Bilan 2018-2019 : Philadelphia Sixers, un all-in à l'issue cruelle

Bilan 2018-2019 : Philadelphia Sixers, un all-in à l'issue cruelle

Philadelphia Sixers - Joel Embiid - Ben Simmons - Tobias Harris - Jimmy Butler - Brett Brown

Alors que la saison NBA est terminée et que la suivante est déjà débutée, il est temps de faire les bilans, équipe par équipe, de la saison 2018-2019. Voici celui des Philadelphia Sixers.

  • La prédiction du début de saison

 

Nous avions prédit un bilan de 55 victoires et une deuxième place de la conférence Est pour les Sixers. L’équipe de Philadelphie a finalement fini 3ème avec 51 victoires, avec un vrai écart de pris sur la deuxième place (Toronto, 58 victoires). Mais il faut dire qu'au-delà du bilan comptable, la saison de Philly n’a en aucun point ressemblé à ce que l’on aurait pu imaginer.

 

  • L’effectif 2018-2019

 

Meneurs : Ben Simmons, T.J McConnell, Jerryd Bayless (transféré en novembre), Markelle Fultz (transféré en février), Demetrius Jackson (two-way)

Arrières : J.J. Redick, Furkan Korkmaz, Jimmy Butler (arrivé en novembre),

Ailiers : Robert Covington (transféré en novembre), Landry Shamet (transféré en février), Zhaire Smith, Shake Milton (two-way), Jonathon Simmons (arrivé en février)

Ailiers-forts : Dario Saric (transféré en novembre), Jonah Bolden, Wilson Chandler (transféré en février), Norvel Pelle, Tobias Harris (arrivé en février), Mike Scott (arrivé en février)

Pivots : Joel Embiid, Amir Johnson, Mike Muscala (transféré en février), Justin Patton (arrivé en novembre), Boban Marjanovic (arrivé en février)

 

  • Les chiffres de la saison

 

Classement : 3ème de la conférence Est

Attaque : 113,2 Offensive rating (8ème)

Défense : 110,6 Defensive rating (15ème)

Meilleur marqueur : Joel Embiid avec 27,5 points/match

Meilleur rebondeur : Joel Embiid avec 13,6 rebonds/match

Meilleur passeur : Ben Simmons avec 7,7 passes décisives/match

Meilleur intercepteur : Jimmy Butler avec 1,8 interceptions/match

Meilleur contreur : Joel Embiid avec 1,9 contres/match

Meilleur pourcentage : Greg Monroe avec 65,2% aux tirs

 

  • La saison 2018-2019

 

Difficile de résumer simplement la saison des Sixers tant elle a été imprévisible. Au départ présentée comme une équipe redoutable qui ne demandait qu’à confirmer sa bonne saison précédente, on a senti chez les Sixers des difficultés au démarrage malgré un groupe qui avait peu changé. La défense, qui était pourtant l’un de ses points forts, avait vraiment du mal à trouver ses repères tandis que l’adresse en attaque n’était pas au rendez-vous. Malgré ça, les Sixers restaient placés au classement, mais eux qui voulaient gagner tout, et tout de suite, n’étaient quand même pas satisfaits de la manière. Ainsi, début novembre, la sphère NBA s’enflamme avec l’annonce de l’arrivée de Jimmy Butler, en l’échange notamment de Dario Saric et Robert Covingtion, deux figures du Process et très appréciés du public. Quelques mois plus tard, c’est Tobias Harris qui a rejoint les Sixers pour former l’un des cinq majeurs les plus effrayants de la ligue. L’arrivée de Butler n’a pas vraiment arrangé la qualité du jeu, et il fallait s’y attendre puisqu’entre les egos et les styles de jeu de Ben Simmons et Joel Embiid, il était dur de croire qu’on pourrait retrouver le jeu enthousiasmant de la saison précédente. Mais ce n’était pas le but en faisant venir Butler. L’idée était de faire venir un compétiteur, un gagnant qui permettrait aux Sixers de clore les fins de match et de passer des tours de playoffs. Si la première attente a été respectée, avec notamment des shoots pour la gagne quasi-identiques face à Charlotte et Brooklyn, la deuxième a finalement échoué de très peu. Il s’en est fallu d’un shoot de Kawhi Leonard, pourtant très bien défendu, au buzzer d’un match 7 d’une intensité défensive rare. Ce tir, qui a passé plus de temps à rebondir sur le cercle qu’à faire le tour de la planète, restera l’un des plus gros what if de cette équipe de Philadlephie qui avait énormément misé sur cette année, et qui ont finalement regardé ceux qui les ont battus gagner le titre suprême un mois plus tard. Cruelle est la loi du sport. Une free agency plus tard, Butler est parti tandis que Tobias Harris est resté, laissant à Philadelphie son lot de certitudes, mais aussi d’incertitudes.

