Utah Jazz 2020-2021 : la continuité pour oublier l'échec de la bulle ?

Utah Jazz 2020-2021 : la continuité pour oublier l'échec de la bulle ?

Utah Jazz - Rudy Gobert - Mike Conley - Donovan Mitchell

Nouvelle saison et nouveaux guides NBA. Aujourd'hui, Inside Basket vous propose un petit tour du côté des mormons, pour observer ce que va donner le Jazz de notre Rudy Gobert national.

  • la saison 2019-2020

 

Nous attendions beaucoup de ce Jazz. Peut-être même trop. Mais l'arrivée de Mike Conley venait compléter un roster extrêmement intéressant, auquel on a additionné un sixième homme de luxe en la personne de Jordan Clarkson tant il a retrouvé de l'efficacité dès son départ de Cleveland. Tout pouvait coller et pourtant, ce fut plus compliqué que prévu. Sans vouloir être trop négatif car ils ont tout de même réussi une bonne saison régulière avec une solide sixième place, un premier tour de playoffs (décevant) et un superbe run de 15 victoires et 1 défaite entre mi-décembre et mi-janvier, on attendait plus de ce groupe. Placé dans la moyenne de la ligue en attaque ET en défense, le Jazz doit être plus souverain que ça. Pour cela, l'arrivée de Mike Conley n'a pas apporté ce qu'elle devait. Souvent blessé, irrégulier et lui aussi décevant, l'ex-Grizzlie se doit de mieux gérer le pick&Roll avec Gobert et l'attaque en général. Malgré cela, ils ont réussi à accéder aux Playoffs avec une correcte sixième place et devaient affronter les Nuggets. Ils ont parfaitement débuter la série, surprenant de nombreux observateurs avec notamment un Donovan Mitchell absolument scandaleux d'efficacité (36 pts en 50-50-95), mais la perte de Bojan Bogdanovic en mai (poignet) était très/trop impactante dans le jeu du Jazz, lui qui affichait 20 points de moyenne. Malgré cette absence et l'excellent mental des Nuggets, une telle équipe ne doit pas pouvoir se faire remonter ainsi et perdre une série qu'elle menait 3-1. Mais ce fut le cas, terminant cette saison si spéciale de manière globalement frustrante malgré quelques bons points. 

 

  • les mouvements de l'intersaison

 

Arrivées : 

Free Agency : Trent Forest (Two-way) et Jarrell Brantley (Two-way), Shaq Harrison

Draft : Udoka Azubuike (27ème pick)

Trade : Elijah Hughes (des Pelicans contre un future 2nd pick)

 

Départs : 

Free Agency : Emmanuel Mudiay

Trade : Ed Davis (à NY contre 2 2nd tour 2023), Rayton Tucker (à Cleveland contre 2ndr tour 2027)

 

*Prolongation de contrats de Favors, Mitchell et Clarkson

 

  • L'effectif

 

Meneurs : Mike Conley, Shaq Harrison, Nigel Williams-Goss, Jake Toolson (non garanti)

Arrières : Donovan Mitchell, Jordan Clarkson, Elijah Hughes

Ailiers : Bojan Bogdanovic, Royce O'Neale, Miye Oni

Ailiers-forts : Joe Ingles, Georges Niang

Pivots : Rudy Gobert, Derrick Favors, Udoka Azubuike, Romaro Gill (Non garanti)

 

  • le 5 majeur

 

Mike Conley, Donovan Mitchell, Bojan Bogdanovic, Joe Ingles, Rudy Gobert

 

Le cinq de départ du Jazz est clairement monstrueux. Peut-être le plus beau cinq majeur de la ligue. Un assemblage de joueurs complémentaires, de joueurs quasi élites dans leurs domaines et qui ont déjà prouvé qu'ils avaient le niveau. Le seul réel problème de ce cinq est le temps passé sur le terrain. Car entre les petits bobos, les grosses absences etc, cette lineup n'a que 236 minutes ensemble dans les jambes. Bien loin des plus grosses lineups du Jazz. De plus, elle n'est pas du tout la plus efficace (-5 pts pour 100 possessions). Ainsi, Quin Snyder a du travail, beaucoup de travail mais tout le matériel à disposition pour faire une machine de guerre avec son cinq de départ, du moins en saison régulière. Car on voit depuis plusieurs saisons qu'un système de jeu en drop avec du Rudy Gobert à l'intérieur, est souvent compliqué en Playoffs. De plus, beaucoup de choses vont dépendre de la capacité de Mike Conley a enfin trouver le bon mojo pour faire tourner cette équipe. Il est LE facteur X de la réussite du Jazz. S'il trouve une bonne entente offensive et défensive avec les autres, nul doute que le Jazz ira chercher l'avantage du terrain au premier tour. Dans les ailes, nous pouvons déjà valider les apports de chacun. Tous les observateurs de NBA savent ce que produisent Mitchell, Ingles et Bogdanovic, chacuns dans leurs style. Et il ne fait aucun doute qu'ils continueront cette saison, apportant un plancher tout à fait solide au Jazz. On peut être optimiste si les pépins physiques les laisse tranquilles, et attendre beaucoup sur les 72 matchs qui arrivent, malgré la grosse conccurence. 

