La difficulté de bien drafter illustrée par Tony Parker

La difficulté de bien drafter illustrée par Tony Parker

Tony Parker - Pau Gasol - NBA Draft 2014 - Gary Payton - San Antonio Spurs

La draft est un moment "à part" pour tout manager général (GM – General Manager) d’une franchise. Épuisant autant qu’excitant. Anxiogène mais euphorisant, sélectionner un joueur n’est pas une tâche aussi simple que certains aiment à le croire.

Au moment de sélectionner un jeune à la NBA Draft, il ne s’agit pas seulement de choisir le meilleur joueur sur le papier. Il faut satisfaire les désidératas des propriétaires, étudier le passif médical, prendre en compte la structure existante de l’équipe et ses éventuels besoins. L’aspect relationnel entre le binôme joueur/agent et l’équipe dirigeante est également un critère essentiel de sélection. Une montagne de facteurs intervient pour expliquer le choix des franchises.

 

Ultimement, la responsabilité de ces choix, bons ou mauvais, repose exclusivement et invariablement sur les épaules du manager général en place.

 

Au fil du temps, peu de joueurs génèrent autant d’amertume que Tony Parker, snobé par 27 GM en 2001, avant que les Spurs ne tentent le pari du jeune et alors, frêle français.

 

Tony Parker n’a été sélectionné qu’à la 28ème et dernière place du premier tour de la draft 2001. Sur les 27 joueurs sélectionnés avant TP, cinq portent une bague de champions à ce jour : Tyson Chandler (2ème choix), Pau Gasol (3ème choix), Eddy Curry (4ème choix), Shane Battier (6ème choix) et Brendan Haywood (20ème choix). Parmi ceux-là, seul le géant Espagnol arbore plusieurs titres (2009 et 2010), tandis que le Français en compte désormais 4.

 

Interrogés par le média sportif Bleacher Report, deux ex-GM ont accepté de s’exprimer sur le sujet : Wally Walker (GM des Seattle Supersonics de 1994 à 2006) et Garry St. Jean (GM des Golden State Warriors entre 1997 et 2004).

 

" Tony Parker est un regret pour moi, c’est certain " affirme d’entrée Wally Walker. Le GM des Sonics qui lui a préféré Vladimir Radmanovic à la 12ème position, en raison de la présence de la légende Gary Payton au poste de meneur ( finalement exilé à Milwaukee après 2002 ). Walker avait longuement étudié la piste TP, le conviant à des " workouts " pre-draft. " Nous étions convaincus par Tony, mais nous avions déjà Gary " poursuit-il. Comme je vous le disais, le choix des franchises dépend non seulement du talent des joueurs éligibles, mais surtout des besoins exprimés par l’équipe.

 

L’histoire raconte que Wally Walker aurait même tenté de chiper TP aux Spurs l’année suivante, en 2002. Mais celui-ci est resté bien en place, tout comme les regrets de Wally.

 

Le spectre de TP hante aussi Garry St. Jean, après avoir drafté en 2001 Jason Richardson (5ème choix) et Troy Murphy (14ème). St. Jean enrage d’autant plus que des racines françaises coulent dans ses veines. Malgré un intérêt mutuel, TP n’a pu se rendre au workout organisé par les Warriors en raison d’une douleur musculaire. Un impondérable qui ne garantissais pas un retour sur investissement suffisant pour être sélectionné dans la première moitié du tableau de la draft, tout en croisant les doigts pour sa disponibilité au deuxième tour…

 

Une profonde amertume que laissent transpirer les propos de Garry St. Jean : "Nous étions prêts à le choisir au deuxième tour. Je l’adorais".

 

Les Français et tous les fans des Spurs eux, l’adorent encore et toujours.

 

Comme vous pouvez le constater, être un GM n’est pas une mince affaire. Il faut être prêt à assumer. Tout assumer. Et nous, simples fans, devons prendre conscience que le processus de sélection de la draft est une chose complexe que seul le temps peut bonifier ou faire regretter, à l’image de Wally Walker et Garry St. Jean avec Tony Parker.

 

Et vous, chers fans NBA, êtes-vous satisfaits des joueurs sélectionnés par votre franchise préférée lors de la NBA Draft 2014 ?