Joe Ingles, l'autre homme fort du Jazz

Joe Ingles, l'autre homme fort du Jazz

Joe Ingles - Quyn Snyder - Utah Jazz
Crédit photo : NBA.com

En l'absence de Ricky Rubio sur les premiers matchs de la série face aux Rockets, Joe Ingles est chargé d'une lourde responsabilité : assurer la conduite de l'attaque de Salt Lake City aux côtés du bluffant Donovan Mitchell. Pour le moment, l'Australien s'en sort plutôt bien dans ces playoffs.

Pas iconique pour un sou, un charisme bien enfouillie, Joe Ingles n'est évidemment pas la tête d'affiche du Jazz. Il laisse volontiers la vedette à la nouvelle coqueluche Donovan Mitchell ou le beau Ricky Rubio pendant que nous autres, patriotes, vénéront la tour Eiffel Rudy Gobert. Pourtant, Joe a le look d'un vrai Mormon avec son physique pataud et sa dégaine de blanc-bec. Mais méfiez vous, les apparences sont parfois trompeuses. Les Rockets en ont fait l'amère expérience la nuit dernière, avec une lourde sanction au passage, la perte de l'avantage du terrain. En garçon bien élevé, Ingles s'est fait une joie de respecter la tradition locale du Toyota Center, c'est-à-dire faire tomber une pluie de 3 points sur une défense des Rockets qui ne pouvait que constater les dégâts : 27 points dont 7/9 depuis le centre-ville de Salt Lake City. Pourtant peu académique, le shoot d'Ingles se révèle être l'un des tout meilleurs de la Ligue cette saison, voire de l'histoire.. du Jazz. Parmi les plus hauts pourcentages de réussite derrière l'arc cette saison avec 44%, il est devenu le joueur du Jazz à inscrire le plus de tirs à 3 points sur un exercice calendaire, détrônant Randy Foye et ses 178 bombes du parking lors de la saison 2012-2013, sa seule avec l'équipe. Comme il le lâcha en sortie de rencontre au micro du Salt Lake City Tribune, Joe Ingles ne cherche pourtant pas à prendre beaucoup de shoots et laisse le jeu venir à lui :

 

" Je voulais évidemment être agressif mais comme je l'ai dit un millions de fois, dans le flow de notre attaque " a déclaré Ingles. (The Salt Lake City Tribune)

 

On précise tout de fois que le flow et Joe Ingles, ça fait deux. Ce petit point éclairci, il est bon de rappeler qu'Ingles n'est pas qu'un shooteur et qu'il serait très dangereux de ne le considérer qu'ainsi. Joueur All-Around, il est une des pièces maîtresses du système de Quyn Snyder. Arrivé la même année dans l'Utah, les deux hommes se connaissent parfaitement. Doté de fondamentaux d'une sûreté infaillible, Ingles est capable de créer pour ses partenaires, notamment sur pick-and-roll, même s'il reste surtout un facilitateur et permet de fluidifier le jeu de son équipe. Sa défense reste tout à fait honnête malgré certaines difficultés à pouvoir rester devant son attaquant notamment sur les départs en dribble. Il compense ses manques physiques par un soucis du bon placement sur chaque possession et un certain vice. Signé pour 52 millions sur les 4 prochaines saisons au début de l'été 2017, Joe Ingles fait plus que confirmer les espoirs placés en lui. Des espoirs pas si haut au moment de sa re-signature mais qui ont subitement grandi dés l'annonce du départ de Gordon Hayward pour Boston. En l'absence de Rubio pour encore quelques rencontres, le Jazz aura besoin d'un Joe Ingles au top pour pouvoir épauler Donovan Mitchell. Avantage Utah au moment de retourner dans l'Etat du Lac Salé.

 

Exposé à un rôle plus important suite au départ de son ami Gordon Hayward, Joe Ingles a su répondre présent et continue de briller en playoffs. Sublimé par le coaching de Quyn Snyder, Joe Ingles s'impose comme une valeur sûre. D'ailleurs, il serait peut-être temps de parler de Quyn Snyder en cas de qualification (ou non) du Jazz pour les finales de Conférence à l'Ouest.