Milwaukee Bucks 2018-2019 : Une saison à marquer au cerf rouge

L'heure est venue pour les jeunes cerfs de passer un tour de playoffs. Aidés par un nouveau coaching staff, les Bucks veulent sortir du bois... Voici leur guide pour la saison 2018-2019.

 

Retrouver notre analyse de la dernière saison des Bucks dans notre bilan 2017-2018.

 

 

Arrivées : Mike Budenholzer (coach), Donte DiVincenzo (rookie), Brook Lopez, Ersan Ilyasova, Pat Connaughton

Départs : Joe Prunty (coach), Jabari Parker, Brandon Jennings, Jason Terry, Mirza Teletovic (stretched)

 

 

Meneurs : Eric Bledsoe, Malcolm Brogdon, Matthew Dellavedova

Arrières : Tony Snell, Donte DiVincenzo, Pat Connaughton

Ailiers : Khris Middleton, Sterling Brown, Jaylen Morris (TW)

Ailiers-forts : Giannis Antetokounmpo, Ersan Ilyasova, DJ Wilson

Pivots : Brook Lopez, John Henson, Thon Maker

 

 

PG:  Eric Bledsoe   SG: Malcolm Brogdon  SF: Khris Middleton  PF: Giannis Antetokounmpo C: Brook Lopez

 

La principale nouveauté du 5 Majeur, le poste de pivot. Talon d'achille de l'équipe depuis plusieurs saisons, la raquette est désormais occupée par un poids lourd du circuit : Brook Lopez. Le meilleur scoreur alltime des Nets retrouve la Conférence Est après une saison à oublier chez les Lakers : 13.0 points et 4.0 rebonds, soit ses plus faibles moyennes en carrière. Depuis deux ans, Lopez s'est adapté au jeu moderne en développant un shoot extérieur relativement fiable pour un intérieur : 34,6% de réussite derrière l'arc sur plus de 700 tentatives ! Des bonnes mains, un toucher de velours, il apportera du scoring facile dans la raquette... une bonne nouvelle quand on sait que l'attaque des Bucks est trop souvent réduite à la création de Giannis Antetokounmpo et aux shoots de Khris Middleton. Côté défense, c'est une autre paire de manches. Au Defensive Real Plus Minus proposé par ESPN, Lopez se classait l'an dernier 62ème dans la catégorie des pivots... qui compte 73 joueurs. Pas la panacée, mais le big man sera obligé de se mettre au diapason du collectif dans ce domaine et se rappeler qu'il fut un temps à Brooklyn où il tournait à plus de 2 blocks par match.

 

Pour accompagner Lopez dans le 5 majeur, on retrouve les deux piliers de l’équipe, Antetokounmpo et Middleton. Le Grec sort d’une saison statistique digne d’un MVP en augmentant pour la 5ème année consécutive sa production au scoring (26.9 points) et au rebond (10.0 prises). Giannis a même marché dans les traces de la légende des Bucks, Kareem Abdul-Jabbar, en début d’exercice avec 29 matchs d’affilée à plus de 20 points. Des efforts qu’il a payé sur la fin de la régulière avec une baisse significative de son rendement. Si Milwaukee veut voyager loin, le coach Mike Budenholzer doit trouver des solutions pour économiser son franchise player.

Middleton est bien sûr l’une de ces options. Avec le départ de Jabari Parker, l’artificier des Bucks devient le principal pourvoyeur de points à l’aile. Le lieutenant de Giannis s'est glissé dans les discussions pour le All Star Game avec une saison à plus de 20 points, 5 rebonds et 4 passes. Le match des étoiles lui tend les bras pour peu qu'il monte encore en pression cette année. Le Buck en est capable sur ce qu'on a entrevu en playoffs : sur la série contre les Celtics, Middleton a shooté comme dans un rêve avec un pourcentage irréel de 61% à 3 points (25 sur 41). En saison régulière, il tournait à 39% en catch and shoot derrière l'arc, un chiffre qui devrait inspiré Coach Bud à mettre au point des schémas pour libérer encore plus son artilleur.

