Sixers - Celtics : La série est-elle déjà finie ?

Sixers - Celtics : La série est-elle déjà finie ?

Philadelphia Sixers - Boston Celtics

Après 3 matchs, beaucoup voyaient Boston éliminer les Sixers. Mais ces derniers n’ont-ils vraiment aucune chance ?

La série entre Boston et Philadelphie ne s’est pas du tout passée comme beaucoup de monde l’auraient prédit. Vainqueurs à deux reprises à domicile, Boston a joué un basket parfait pour arracher le troisième match à Philadelphie. Remonter un déficit de 3-0 est un défi qu’aucune équipe n’a encore réussi et qui se présente désormais aux insouciants Sixers. Et malgré la victoire lors de la 4ème confrontation, rien ne semble indiquer que cette série n’ira plus loin que le 5ème match.

 

Car soyons clairs, ce ne sont pas les Celtics qui vont perdre cette série et ça sera aux Sixers d’aller chercher chaque panier, chaque stop défensif face aux hommes de Brad Stevens. Parlons-en de Brad Stevens, le coach mériterait un roman pour expliquer à quel point il a été parfait sur tous les aspects des quatre premiers matchs de cette série. Son système défensif fait passer Ben Simmons pour un rookie joueur normal et en attaque, chaque sortie de temps-mort est une leçon d’exécution de système. Tout ceci étant relayé sur le terrain par un leader comme Al Horford. Le joueur de 31 ans fait tout le travail de l’ombre sur le terrain et n’a pas besoin d’élever la voix pour se faire entendre par ses coéquipiers. On sous-estime beaucoup l’apport de l’expérience qu’ont Marco Belinelli et JJ Redick sur Philadelphie, mais elle semble quand même ne rien à voir avec ce que peut apporter Horford aux Celtics.

 

Quels peuvent-être donc les motifs d’espoir chez les fans des Sixers ? Il y a quelque chose que certains ont oublié depuis samedi dernier, c’est que tous ses aspects étaient déjà connus avant le 30 avril et pourtant ça n’a pas empêché beaucoup de monde de pronostiquer une victoire de Philadelphie dans cette série. Pourquoi Philadelphie partait favori ? Le talent tout simplement. Al Horford est un enfer à défendre pour Joel Embiid, mais l’inverse est encore plus vrai. Embiid tourne à 18,7 points et 10,3 rebonds sur cette série, ce qui est légèrement des ses standards de saison régulière, mais son vrai impact sur le jeu se fait sentir lorsque sa simple présence au poste suffit à forcer les Celtics à doubler sur lui presque systématiquement. En défense, Embiid est quand même un des meilleurs protecteurs d’arceaux de la ligue et sa dissuasion sous le cercle se fait sentir. Sur les premiers matchs, Brad Stevens a réussi à tenir Embiid loin du panier lors des drives celtes, ce qui leur facilitait grandement la tâche. Sur le dernier, on a retrouvé cette situation sur certaine séquence mais beaucoup moins souvent, notamment parce que Brett Brown a su ajuster son système défensif en faisant switcher Embiid que sur les bonnes matchups, ce qui l’évitait de devoir défendre sur Horford lorsque celui-ci était derrière l’arc.

 

Mais Philadelphie ne peut pas espérer gagner qu’avec Joel Embiid. Et seule la défense ne pourra pas les sortir de cette situation compliquée, car elle est déjà assez bien en place. Non, si les Sixers veulent gagner, cela doit passer par une attaque retrouvée, capable faire tomber les plans de Brad Stevens. La victoire lors du match 4 est précieuse pour la confiance et va peut-être enfin enclencher un déclic au niveau de la réussite au tir. Depuis le début de l’année, Philadelphie a une réussite de 37% de loin contre même pas 30% sur cette série. Pourtant, cette équipe a 53% de shoots ouverts (défenseur à plus d’un mètre) sur la série, soit exactement le même pourcentage qu’en saison régulière! Les Sixers ont clairement le bras qui tremble et c’est parce que ces tirs ne rentrent pas que derrière Brad Stevens peut se permettre de resserrer sa défense sur Ben Simmons notamment.

 

La clé se trouve donc là. Il est vital pour Philadelphie de retrouver une adresse au shoot bonne car elle est la base de toute leur attaque. Sans ça, elle ne pourra pas mettre le feu dans la maison de Boston et encore moins imposer un rythme qui leur convient bien. Car si Philadelphie était mené 3-0, elle aurait pu mener aussi 2-1 à peu de choses près, c'est dire si les choses peuvent aller vite en playoffs. Mais cette réussite ne reviendra probablement pas toute seule. Le parfait exemple de ce qu’il faut faire a été donné par TJ McConnell sur le dernier match. L’énergie qu’il a donné en défense et sa capacité à profiter de chaque opportunité laissée par les Celtics pour driver vers le panier ont permis à Philly de créer des espaces, à provoquer des balles perdues qui amènent à un jeu de transition qui leur convient beaucoup mieux.

 

Dans toute l’Histoire de la NBA, jamais une équipe n’est revenue d’un 3-0 en playoffs. Vu comment les Celtics ont maitrisé leur sujet sur les trois premières rencontres, et ont semblé proches de prendre le 4ème à Philadelphie, peu de choses laissent à penser que la qualification pourrait leur passer sous le nez. Mais il faut une première pour tout et Philadelphie a suffisamment d’insouciance et de talent dans son effectif pour être capable d’inverser la tendance. Si les Sixers arrivent à prendre le match 5 mercredi, qui sait ce qu'il peut se passer.