Le basket en Chine : l'Empire de la balle orange

Le basket en Chine : l'Empire de la balle orange

Jeremy Lin - Zhou Qi - Shanghai - Shenzen -
Crédit photo : FoxSports

Accueillant des matchs de pré-saison depuis quelques années, la Chine devient une terre de basket.

Depuis plusieurs années, la Chine accueille des matchs de pré-saison, notamment du côté de Shenzen et Shangai, les deux villes probablement les plus occidentalisées du pays. Mais les récentes avancées de la NBA vers la Chine ne sont pas dues au hasard et répondent à une impression réelle : l’Empire du Milieu adore le basket. Avec une population d’1,4 milliard d’habitants, un marché potentiellement énorme pour la plus grande ligue de basketball du monde et une appétence pour ce sport, toutes les étoiles étaient (et sont toujours) alignées pour que le développement de notre sport se fasse sans encombre dans ce pays immense. Véritablement popularisé par l’arrivée de l’icône nationale Yao Ming en NBA (drafté par les Rockets en 2002), le basket a progressivement pris la place de sport le plus populaire en Chine. Il est désormais impossible de se balader à Pékin ou Shangai sans apercevoir un maillot de LeBron, d’Harden, de Curry et, bien sûr, de Jeremy Lin. Les playgrounds se construisent partout, il n’est pas rare de voir des universités proposer des complexes de plus de quinze terrains, tous occupés, de 13h à 23h. Parfois rendue compliquée du fait d’évènements extra-sportifs, la vie des Chinois est plus simple sur un terrain de basket. Ils aiment ce sport, ils aiment le pratiquer, à leur manière.

 

Paradoxalement, le Chinois le plus connu de l’histoire de la NBA ne correspond pas aux standards physiques du Pays de Mao. Vous ne trouverez que peu de joueurs pouvant jouer pivot ou utiliser leur physique pour s’imposer dans la raquette. En revanche, beaucoup d’entre eux se sentent à l’aise loin du cercle : agilité, vitesse et shoot, leur panoplie est souvent complète et parfois compliquée à défendre. Avec autant de pratiquants, il semble évident que des jeunes pépites foulent les playgrounds. Il manque cependant un élément important : le passage du bitume au parquet.

 

La formation des basketteurs en Chine est bien complexe. D’abord du fait géographique; les grandes villes tirent la couverture sur eux, laissant aux régions intérieures et rurales que peu d’activités économiques et subventions. Ensuite, du fait de l’encadrement et de la ligue en elle-même, peu de repérages sont réalisés et la CBA (ligue Chinoise) repose en grande partie sur des anciens joueurs NBA et joueurs Européens. Les grandes stars de la ligue ne sont, malheureusement pour les jeunes de ce pays, pas chinoises.

 

Yao Ming tente, lui, de changer les choses. Il voit le basket comme un moyen de s'ouvrir sur le Monde, de changer la vie de certains jeunes : "Pour moi, le basketball est plus qu’un jeu; c’est un enseignement" a-t-il déclaré. Il œuvre sans relâche pour lancer des projets de constructions de terrains (scolaires et publics) ainsi que d’organisation de détections et une formation plus poussée, plus contrôlée, pour permettre l’émergence de pépites.

 

Souvent considérés comme un eldorado financier pour des joueurs Américains et Européens, la Chine essaye de se créer une identité : devenir un pays de basket, capable de sortir régulièrement des joueurs de calibres NBA. Si la ligue Américaine tente de s'y développer, avec succès, c'est aux instances Chinoises de tirer profit de ce phénomène. Profiter de l'attraction pour développer et approfondir les formations des jeunes joueurs, et ce, à travers tout le pays. Il sera ainsi légitime d'imaginer des pépites sortir du lot, compte tenu du viver colossal offert par la jeunesse Chinoise. L’un des derniers exemples en date est la draft de Zhou Qi, lui aussi aux Houston Rockets, comme un symbole.