur de la Ligue sur l'homme. Son défensive rating (points autorisés pour 100 possessions) est de seulement 95, sachant que ce n'est pas Biyombo qu'il se coltine en défense mais plutôt les James, Durant & Co.

Retrouvez la partie 1 des trophées ISB sur ce lien : http://www.insidebasket.com/actu/bilan-mi-saison-les-trophees-isb.html

 

Dominique Guye & Antoine Abela