Conseil de classe des rookies : c'est l'heure du bilan pour les intérieurs !

Conseil de classe des rookies : c'est l'heure du bilan pour les intérieurs !

Deandre Ayton - Marvin Bagley III - Jaren Jackson Jr - Mohamed Bamba - Wendell Carter Jr

Vous avez pu suivre cette série à nos côtés avec les deux premiers numéros. Pour le dernier conseil de classe de la saison, c'est l'heure de tirer un bilan sur la saison des rookies de la cuvée 2018. Commençons par les intérieurs.

  • Deandre ayton (#1, Phoenix suns)

 

Stats : 16.3 points, 10.3 rebonds, 1.8 passes, 0.9 contres et 0.9 interceptions à 58% au tir en 30 minutes de jeu en moyenne

Bilan : 19 victoires - 63 défaites / 15e de la Conférence Ouest (71 matchs joués dont 70 en tant que titulaire)

 

Comme on s'y attendait, Deandre Ayton a posé son double-double de moyenne avec une relative facilité doublée d'une belle efficacité. Comme on s'y attendait également, les Suns ont peu gagné cette année et le pauvre Ayton ne pouvait changer cela à lui seul. Le massif pivot des Suns est doté d'une palette offensive à faire palir bon nombre d'intérieurs de la Ligue. Voir un intérieur de son âge être aussi tôt mature dans son jeu d'attaque est particulièrement intéressant. Un jeune homme au physique bien bâti doté d'une formidable mobilité. Deandre Ayton n'est pas ridicule lorsqu'il doit switcher en défense sur un guard. C'est peut-être l'aspect où il est le meilleur dans sa propre moitié de terrain. Car le placement et la protection de cercle ne sont pas encore au niveau de ses moves offensifs, loin de là. Dites vous bien que Deandre Ayton pose ses stats alléchantes sans avoir eu un véritable meneur à ses côtés pour lui envoyer des caviars ou combiner sur pick-and-roll. Imaginez rien qu'un instant la possibilité de voir Ja Morant sustenter le boulimique Deandre.. Ça donne envie et les fans des Suns ont déjà la langue qui pend jusque par terre. Phoenix a le temps de voir venir mais peut déjà se rassurer en voyant en Deandre Ayton, le potentiel d'un futur lieutenant pour Devin Booker.

 

Appréciation générale : Un bon exercice dans l'ensemble. Davantage d'application dans votre moitié de terrain vous sera demandé l'année prochaine. En espérant que vous puissiez avoir un meneur à vos côtés la saison prochaine.

 

  • marvin bagley (#2, Sacramento Kings)

 

Stats : 14.9 points, 7.6 rebonds, 1 passes et 1 contres à 50% au tir (dont 31% à 3pts) en 25 minutes de moyenne

Bilan : 39 victoires - 43 défaites / 9e de la Conférence Ouest (62 matchs dont 4 en tant que titulaire)

 

Certains rookies débutent fort leur saison avant de se prendre le rookie wall en pleine face. Pour Marvin Bagley III, ce fut le contraire. Après des débuts hésitants, le phénomène physique de Duke a enclenché la vitesse supérieure en 2019. Robuste et bondissant, MBIII a enchaîné les performances de belle facture avec régularité, un facteur absent en début de saison. Au sein du jeu up-tempo prôné par Dave Joerger, Marvin Bagley a trouvé son compte, en véritable dynamiteur de la second unit. Aux côtés de l'autre rookie Harry Giles, Bagley a pu faire admirer ses qualités de jeu dos au panier. Ses multiples sauts pour capter les rebonds dans la peinture adverse ont impressionné. Marvin Bagley peut sauter une, deux voire même trois fois consécutivement en vous terminant ça par un gros dunk, le tout sans perdre en explosivité. On fustigeait l'ailier-fort pour son absence de défense avec l'équipe de Duke. Le gap à combler est encore important mais il n'est pas non plus ce cancre défensif décrit à l'université. Ses qualités physiques venant à son secours pour lui permettre de gommer ses lacunes de placement. Cette saison a été celle du renouveau et du retour au 1er plan pour les Kings. Marvin Bagley fait désormais parti de ce projet, aux côtés de De'Aaron Fox et Buddy Hield.

