Charlotte Bobcats saison 2013-2014

Charlotte Bobcats saison 2013-2014

  • La saison 2012-2013

En 2011/2012, lors de la saison raccourcie par le lock-out, les Bobcats avaient battu des records de médiocrité, en finissant par 23 défaites consécutives pour un bilan final consternant (7-59), plus faible pourcentage de matchs gagnés de l'histoire de la ligue, rien que ça.

Forcément, 2012-2013 devait marquer une amélioration, mais l'intersaison n'avait pas permis à l'équipe de se renforcer suffisamment pour pouvoir espérer faire vraiment mieux. Mike Dunlap avait succédé sur le banc à Paul Silas (le meilleur ami de Boris Diaw) et lors de la draft, le front office avait jeté son dévolu sur le prometteur ailier de Kentucky, Michael Kidd-Gilchrist. Enfin, Ben Gordon était venu chercher en Caroline du Nord un jeu qu'il avait perdu quelque part sur l'Interstate 94, entre Chicago et Detroit. Ces additions, en plus de celles de Ramon Sessions et Brendan Haywood, avaient soulevé un peu d'espoir.

Le début de la saison confirma, dans un premier temps, cet optimisme. Avec 7 victoires pour 5 défaites après 12 rencontres, les Bobcats semblaient sur la bonne voie pour vaincre la malédiction qui s'était abattue sur la franchise depuis sa naissance en 2004 (une seule saison avec un bilan positif). 18 matchs et 18 défaites plus tard, les fans s'étaient fait à l'idée, une fois de plus, que pour voir des équipes susceptibles de remporter des titres dans la région, il fallait aller voir jouer les universitaires de Duke ou North Carolina. Quant à Michael Jordan, le proprio, il ne pouvait que retourner faire du golf pour passer ses nerfs.

L'équipe se montra particulièrement à la peine à l'extérieur, ne remportant que 6 petits matchs loin de ses bases. Et ce n'est qu'à la faveur de la déconfiture d'Orlando au mois d'avril que les Bobcats purent éviter la lanterne rouge à l'est.

Dans le marasme ambiant, quelques joueurs avaient sorti leur épingle du jeu, au premier rang desquels on trouve Kemba Walker. Le meneur, drafté en 2011, réalisa sa meilleure saison sur le plan comptable et, à de nombreuses reprises, fut à peu près seul sur le parquet pour porter l'équipe. Kidd-Gilchrist montra des qualités athlétiques et de l'envie, mais son absence de shoot fut de plus en plus inquiétante. Ce n'est pas un défaut que l'on pourrait trouver à Gerald Henderson, qui fit preuve dans ce secteur une belle régularité. Ben Gordon, enfin, montra par flash ce qu'il aurait pu devenir, mais resta cantonné dans un rôle de sixième homme sans grande influence sur le jeu de son équipe.

Si le backcourt fut un point positif, la raquette des Bobcats demeura tout au long de l'année un lieu de perdition. Bismack Biyombo trop maladroit, Brendan Haywood trop lourd et trop vieux, Josh McRoberts et Byron Mullens plus à l'aise loin du panier : cette rotation ne permit jamais à l'équipe de pouvoir surnager dans une Conférence Est bien pourvue dans ce secteur (Atlanta, Chicago, Indiana...).

  • Bilan chiffré 2012-2013

Bilan : 21 victoires - 61 défaites

Classement : 14ème et avant-dernier de la Conférence Est

Attaque : 93,4 points marqués (29ème NBA)

Défense : 102,6 points encaissés (25ème NBA)

Meilleur marqueur : Kemba Walker 17,7 points

Meilleur rebondeur : Bismack Biyombo 7,3 rebonds

Meilleur passeur : Kemba Walker 5,7 passes

Meilleur contreur : Bismack Biyombo 1,8 contre

Meilleur voleur de ballon : Kemba Walker 2 interceptions

Meilleur au pourcentage aux shoots : Michael Kidd-Gilchrist 45,8%

  • L'effectif

Meneurs : Kemba Walker, Jannero Pargo, Ramon Sessions

Arrières : Gerald Henderson, Ben Gordon,

Ailliers : Michael Kidd-Gilchrist, Jeff Adrien, Jeffery Taylor

Ailliers forts : Cody Zeller, Josh McRoberts, Anthony Tolliver

Pivots : Al Jefferson, Bismack Biyombo, Brendan Haywood, Desagana Diop

  • Le 5 Majeur

Kemba Walker, Gerald Henderson, Michael Kidd-Gilchrist, Cody Zeller, Al Jefferson

  • Le banc

Soyons francs et directs : le banc des Bobcats est très insuffisant pour pouvoir tenir tête aux réserves adverses. Le backcourt a la rotation la mieux fournie, avec Sessions et Gordon derrière Walker et Henderson. En revanche, les ailes, malgré l'addition de Tolliver (ex-Atlanta) manquent de profondeur. Josh McRoberts, venu en février d'Orlando, devra faire feu de tout bois avec son shoot à 5 mètres pour compenser les lacunes du reste de la second unit.

Au poste de pivot, derrière Al Jefferson, c'est le désert. Biyombo et Haywood peuvent bien jouer sur de courtes séquences, mais c'est tout. Et encore, dans le cas du Congolais, c'est uniquement en défense.

Autant dire qu'à Charlotte, cette année, on croisera les doigts pour que surtout, les titulaires ne se blessent pas.

