Team USA battue par l'Australie à Melbourne : Une première depuis 2006 !

Team USA battue par l'Australie à Melbourne : Une première depuis 2006 !

Australie Basket - Boomers - Patty Mills - Team USA - Kemba Walker - Coupe du Monde

C’est une défaite historique que viennent d’encaisser les USA en Australie la nuit dernière. Contre une équipe décomplexée dans une réussite insolente, le non-collectif américain s’est effondré.

Dans la vie comme dans le basket, on récolte ce que l’on sème. Cette nuit, Team USA l’a violemment appris à ses dépens. Alors que l’équipe de Gregg Popovich avait remporté son premier match face à l’Australie il y a deux jours (86-102), elle s’est cette fois fait surprendre par des Australiens libérés dans une forme incroyable. C’est la première défaite des Etats-Unis depuis… 2006 ! La fin d’une très longue série de 78 victoires consécutives, un véritable cataclysme pour le pays. Une conséquence directe de l'avalanche de forfaits qui ont creé la polémique tout au long de l'été. Fort heureusement pour eux, ce n’est qu’un avertissement sans gravité puisque cette défaite intervient en match de préparation. Il faudra également surveiller l’effet Boomerang lors des prochains matchs de Team USA ainsi que dans la phase de poules. Vu le nombre de talents présents et la qualité de leurs coachs, on doute que cette équipe américaine prenne cette défaite à la légère. Elle pourrait au contraire déclencher un sursaut d’orgueil pouvant les conduire jusqu’à un nouveau titre mondial qui ne doit pas leur échapper.

 

Mais comment un tel affront a-t-il pu arriver la nuit dernière ? Cette défaite (98-94) historique s’est dessinée dans les dernières secondes d’un match où les américains n’ont jamais senti le danger, bien qu’il soit omniprésent. En première mi-temps d’abord, les USA n’ont jamais réussi à prendre plus de 10 points d’avance. L’écart ne dépassait que rarement les 5 points d’avance. Toujours au contact, les Australiens ont même pris l’avantage en fin de première mi-temps avant qu’un tir de Derrick White donne miraculeusement l’avantage à Team USA lors du retour aux vestiaires. Alors, la machine américaine s’est mise en route dans le troisième quart identiquement à ce qu’il s’était produit lors de la première confrontation Australo-américaine 48 heures auparavant. Sauf que cette fois, ce fut insuffisant. Sans paniquer, les partenaires de Patty Mills sont revenus dans la partie en se basant sur leurs fondamentaux. Dans le camp d’en face, Team USA a alors complètement déjoué. Entre la fin du troisième quart-temps et le début du quatrième, les Etats-Unis ont encaissé un différentiel de -16 décisif.

 

Cette performance catastrophique n’est pas dure à expliquer. Team USA a une nouvelle fois montré le sérieux qu’ils accordaient au niveau FIBA, c’est-à-dire pas grand-chose. La défense, notamment dans la raquette, était complètement absente et la grande majorité des séquences offensives tournaient à la parodie de basket dans un risible festival d’isolations toutes plus prévisibles les unes que les autres. Les statistiques parlent d’elles-mêmes. Sur l’intégralité du match, les américains ne se sont offerts que 11 passes décisives, tout en perdant 10 ballons, un ratio terrible. 11 passes décisives sur 30 paniers marqués, soit presque deux tiers des paniers marqués générés sur des séquences en isolation. Ce sont des chiffres dignes d’un All-Star Game d’un point de vue collectif. Le problème, c’est que Stephen Curry, LeBron James ou encore Kevin Durant (pour ne citer qu’eux) manquent à l’appel pendant que Kemba Walker est le seul All-Star de cette bien pâle sélection américaine. Ajoutez à ça un adversaire qui ne joue pas en trottinant, et vous obtenez une défaite.

 

Sur le plan individuel, si on écarte les performances correctes de Harrison Barnes (20 points, 7/12), Marcus Smart (7 points, 2/3), et Jaylen Brown (8 points, 3/3), c’est aussi un naufrage. Le reste de l’équipe a tiré à 18/50, un bricolage en bonne et due forme. Jayson Tatum (2/8, -13) et Joe Harris (1/4, -11) sont les symboles de ce cauchemar. Les Australiens n’en demandaient pas autant. Devant la faiblesse de leurs adversaires, les Boomers ont eux pris le chemin inverse dans une soirée de grande réussite offensive. Marquer 98 points dans le format FIBA, ce n’est pas donné à tout le monde. Pour résumer, l’Australie s’est basée sur ses 4 stars de la NBA de façon diablement efficace. Aron Baynes (13 points, 4/9), Andrew Bogut (16 points, 7/8), et Joe Ingles (15 points, 6/12) ont torturé les Américains sur des actions souvent assez simples avec un réalisme froid. Alors que dire de Patty Mills… Le capitaine des Boomers a brillé devant les yeux ébahis de son coach à San Antonio rival d’un soir. Il termine avec 30 points (10/22) dans un match éblouissant. Le plus remarquable est son dernier quart-temps où il est devenu absolument inarrêtable. Il marque 13 points dans les 6 dernières minutes, dont 2 bombes du parking phénoménales.

 

 

Le sang-froid et les tirs clutchs des Boomers dans les dernières minutes auront donc eu raison d’une bien triste Team USA. La Dream Team de 1992 semblait bien loin à Melbourne hier soir. En face, l’Australie réalise un retentissant exploit en battant les Etats-Unis pour la première fois de son histoire. Une performance qui aura eu le don de faire oublier les scandales extra-sportifs autour de ce match, et la colère de nombreux spectateurs parmi les 53 000 qui garnissaient le Marvel Stadium. Une preuve supplémentaire de l’émergence fulgurante du basket dans ce pays, comme on vous en parlait le mois dernier. Avec cet exploit dans la poche, les Boomers de Mills, Bogut, Ingles et Baynes s’avancent désormais vers la Chine avec un objectif bien précis. Pour la première fois de leur histoire, les Australiens vont tenter d’aller décrocher une médaille internationale en tentant de rivaliser avec les USA, ainsi qu’avec les meilleurs Européens (Serbie, Espagne, France, Grèce). Le chemin sera long et semé d’embuche, mais ce rêve n’a jamais semblé aussi proche après la victoire de la nuit dernière. Pour les USA, il reste désormais une semaine de travail pour oublier cette gênante déconvenue et reprendre la route du titre mondial. Avec une équipe dépourvue de l’intégralité de ses superstars, un échec en Chine est désormais devenu tout sauf impossible.