 

Pour finir, le backcourt sera composé logiquement d'Eric Bledsoe et Malcolm Brogdon. Rookie of the Year en 2017, ce dernier a manqué une trentaine de matchs en 2018. Plus finisseur que créateur depuis l'arrivée de Bledsoe, il a tout de même confirmé qu'il avait les épaules pour être un starter crédible en NBA. Doté d'un excellent Q.I. basket, Brogdon n'a pas besoin de la balle pour exister avec des cuts souvent très justes et un danger à 3 points qu'il ne faut pas laisser seul (39,5% en carrière). Sa capacité à pouvoir défendre sur les postes 1 et 2 est également très appréciée par le coaching staff.

Pour Bledsoe, la problématique est quelque peu différente. Arrivé en novembre dans un trade avec Phoenix, le meneur était attendu pour élever le plafond de l’équipe et lui faire passer un tour de playoffs. Si sur la saison régulière, il a répondu statistiquement en étant la troisième lame du Big Three (17.8 points) et le principal créateur (5.1 passes), il a en revanche plongé lors de la post-season face aux Celtics. Malmené par Terry Rozier, Bledsoe n’a pas été en mesure de hausser son niveau de jeu. A 28 ans, il sera en contract year cette saison et joue gros dans le Wisconsin. Sa constance dans ses performances sera scrutée par les dirigeants pour un joueur qui a tendance à choisir ses soirs : 9 matchs en dessous des 10 points c’est beaucoup surtout pour un joueur qui monopolise énormément la balle (26% d’Usage Percentage, le second de l’équipe derrière Giannis).

 

 

L’an dernier, le banc était l’une des faiblesses des Bucks : 26ème au scoring, 27ème au rebond et 26ème au plus/minus avec -7,5 points. Le front office a donc œuvré cet été pour ramener quelques pièces intéressantes. Signé sur 3 ans et 21 millions, Ersan Ilyasova est le principal arrivant. A 31 ans, l’éternel pigeon voyageur - 6 équipes en 3 saisons - boucle la boucle avec un retour dans la franchise de ses débuts. Il remplace dans le rôle du stretch four, Mirza Teletovic contraint de mettre un terme à sa carrière pour des soucis de caillots sanguins. Encore très utile dans la dernière campagne de playoffs des Sixers, le Turc est un bien meilleur rebondeur que Teletovic et reste une valeur sûre derrière l’arc (36,1% l’an dernier). En plus d’Ilyasova, deux autres joueurs renforcent la puissance de tirs des Bucks : Donte DiVincenzo et Pat Connaughton. Meilleur joueur du dernier tournoi NCAA et champion universitaire avec Villanova, le rookie essaiera de transposer ses qualités de scoreur en NBA. Quant à Connaughton, il sort de sa meilleure saison en carrière à Portland où il a obtenu 18 minutes de temps de jeu grâce à ses qualités de 3 and D.

 

Pour compléter le backcourt, on retrouve deux spécialistes défensifs. L’Australien Matthew Dellavedova est une teigne aussi coriace que ses compatriotes rugbymen lorsqu’il n’est pas scotché à l’infirmerie. Tony Snell, décevant en tant que titulaire, devrait laisser sa place dans le 5 majeur à Brogdon pour renforcer la second unit. Lancé sur le parquet pour des missions défensives, Snell peut s’avérer très efficace grâce à ses longs segments. En attaque, on ne lui demandera pas autre chose que de rentrer ses scuds dans les corners : 40,4% à 3 points pour lui depuis son arrivée chez les Bucks. On sera également curieux de voir l'évolution du sophomore Sterling Brown qui a montré quelques flashs prometteurs sur de courtes séquences. Après avoir fait la Une pour une arrestation musclée de la part de la police de Milwaukee, il devra se recadrer sur le basket et pourquoi pas se faire une place dans les rotations.

 

Le frontcourt, pour terminer, n'est pas le point fort de l'équipe. La tige John Henson va retrouver le banc avec l'arrivée de Brook Lopez. Une place plus adéquate pour lui qui reste assez frustre offensivement. Excellent contreur, le pivot a le second meilleur Defensive Plus Minus derrière Giannis (+1,8) et sera le complément idéal de Lopez pour les tâches ingrates. Enfin, on aura les yeux rivés sur le projet Thon Maker. Dans sa troisième saison, l'Australien doit enfin passer un cap. Facteur X sur plusieurs rencontres de playoffs - 10 contres en 2 matchs - il peut bénéficier du changement de coach pour gagner des minutes et amorcer le développement que toute la franchise attend.