 

Appréciation générale : Des débuts hésitants avant un déclic à la mi-saison qui a mis en route la machine infernale. Cette classe des Kings pourrait figurer parmi les grosses têtes dans le futur.

 

  • jaren jackson jr (#3, memphis grizzlies)

 

Stats : 13.8 points, 4.7 rebonds, 1.1 passes, 1.4 contres et 0.9 interceptions à 50% au tir (dont 35% à 3pts) en 26 minutes de moyenne

Bilan : 33 victoires - 49 défaites / 12e de la Conférence Ouest (58 matchs joués dont 56 en tant que titulaire)

 

Dans une saison tumultueuse pour la franchise du Tennessee, Jaren Jackson Jr a fait figure de lueur d'espoir. Les fans des Grizzlies ont pu voir en JJJ la perspective d'un avenir meilleur. Les dirigeants de la franchise ont décidé de tracer la voie à Jaren Jackson Jr en envoyant Marc Gasol dans le froid canadien, faisant ainsi comprendre au jeune homme qu'il serait le pilier de cette équipe pour les années à venir. Tout avait pourtant si bien commencé pour Memphis, remportant 12 de ses 17 premiers matchs et se prêtant à rêver de post-season. Jaren Jackson Jr n'était pas étranger à ce début en fanfare. Le produit de Michigan State impressionnait par ses qualités défensives mais étonnait surtout par sa palette offensive, qu'on a sous-estimé au moment de sa draft. Le longiline intérieur est capable de jouer au post, de shooter de loin et même de partir au panier en dribble si l'envie lui en prenait. Sa performance la plus marquante fut bien évidemment celle au Barclays Center avec 36 points en double prolongations et un tir clutch. Formidablement bien mentoré par Marc Gasol jusqu'à son transfert, Jaren Jackson Jr a pu apprendre les rouages du métier auprès d'un des meilleurs intérieurs NBA de la décennie. Volontaire en défense, il s'est malgré tout souvent vu pénalisé et cloué sur le banc pour des problèmes de fautes. Récompensé par une participation au Rising Star, Jaren Jackson a ensuite vu sa saison se terminer en raison d'une blessure à la cuisse. Les Grizzlies n'ont voulu prendre aucun risque pour la saison prochaine et Jaren Jackson Jr aura donc jouer une cinquantaine de rencontres pour sa saison de rookie. Mais l'essentiel était ailleurs pour Memphis. Les Grizzlies ont enfin un joyau à polir pour les années à venir.

 

Appréciation générale : Dans un contexte loin d'être évident, il a su s'imposer pour devenir un des piliers de la franchise. Développement à surveiller car le potentiel est haut.

 

  • Mohamed bamba (#6, orlando magic)

 

Stats : 6.2 points, 5 rebonds, 0.8 passes, 1.4 contres à 48 au tir (dont 30% à 3pts) en 16 minutes de moyenne

Bilan : 42 victoires - 40 défaites / 7e de la Conférence Est (47 matchs joués dont 1 en tant que titulaire)

 