 

  • LE banc

 

C'est un peu plus compliqué de ce côté là pour le Jazz. Si on observe un duo qui sort clairement du lot (voire un trio avec le très bon Royce O'Neale), le peu de profondeur de l'effectif posera problème en cas de blessures. Derrick Favors, encore et toujours sous-estimé par les fans, et Jordan Clarkson auront un rôle fondamental dans le bon fonctionnement du banc pour faire la différence lors des repos de Mitchell et Gobert notamment. S'ils continuent sur leur rythme de l'an passé, il ne devrait y avoir aucun problème. Cependant, les faiblesses dans la rotation des postes à l'aile peuvent ressortir à tout moment en cas de soucis avec Bogdanovic ou Ingles. Comme d'autres bonnes équipes, le facteur chance des blessures sera fondamental. Mais encore plus pour le Jazz qui manque de profondeur de banc. Petite mention à Miye Oni qui a montré de bonnes petites choses l'an passé. 

 

  • le joueur à suivre

 

Plusieurs joueurs peuvent répondre à cette question: Rudy Gobert pour observer s'il sera de nouveau motivé pour aller rechercher un DPOY, Donovan Mitchell pour identifier à quel point il répondra à son nouveau contrat ou même Bogdanovic pour voir s'il revient bien de sa blessure au poignet. Mais aucun ne monte aussi haut que Mike Conley. Légende des Grizzlies, Conley rentrait dans toutes les cases lors de son arrivée au Jazz. Mais une saison plus tard, le constat est catastrophique. Peu d'impact, des blessures à la pelle et un salaire qui pose question. Cette saison, Conley avait un turnover% de 12%, son plus faible total depuis 2013 et un PSA (points per shoots attemps) de 109.2, soit dans la moyenne faible de la ligue. Pour quelqu'un connu pour son efficacité, c'est compliqué. Mike Conley a du talent, beaucoup. Il a un jeu qui colle parfaitement à cette équipe et donc logiquement, on attend beaucoup plus de lui. Et il sera scruté par tout le monde cette saison, pour voir s'il peut être le facteur X qui amènera le Jazz plus loin qu'un "pauvre" premier tour des playoffs, perdu ou gagné. Car avec un tel effectif, le Jazz vise plus haut que ce qu'il a pu montré jusqu'ici. Et ça passera par Mike Conley.

 

  • les plus

 

- Le coaching : Quin Snyder a déjà montré que c'était un des meilleurs coachs de la ligue. A lui de le refaire cette année mais on en doute pas une seconde. 

- Le cinq majeur : voir plus haut

- L'efficacité offensive : L'an passé, et malgré Mike Conley, le Jazz a montré une efficacité offensive intéressante, particulièrement à la réussite aux shoots: Premier aux pourcentage à 3pts et 5ème à deux points. Une force dans une ligue tournée sur le shoot.

- La défense sur les 3pts : Si le pourcentage adverse est plutôt bon, la quantité de shoot offert à 3pts par le Jazz est faible: 31 tirs tentés par les adversaires soit la 3ème meilleure performance de la ligue. Manque plus qu'à mieux contester les tirs offerts et le Jazz reviendra dans les meilleures défenses du pays. 

- La continuité : L'équipe a très peu changé. Et oui, c'est une grande force. 

 

  • les moins

 

- Les pertes de balle : 26ème aux pourcentage de balles perdues avec 15 balles perdues par match, la gestion de la balle doit être un chantier fondamental du Jazz la saison prochaine. D'autant qu'avec leur faible pace, les possessions sont plus importantes. 

- La défense : Si Rudy Gobert est un super protecteur d'arceau, la défense globale du Jazz a déçu. Peu prolifiques aux contres (28ème) et aux interceptions (30ème), la défense doit faire mieux. Et ça passe par les efforts de Bogdanovic, Ingles et Mitchell. 

- Les rebonds offensifs : Sur le même principe que le poitn précédent, le rebond offensif est un problème du côté du Jazz. Faisant sortir Rudy Gobert, les équipes adverses sont ensuite libres d'aller sous le cercle récupérer des secondes chances: 9 par match pour classer le JAzz 26ème dans le domaine...

- Le banc en cas de blessures. 

 

  • bilan prévisionnel et avis de la rédaction

 

Comme l'année précédente et ce depuis 2014 et l'arrivée de Snyder, on voit le Jazz bien figurer à l'Ouest, malgré la quantité de mastodonte à côté. Entre les Blazers, les Mavericks, les Lakers et Clippers et les Nuggets, difficile de dire exactement où finira le Jazz. Les playoffs semblent acquis, tout comme le niveau de jeu solide. L'avantage du terrain moins. Dans la rédaction, on voit mal le Jazz finir devant les deux équipes de L.A. mais aussi les Nuggets notamment. Ainsi, on pronostiquerait une 5ème place, et un premier tour alléchant face à celui qui osera piquer la 4ème place.