La saison régulière a été écourté, l’avantage du terrain n’existe pas mais à part ça, la formule reste la même pour les playoffs 2020. Premier tour donc dès ce soir en un match sec entre le 5ème et le 8ème (Mercury-Mystics) puis entre le 6ème et le 7ème (Sky-Sun).
- Phoenix – Washington : Vous savez ce qu’on dit sur le cœur d’une championne
Comme nous l’avions annoncé dans le dernier hebdo, les Mystics ont, sans surprise, arraché leur qualification en playoffs. Malgré un ballotage défavorable, il aura bien fallu une dernière semaine parfaite (4 victoires en autant de matchs) pour que les championnes en titre se qualifient pour les playoffs. Une qualification inespérée qui suffirait déjà à faire le bonheur de Mike Thibault et ses joueuses, tant la saison paraissait délicate à aborder avec toutes les absences. Mais quand on est champion en titre, on se bat coûte que coûte pour le conserver, peu importe les circonstances. C’est donc dans une dynamique extrêmement positive que les Mystics abordent ce premier tour de playoffs.
Le problème pour Washington, c’est que l’équipe en face est elle aussi très en forme. Après un début de saison correct mais loin des attentes, il a fallu que deux joueuses très importantes (Bria Hartley et Brittney Griner) se blessent et que le Mercury se retrouve presque dos au mur pour que l’équipe de Sandy Brondello commence à nous impressionner. Alors que Diana Taurasi montait en puissance, ses deux blessures ont poussé la nouvelle venue Skylar Diggins-Smith à prendre ses responsabilités et à redevenir la joueuse qu’elle était aux Wings. Avec 7 victoires dans les 9 derniers matchs, le Mercury ne compte clairement pas s’arrêter en si bon chemin et recommence à nourrir des ambitions de titre. Gagner face à Washington n’est pas une option, mais bien une obligation.
Sur le papier, la rencontre parait bien déséquilibrée. Le duo Taurasi – Diggins-Smith fait des merveilles sur les lignes arrières et Brianna Turner assume bien son rôle pour compenser la blessure de Griner. Donc sur quelles forces peuvent s’appuyer les Mystics pour créer la surprise ? Si les ailes seront le point faible des Mystics, il n’en est pas de même pour le secteur intérieur. Entre la probable future MIP Myisha Hines Allen et Emma Meesseman, qui a su l’année dernière élever son niveau en playoffs pour devenir « Playoffs Emma », les Mystics ont un duo ultra-polyvalent qui saura à coup sûr exploiter les faiblesses de l’adversaire en l’absence de Griner chez le Mercury. Ceci sera-t-il suffisant ? Probablement pas si le reste de l’effectif ne sort pas une belle prestation. Mais les championnes en titre ne se laisseront certainement pas faire. Match cette nuit à 3h du matin.
- Chicago – Connecticut : La peur de l’échec
Deux équipes, deux dynamiques, deux raisons d’être déçues en cas d’élimination au premier tour des playoffs. D’un côté, nous avons le Sky de Chicago, à qui beaucoup de monde promettait une très belle saison. Eliminées au premier tour des playoffs l’an dernier sur un shoot venant d’ailleurs de Las Vegas, tous les éléments paraissaient réunis pour que Chicago puisse passer un cap cette saison. De belles choses montrées il y a un an, un coach de l’année lors de sa première saison à ce poste, une potentielle MVP et un effectif quasi inchangé permettant de venir dans une saison très courtes avec des certitudes d’entrée. Rien ne semblait pouvoir mal se passer. Malheureusement, le Sky n’a pas confirmé. Le début de saison, qui aurait dû être à leur avantage, s’est révélé correct, mais les autres équipes avaient une bien plus grande marge de progression et on a donc senti une équipe de Chicago un peu à bout de souffle. Les voici donc dans la même situation qu’il y a un an, avec en plus une Diamond DeShields maintenant absente. Ne pas montrer de progression dans les résultats (à savoir passer le premier tour) serait tout simplement une échec.
De l’autre côté, le Sun du Connecticut affiche une bien meilleure dynamique à l’orée de la postseason. Le groupe de Curt Miller, finaliste l’an dernier, a très mal débuté la saison avec plusieurs raisons à cela : l’absence de la franchise player Jonquel Jones, le départ de Courtney Williams et Shekinna Stricklen, et l’intégration dans le groupe de DeWanna Bonner. De gros changements pour une équipe dont le jeu collectif est la marque de fabrique en attaque. Mais une fois les automatismes pris, le jeu s’est mis réellement en place et le Sun a commencé à enchainer les victoires. Si cette équipe est septième, la place au classement ne correspond pas forcément au réel niveau de ce groupe. Vu les attentes du début de saison, une septième place peut sembler décevante mais l’équipe a toutes les raisons d’être satisfaite maintenant. C’est pourquoi, même si elle ne nourrit pas des ambitions de titre cette année, cette équipe a sûrement l’intention de passer au moins un tour pour valider les belles choses qu’elle a montré.
C’est donc dans ces deux états d’esprits assez distincts que le Sun et le Sky vont se retrouver. La rencontre promet d’être passionnante car il s’agit là de deux équipes capables de proposer un beau jeu collectif, de se donner à fond sur toutes les possessions et l’enjeu est déjà de taille. Même si Connecticut parait en meilleure forme, avec en plus l’expérience digne d’une équipe finaliste, le Sky peut bien évidemment compter sur Courtney Vandersloot, qui porte plus que jamais son équipe. Elle qui, face aux Aces en saison régulière, paraissait avoir oublié sa terrible balle perdue de l’année dernière, va devoir maintenant confirmer en playoffs. Si elle veut s’imposer, elle n’aura pas d’autre choix que de dominer sa matchup à la mène et contrôler le tempo du match comme elle le fait si bien. Face à un backcourt très fort en défense, la tâche s’annonce complexe mais loin d’être impossible si cette équipe arrive à imposer son rythme et à prendre feu au shoot. Pour le Sun, la bataille dans la raquette sera essentielle pour espérer s’imposer. Match cette nuit à 1h.