Lance Stephenson : chronique d'un long parcours avant l'éclosion

Lance Stephenson : chronique d'un long parcours avant l'éclosion

Aujourd'hui, Inside Basket vous propose de partir à la découverte de Lance Stephenson. A 23 ans, le joueur originaire de New York réalise une très bonne saison avec les Indiana Pacers, actuellement 1er de la conférence Est avec 30 victoires pour 7 défaites.

  • Un joueur born ready dès le lycée

 

Si vous suivez le basket aux Etats-Unis, non seulement la NBA mais que vous vous intéressez aux prospects de NCAA et de High School, vous avez sûrement entendu parler du joueur lorsqu'il était encore dans son lycée de Lincoln, à Coney Island (où Stephon Marbury et Sebastian Telfair ont joué aussi). Stephenson fait donc parler de lui à cette époque. Durant sa saison sophomore et junior, il remporte consécutivement le titre de joueur de l'année délivré par le New York Daily News. Il apparaît dans toutes les équipes-types lycéennes des USA. En 2009 et sans surprise, il sera invité au McDonald's All-American Game (12 points, 6 passes et 3 interceptions). Avec son lycée, il remporte 4 championnats de la ville de New York. C'est de ses années-là qu'il tient son surnom de born ready. Qui lui a donné ce surnom ? Le célèbre joueur de playground new-yorkais Bobito Garcia, en 2006 à Rucker Park:

Je l'ai vu jour contre des vétérans NBA, des joueurs NCAA, des joueurs de lycée de deux ou trois ans de plus que lui, et il leur a toujours répondu sur le terrain. Donc je l'ai appelé born ready - né et déjà prêt.

A cette époque, on reconnaît déjà son côté athlétique, capable de défendre sur beaucoup de joueurs, avec la hargne d'un Ron ArtestEn 2009 le célèbre magazine SLAM le met en couverture de son numéro 128 avec à ses côtés un certain John Wall. Les deux joueurs sont considérés comme la crème de la crème des prospects de lycée, et qui vont faire le grand saut en NCAA. Les grands programmes universitaires se penchent donc sur son cas et le joueur a trois choix en tête : Maryland, Kansas et St John's. Pourtant, il n'ira dans aucune de ces universités. S'il avait choisi finalement Maryland, il n'annoncera jamais officiellement son choix et l'université choisira un certain Xavier Henry pour le remplacer. Il faut dire qu'il connait quelques soucis de comportement (des actes de violence notamment). Finalement, il rejoint la fac de Cincinnati et les Bearcats pour la saison 2009-2010. Il y jouera 34 matchs pour 12,3 points, 5,4 rebonds et 2,4 passes. Une seule saison et il décide de s'inscrire à la draft NBA.

  • Des débuts NBA en dents de scie

Durant ses années de lycéen, tous prévoyaient qu'il serait choisi en très haute position lorsqu'il s'inscrirait à la draft. Mais les années ont passé, et quelques doutes -sur son comportement  et sa maturité notamment- laissent perplexes de nombreuses équipes. Une équipe croit pourtant en lui : les Indiana Pacers le choisissent en 40ème position avec un certain Larry Bird au recrutement qui est persuadé du talent du joueur. Il fait d'ailleurs plutôt bonne impression en Summer League et signe son contrat rookie. Mais c'est encore un problème de comportement qui va remettre en cause ses débuts NBA : il est arrêté pour violences envers sa petite-amie. Sa saison rookie n'est pas simple. Il joue son premier match en février contre Orlando (4 minutes de jeu) et ne jouera que 12 matchs (9,6 minutes de moyenne et de faibles statistiques - 3,1 points).

 

A la fin de la saison, il est même sanctionné par Indiana pour son comportement discutable et tout le monde s'accorde à dire qu'il est immature. Le futur s'annonce compliqué. Sa saison 2011-2012 n'est pas beaucoup mieux. Il joue 42 matchs mais seulement 10 minutes en moyenne (pour 2,5 points). Une date, le 25 mai 2012, où il score 22 points contre les Bulls. 

  • Et puis l'éclosion...

 

L'été 2012 est bon pour lui, et il gagne clairement en maturité. Malgré deux saisons faibles, Larry Bird croît dur comme fer en son joueur. Et il a raison ! A la reprise de la saison 2012-2013, Stephenson se retrouve dans le 5 de départ à cause de la blessure de Danny Granger. Il peut remercier Granger car son temps de jeu explose (29,5 minutes) et il montre enfin tout son talent : athlétique, bon rebondeur, capable de distribuer des passes, bon défenseur hargneux. Il n'est pas encore régulier au scoring mais il montre toute sa polyvalence comme le 2 novembre contre Charlotte : 15 points, 6 rebonds défensifs, 4 passes et 2 interceptions. Indiana joue bien grâce notamment à Paul George et ils abordent les playoffs avec de bonnes chances d'aller loin.  Stephenson fait le boulot et hausse son niveau de jeu. D'abord dans le dernier match contre les Knicks avec 25 points et 10 rebonds mais surtout contre le Heat en finale de conférence : en défense, et aux rebonds, il participe au très beau parcours contre le Heat.

 

 Pour la saison 2013-2014, beaucoup sont formels : Stephenson va avoir un rôle à jouer. Et c'est le cas ! Indiana est un rouleau compresseur cette saison et même si le collectif est très bien, Stephenson y est pour beaucoup. On le voit souvent dans les Top 10 d'ailleurs cette saison. Il continue sa progression au scoring (13,3 points en moyenne) avec de belles pointes. Il réalise surtout des triple-double : son premier contre Memphis avec 13 points, 12 passes et 11 rebonds. Il montre au grand jour cette polyvalence, capable de claquer un gros dunk tout en suivant de près son adversaire. Ses statistiques après 36 matchs joués : 13,3 points, 5,2 passes, 6,7 rebonds.

 

Plus personne ne peut aujourd'hui remettre en cause le choix de Bird en 2010. On peut même dire qu'Indiana réalise un sacré steal avec lui. Là encore, Indiana pourra compter sur lui pour poursuivre cette belle saison et atteindre les playoffs pour pourquoi pas venir titiller le Heat (encore plus que la saison dernière) en finales de conférence !

 

Lance Stephenson est aussi un joueur apprécié. Outre son dynamisme et sa rage sur le terrain, on découvre un jeune homme marrant, en atteste sa vidéo de promotion pour le prochain All Star Game. Son contrat rookie arrive à son terme. Ayant été choisi au second tour, il est libre de signer là où bon lui semble. Les Pacers insistent sur le fait qu'ils veulent conserver le joueur et lui proposer un nouveau contrat. Mais d'autres équipes sont prêtes à faire des offres, notamment les Bulls. Il se murmurerait que Stephenson pourrait obtenir un contrat entre 7 et 9 millions par saison. Indiana devra donc sortir son portefeuille, même si le joueur a déjà affirmé que l'argent ne serait pas un choix déterminant (mouais). En tout cas, une chose est sûre : Larry Bird ne s'est pas trompé un jour de juin 2010. Le born ready a mis du temps mais il est là maintenant ! 

 

Pour le plaisir, voici un mix réalisé par Anto Melo sur le joueur ! Enjoy !