Au moment de sa draft, Mohamed Bamba était un produit spécial. Ce genre de spécimens qu'on voit une fois par draft et qu'on surnomme plus communément, " freak ". Avec une envergure supérieure à celle de Rudy Gobert (240 cm), Mo Bamba intriguait autant qu'il intéressait toutes les franchises NBA. Fidèle à lui-même, c'est le GM d'Orlando John Hammond qui a jeté son dévolu sur le phénomène de Texas. Comme on pouvait s'y attendre, la saison du rookie a été compliquée. Dans une équipe du Magic en lutte pour les playoffs et dôtée d'un Vucevic en mode All-Star, il n'y avait pas beaucoup d'opportunités pour se faire sa place à l'intérieur. On a vu tout le potentiel que Mo Bamba pouvait apporter, notamment dans la dissuasion d'aller au cercle. On a pu voir quelques actions d'éclat où l'intérieur élastique a renvoyé des ballons jusqu'au fond de la salle. Ses instincts défensifs restent cependant plus que moyens. En attaque, c'est très frustre également avec un jeu au post inexistant mais un shoot qui peut laisser entrevoir de belles perspectives à l'avenir. En d'autres termes, le Magic a drafté un monstre physique. Ils vont devoir désormais s'atteler à faire de Mo Bamba un joueur de basket-ball. La belle évolution de Jonathan Isaac cette saison peut inspirer confiance aux fans de la franchise floridienne.

 

Appréciation générale : Un exercice somme toute logique vu votre arrivée tardive dans le basket-ball. Quelques cours particuliers devrait faire l'affaire histoire d'exploiter votre potentiel sans limite.

 

  • Wendell Carter Jr (#7, chigago bulls)

 

Stats : 10.3 points, 7 rebonds, 1.8 passes et 1.3 contres à 48% au tir en 25 minutes de moyenne

Bilan : 22 victoires - 60 défaites / 13e place de la Conférence Est (44 matchs joués dont 44 en tant que titulaire)

 

On a très peu parlé de Wendell Carter Jr, comme on a peu abordé le cas des Bulls cette saison tant le niveau de jeu était rarement au rendez-vous dans le United Center. Un aspect peut-être lié à sa personnalité et son jeu. D'un naturel discret, Chigago a drafté une valeur " sure " en la personne de Wendell Carter Jr. WCJ est un intérieur complet qui peut shooter à mi-distance, passer depuis le post haut et se mouvoir avec facilité. Sa complémentarité avec Lauri Markannen, drafté 1 an auparavant, semble déjà flagrante : le Finlandais dans une dimension de scoring tandis que Wendell peut constituer ce socle défensif dans la peinture. Pas forcément doté des qualités athlétiques de ces collègues Ayton ou Bagley, l'ancien joueur de Duke compense par une intelligence (rare à cet âge) au niveau de son placement. Dans une nouvelle saison catastrophique pour la franchise de l'Illinois, celle de Wendell Carter Jr s'est arrêtée prématurément (à la mi-janvier), la faute à une vilaine blessure au pied. Cependant, en ajoutant Wendell Carter Jr aux côtés de Lauri Markannen, les Bulls se sont crées une base solide et ô combien intéressante dans le futur. Aux dirigeants de bien entourer ce joli duo pour revoir les Taureaux sur le devant de la scène.

 

Appréciation générale : Un ensemble satisfaisant avec des fondamentaux et une bonne base. Votre travail de groupe sera grandement scruté avec votre camarade Lauri Markannen.

 

  • En vrac

 

En dehors de ces 5 joueurs cités plus haut et attendus du fait de leur statut de lottery pick, d'autres joueurs ont attité notre attention. On peut citer le grand pommier Mitchell Robinson qui a su s'extirper du véreux verger new yorkais en figurant parmi les meilleurs contreurs de la Ligue. Pour rester dans les bas-fonds de la NBA, Moritz Wagner a profité de la fin de saison lamentable des Lakers pour gratter du temps de jeu. Derrière les deux rookies vedettes Young et Huerter d'Atlanta, Omari Spellman s'annonce comme une belle pièce dans ce profil d'intérieur moderne évoluant au large. Enfin, l'un des seuls rookies qui jouera encore au mois d'avril est le letton Rodion Kurucs. Role-player apprécié par Kenny Atkinson, l'ancien de Barcelone aura fort à faire face à la féroce raquette des Sixers.