Maillot retiré, carrière dans la postérité. Merci Tony !

Maillot retiré, carrière dans la postérité. Merci Tony !

San Antonio Spurs - Tony Parker

Merci Tony ! La grande soirée en l’honneur du meilleur joueur français de l’histoire a été parfaitement orchestrée par la famille Spurs. Après Tim Duncan en 2016 et Manu Ginobili en mars dernier, Tony Parker reçoit le plus bel hommage d’une franchise à part. Une famille qui dépasse le cadre du basket, une famille pour la vie.

Il est difficile de trouver des mots après cette cérémonie émouvante et en tous points parfaitement représentative de la carrière de l’homme qu’est Tony Parker. Arrivé à 19 ans, en terrain hostile, le jeune Tony va être entouré de personnes rares. Des personnes qui pousseront le français à devenir meilleur, très vite et sous pression constante.

 

Gregg Popovich a attendu toutes ces années et cet ultime hommage pour s’excuser.

 

Tony, je tiens à m’excuser pour tous les abus mentaux et physiques que j’ai pu te causer. J’ai été le plus chanceux de tomber sur un gamin de 19 ans à qui j’ai donné la balle en lui disant « Ok, you gonna run the show » (Tu vas mener le spectacle) pour être intégrer plus tard le Hall Of Fame.

 

Les Spurs nous ont habitué maintenant à nous livrer des anecdotes croustillantes sur leurs moments de vie, souvent drôles et surtout caractéristiques des méthodes Spurs. Boris Diaw était évidemment présent pour rendre hommage à son coéquipier avec qui il a gagné son premier titre, en 2000 lors de l’Euro junior. Babac prend le micro et ne tarde pas à étirer les sourires sur les visages.

 

Tony venait de se faire drafter à San Antonio et il m’avait invité à venir fêter Noël. Il m’a alors dit « Pour Noël, on va aller chez Pop, le coach ». J’ai répondu « Le coach ? Tu peux faire ça, tu peux passer Noël avec ton coach, c’est quelque chose qui se fait ? ». Mais je l’ai suivi avec ma famille et la sienne. J’ai tout de suite senti cette fibre familiale qui s’est formée entre nous. Nous entamons donc le repas et Tony et Pop disparaissent entre le plat et le dessert. Je pars à leur recherche et je les trouve en train d’étudier le match de la veille. Pop était en train de critiquer le jeu de Tony alors qu’on partageait le repas de Noël. En une soirée, vous pouvez avoir l’amour de la famille mais aussi du travail pour faire de Tony un meilleur joueur, c’est ça la force des Spurs.

 

Le capitaine Babac loue, comme Pop et tous les intervenants de la soirée, l’exemplarité et la mentalité de champion dont on a fait preuve le natif de Bruges. Une vie de basketteur à jouer pour un collectif et une vie d’homme à partager sa passion et redonner ce qu’il a appris. A travers son poste de président de l’Asvel, son académie en Chine et ses très nombreuses autres activités, le futur hall of famer continuera de propager les valeurs qui l’ont fait grandir et réussir à glaner une place dans l’histoire.

 

Les discours s’enchainent, Tim Duncan et Manu Ginobili se lèvent, les yeux chargés mais le ton assuré, les deux coéquipiers ouvrent leurs coeurs et parlent avec sincérité de 15 ans de travail, de repas partagés au fond du bus, de séances vidéos à rallonge, toutes ces expériences sans jamais se prendre la tête. Pour Tim Duncan, le respect s’est gagné petit à petit, avec le plus horrible des coaches pour un jeune joueur.

 

Il a accepté tout ce qu’il a pu endurer. Il a appris vite et je n’avais aucune idée à l'époque que ce serait le meneur avec qui j’allais adorer jouer le reste de ma carrière - Tim Duncan

 

Pour conclure, le héros de la soirée a commencé à son speech en s’adressant à Pop. Sortez les mouchoirs.

 

J’ai eu un père incroyable, mais tu as été un incroyable deuxième père pour moi par la façon dont tu me disais les choses, tu m’aidais à comprendre le jeu pour m’améliorer. Tu as tenté ta chance avec moi, un meneur européen que tu as titularisé rapidement. Je n’y croyais pas, je me demandais si tu en avais parlé à Timmy. Tu m’as inspiré “Popo“ et j’essaye de refaire tout ce que tu m’as enseigné avec mon club en France.

 

Le numéro 9 appuie ensuite sur la corde sensible en remerciant ses deux compères, Timmy et Manu en leur promettant de continuer d’entretenir cette amitié, de faire des parties de tennis et discuter toute la nuit dans le ranch du Big Fundamental.

 

Les derniers mots sont pour tous les coéquipiers qui ont accompagné TP durant sa longue carrière. Bruce Bowen lui aussi présent dans son cercle. Patty Mills, dernier survivant des années dorées du Spurs Basketball, George Hill, Matt Bonner ou encore Tiago Splitter et Fabricio Oberto ou Edwin Jackson et Antoine Diot, coéquipiers en bleu.

 

L’immense carrière de Tony Parker prend fin. Son numéro 9 perché aux côtés du 20, du 21 et des 7 autres légendes de San Antonio. Un livre lourd de titres, de moments magiques et de symboles se ferme. Comme un plaisir du compétiteur hors pair qu’il restera à jamais, Tony Parker demande un dernier « Go Spurs Go ! » à son public, en imaginant un match face aux Lakers de Kobe et Shaq.

L’AT&T Center a rugi, les Spurs ont fêté la fin d’une ère… en famille.