  • Les plus

Un récent article paru sur le site de la ligue indiquait que les Bobcats étaient une des équipes qui avait conservé le plus de joueurs cette intersaison, derrière Miami et Oklahoma City. Pour ces deux dernières franchises, on peut en comprendre l'intérêt, puisqu'il s'agit d'effectifs construits pour durer jusqu'au mois de mai. En revanche, c'est moins évident pour Charlotte. Doit-on s'accrocher à des joueurs qui ont perdu 61 rencontres de saison régulière ?

La réponse est probablement plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord. Certes, les Bobcats manquent beaucoup de talent, mais le front office savait pertinemment qu'à l'été 2013, ni la draft ni la free agency ne permettrait de combler toutes les lacunes. Dans ce cas-là, il est plutôt malin de s'attacher à améliorer l'équipe par petites touches et compter sur une cohésion accrue.

Seul le coaching staff a été réellement modifié, et c'est à Steve Clifford que revient la tâche de tirer les meilleurs de ses joueurs. L'ancien assistant a roulé sa bosse sous la houlette des frères Van Gundy à New York, Houston et Orlando, avant de passer la dernière saison à Los Angeles auprès de Mike d'Antoni. Il est reconnu comme un as de la défense, et cette expertise ne sera pas un luxe dans une équipe qui était grandement à la peine dans ce domaine. Michael Jordan espère bien sûr avoir trouvé là son Thibodeau (qui jouissait de même réputation en tant qu'assistant des Celtics avant de rejoindre les Bulls).

Si le recrutement a été limité, il a tout de même fallu renforcer la raquette des Bobcats, qui faisait décidément trop mal au cœur l'an passé. C'est ainsi que sont arrivés Al Jefferson et le rookie Cody Zeller. L'ancien du Jazz va apporter son jeu dos au panier en attaque, domaine dans lequel son poids, au sens propre comme au figuré, devrait libérer de l'espace pour Zeller. Celui-ci, reconnu pour sa mobilité et son intelligence de jeu (le fameux « QI basket »), pourrait ainsi faire valoir ses qualités. En tout cas, les Bobcats ont beaucoup misé sur ce duo, c'est-à-dire 40,5 millions de dollars sur trois ans pour Jefferson, et un quatrième choix de draft pour le frère de Tyler, le joueur des Cavs. La venue de Patrick Ewing, le pivot Hall of Famer, comme assistant coach, peut aussi être analysé comme un investissement pour améliorer le secteur intérieur.

Enfin, on peut estimer que plusieurs joueurs ont une belle marge de progression, notamment Kemba Walker. Bien entouré, on pourrait le voir élever son niveau de jeu. Michael Kidd-Gilchrist peut aussi s'affirmer comme un élément solide, en s'appuyant sur ses qualités athlétiques.

  • Les moins

On l'a dit, les Bobcats sont loin d'avoir l'effectif qui leur permettrait d'être compétitifs, sans joueur de calibre All Star et avec un banc anémique. Il est clair que les renforts ne suffiront pas.

A ce sujet, on peut même s'étonner que le front office ait choisi Jefferson comme principale recrue. Big Al est un joueur talentueux, certes, mais il est vieillissant et en défense, c'est un boulet. Pas de quoi rassurer son nouveau coach. Dans ces conditions, alors, pourquoi avoir mis autant d'argent sur la table ? Nous n'avons pas la réponse et, c'est un comble, le joueur lui-même a récemment déclaré n'avoir pas cru initialement pouvoir signer pour un montant aussi élevé.

Son jeune coéquipier n'aura pas à subir la pression du contrat, mais celle du choix de draft. En effet, les choses ont bien mal commencé pour Cody Zeller, puisque les fans des Bobcats, qui assistaient à la soirée devant des écrans géants, ont tout simplement sifflé sa sélection. Ils espéraient alors que ce soit Ben McLemore, Nerlens Noel voire Alex Len qui rejoigne la Caroline du Nord. On peut rêver meilleur accueil, et on peut imaginer que les huées descendront bien vite des gradins si Zeller met du temps à s'adapter à la NBA, ce qui est souvent le cas pour les big men.

  • L'avis de la rédaction

Après avoir enregistré 120 défaites en deux ans, les Bobcats seront encore une fois destinés aux dernières places dans les classements de la ligue. Et si on tenait là un élément clé de la stratégie de Jordan ? Les apports de cette intersaison (Clifford, Jefferson et Zeller) doivent permettre à l'équipe de progresser, pour ne pas complètement désespérer ses fans. En même temps, la franchise sait pouvoir tabler sur un choix de draft élevé dans une promotion 2014 qui s'annonce particulièrement prometteuse : c'est the best of both worlds.

Le tournant devrait donc intervenir dans un an, ce qui correspondra au changement du club. En effet, le 18 juillet dernier, la ligue a autorisé le retour à Charlotte de l'appellation Hornets, abandonnée par New Orleans. Ainsi, une franchise mythique des années 90 renaît de ses cendres, et les fans ne s'y sont pas trompés en se précipitant sur les t-shirts avec les inscriptions « Buzz City » ou encore « The Buzz is back » provoquant en quelques jours une rupture de stock inattendue à la boutique du club. Depuis, et en attendant les nouveaux maillots, on a sorti des placards les vieux jerseys floqués aux noms de Larry Johnson, Muggsy Bogues ou Alonzo Mourning.

L'optimisme est donc de retour à Charlotte. Il ne concerne pas tant 2013-2014 que l'avenir de la franchise de manière plus générale, et pas même la perspective d'une nouvelle année sans playoffs ne semble pouvoir contrarier cette bonne humeur.

  • Bilan prévisionnel

26 victoires - 56 défaites