 

  • Le grand moment de la saison

 

La saison a été remplie de bons moments, mais difficile de distinguer un grand moment parmi tout ça. Si l’on devait n’en retenir qu’un, on peut parler du premier shoot de la gagne de Jimmy Butler. Certes il est tombé en début de saison, mais c'était peu de temps après l'arrivée de Butler et ce shoot a rassuré beaucoup de monde du côté de la Pennsylvanie à cette époque car c’est exactement pour ce genre de choses que Butler était venu aux Sixers. Sur le parquet d’une séduisante équipe de Brooklyn, Jimmy Buckets a pris les choses en mains à dix secondes de la fin pour planter le dagger à trois points.

 

 

  • Le pire moment de la saison

 

Si le plus grand moment pouvait faire débat, le pire quant à lui est incontestable. Nous sommes le 13 mai, dans une ScotiaBank Arena en fusion pour un match 7 entre les Sixers et Raptors qui s’annonce épique. Nous n’en sommes qu’au deuxième tour des playoffs, et pourtant l’affrontement lors des six premiers matchs fut tel, avec des blow outs et d’autres matchs à couteaux tirés, que les deux équipes semblent déjà donner leurs ultimes forces dans cette guerre qu’est la postseason. Les amateurs d’attaque ne seront pas satisfaits, en revanche ceux qui aiment la défense seront servis. Aucun panier n’est donné, chaque joueur donne son corps sur le parquet et aucun fan des deux camps ne peut respirer. Alors qu’ils étaient mal embarqués dans les dernières minutes, les Sixers sont revenus à égalité grâce à un panier en contre-attaque de Jimmy Butler suite à un lancer-franc manqué de Kawhi Leonard. 90-90, cela fait plusieurs minutes que les Raptors ne marquent plus que grâce à Leonard qui finira la rencontre avec 41 points. Un match de titan, mais The Klaw semble à bout de force, et s’il ne marque pas sur cette dernière possession, le changement de momentum pourrait tourner à l’avantage de Philly dans les prolongations. Le reste appartient à l’Histoire, avec un grand H.

 

 

  • Les points positifs

 

- Un Joel Embiid en bonne santé : Après des premières saisons pleines de pépins physiques, Joel Embiid a fini sa deuxième saison à plus de 60 matchs (68 matchs cette saison). Même s’il manque encore quelques matchs par précaution, il est plus que jamais le franchise player de cette équipe et l’un des meilleurs pivots de la ligue. A 25 ans, il semble prêt à tout donner sur les parquets pour remporter un titre à Philadelphie.

- Une bonne entente entre les joueurs majeurs : On craignait avec l’arrivée de Butler qu’il se passe quelques étincelles dans les vestiaires mais pas du tout. L’entente semblait même bonne en fin de saison lorsque les matchs commençaient à réellement compter. Avec Butler parti, les Sixers gardent un trio Embiid-Simmons-Harris qui devrait bien s’entendre sur le terrain.

 

  • Les points négatifs

 

- Un all-in qui se solde par un échec : Philadelphie a passé plusieurs saisons au fond du gouffre qui ont permises à Sam Hinkie d’accumuler des assets et de construire une identité de jeu très séduisante. En quelques mois, les Sixers ont explosé tout ça pour former un cinq majeur redoutable dans le seul but de ramener le titre tout de suite. C’est ce qu’on appelle un all in. Et même si Philly n’était pas loin, c’est resté trop loin.

- Un coaching irrégulier : On a longtemps prôné le bon coaching de Brett Brown à Philly. Cette saison, avec le grand remaniement du groupe, l’entraineur des Sixers a eu plus de mal à trouver la bonne formule, faisant parfois des choix surprenants et ayant beaucoup de mal à trouver les bonnes rotations.

 

  • Le bilan

 

Malgré le all-in dont nous avons parlé, la différence avec le poker est que les Sixers n’ont pas tout perdu dans la défaite. Ils gardent un duo détonnant avec Ben Simmons et Joel Embiid auquel s’est rajouté le très bon coéquipier qu’est Tobias Harris. Brett Brown, malgré le coaching douteux par moment dont nous avons parlé, semble rester l’homme de la situation aux Sixers et ce n’est pas pour rien que la franchise l’a prolongé. Qu’on se le dise, l’identité du Process a changé et les Sixers ont fini leur saison avec leurs lots de certitudes. Avec les nouveaux contrats signés, Philly a une vision plus claire du long terme et peut maintenant travailler sereinement, à condition de ne pas tout précipiter.

 

  • Le top de la saison : Les meilleures actions de Joel Embiid