 

 

Parti des Hawks d’un commun accord, Mike Budenholzer ne sera pas resté longtemps sans job. Courtisé par les Raptors et les Pistons, le stratège a finalement opté pour Milwaukee. Un challenge de taille pour une équipe à mi-chemin de sa mue. Les talents sont bien présents, mais l’équipe plafonne depuis sa qualification surprise en playoffs 2015. Cette même année, Coach Bud menait Atlanta à une saison record pour la franchise avec 60 victoires. Les attentes sont donc énormes dans le Wisconsin. Avec un effectif réputé pour sa taille et son envergure, le coach va devoir exploiter au mieux les mismatchs et sublimer le noyau dur de l’équipe qui arrive dans son prime.

 

Pour mettre toutes les chances de leur côté, les Bucks auront une salle flambant neuve pour la rentrée. Le Fiserv Forum remplace le Bradley Center. 17.500 places, une technologie de pointe installée un peu partout, une application pour se faire livrer sa bière directement dans les tribunes… les fans n’auront plus aucune excuse pour ne pas donner de la voix.

 

Le spacing n’était pas le fort de Milwaukee depuis plusieurs saisons : l’an dernier, les Bucks shootaient du parking moins de 25 fois par match avec une réussite de 35,5%, un pourcentage largement en dessous de la moyenne NBA. L’arrivée de quatre gâchettes supplémentaires, Ersan Ilyasova, Donte DiVincenzo, Pat Connaughton et Brook Lopez, devrait améliorer leur force de frappe. Budenholzer l’a promis lors du Media Day, ses hommes vont arroser derrière l’arc cette saison.

 

 

28ème de la Ligue au rebond défensif, 29ème au rebond offensif, les Bucks ont été dominés outrageusement sous le cercle en 2018. Des secondes chances en pagaille laissées aux adversaires qui ont pesé lourd en fin de match parfois. L’arrivée de Lopez ne devrait malheureusement pas changer la donne, lui qui culmine à 4,7 prises par match sur ses deux dernières saisons. Le rebond est un effort collectif, on ne le répétera jamais assez !

 

La défense sera le principal cheval de bataille de Mike Budenholzer. L’an dernier, les Bucks n’avaient que le 19ème Defensive Rating avec 110.1 points encaissés sur 100 possessions. C’est trop pour une équipe dont les dimensions morphologiques devraient assurées une meilleure assise défensive. Coach Bud avait fait des Hawks la seconde meilleure défense de la Ligue en 2016… le défi est de taille pour lui.

 

Le départ de Jabari Parker appauvrit le scoring de l’équipe sur les ailes. Mis à part Khris Middleton, c’est un peu le désert de ce côté-ci du parquet. Parker évoluait 40% de son temps au poste 3 et son apport, notamment sur jeu de transition, ne sera pas comblé par les signatures estivales. Milwaukee n'a plus de profil de tweener scoreur dans son roster.

 

 

Nouvelle salle, nouveau coach… nouvelles ambitions ! La franchise le brâme haut et fort, les Bucks veulent aller loin. Finies les gueules de bois après les premiers tours de playoffs, la bande à Giannis veut enfin passer un cap. Cela passe par une saison régulière sérieuse où les jeunes daims devront avoir l’avantage du terrain au premier tour. Trop inconstant depuis plusieurs années, Milwaukee doit se poser en réel contender et engranger les victoires faciles contre les équipes plus faibles à l’Est : le dernier run de 5 victoires date de mars 2017. Mieux armés dans la raquette et sur le banc, la franchise attend énormément de Coach Bud, la principale recrue estivale. Si Budenholzer parvient à exploiter au maximum le potentiel du roster, comme il l'a fait à Atlanta par le passé, les Bucks vont montrer les cornes.

 

 

La rédaction classe les Bucks à la 4ème place de la Conférence Est avec un bilan de 49 victoires.