Goran Dragic, héros national devenu étoilé

Goran Dragic, héros national devenu étoilé

Goran Dragic - Miami Heat
Crédit photo : FIBA.com

Couronné champion d'Europe l'été dernier avec la Slovénie, Goran Dragic est convié pour la première fois de sa carrière au match des étoiles qui se tiendra ce dimanche à Los Angeles. Inside Basket revient sur les derniers mois de rêve du natif de Ljubljana.

Goran Dragic réalise une nouvelle fois une saison de grande qualité du côté de South Beach. Sauf que la belle aventure de Goran ne débute pas à l'octobre 2017 et nous avons décidé revenir un peu plus en profondeur sur la carrière du Slovène en NBA.

 

Goran Dragic a fait ses premières armes en Europe. Dans sa ville natale mais au sein de deux clubs différents (2 saisons au Slovan et une à l'Union Olimpija après être entre autre passé par l'Espagne), Goran surnommé le Dragon ne restera que quatre petites saisons avant de franchir le pas et de s'envoler de l'autre coté de l'Atlantique.

 

Il se présente alors à la draft 2004 et se voit sélectionné par les Spurs de San Antonio en 45e position avant d'être échangé dans la foulée aux Suns de Phoenix. Une lourde charge est confiée au jeune meneur slovène, prendre la relève d'un certain Steve Nash, double MVP et futur Hall of Famer. Les Suns ont fait le choix de remplacer un babtou dépourvu de qualités physiques par un autre babtou dépourvu de qualités physiques et ils ne le regretteront pas. Si Goran n'est clairement pas le digne héritier du Canadien, il aura néanmoins réalisé de belles saisons en Arizona. Après 3 exercices corrects mais sans réel progression (7 points de moyenne en 18 minutes de jeu), Phoenix décide de l'envoyer à Houston en cours d'année.

 

Il n'y restera qu'une saison et demie puisque les Suns le réengageront pour un contrat longue durée afin de palier au départ de Steve Nash, parti se faire une retraite dorée du côté de LA. La 2e saison (2013-2014) de sa nouvelle chance dans le désert de l'Arizona s'avèrera monstrueuse. Le jeu run-and-gun (spécialité de la maison Suns) instigué par le nouveau coach Jeff Hornacek sied à merveille à Dragic qui se régale en transition, lui le petit meneur chétif mais extrêmement rapide sur ses cannes. Une progression folle qui lui vaudra le titre de MIP (Most Improved Player) récompensant le joueur ayant le plus progressé. Malheureusement, la bonne valeur marchande du joueur et sa non-capacité à devenir un franchise player en font un parfait poisson sur le marché des transferts et Goran Dragic est à nouveau échangé pour rejoindre un autre climat ensoleillé, celui de South Beach, son 3e transfert depuis son arrivée dans la Ligue.

 

Goran Dragic rejoint une nouvelle fois une équipe en cours de saison. La greffe a du mal à prendre dans une équipe dépourvu de son leader Lebron James, parti à Cleveland mais où subsiste l'emblème du Heat, Dwyane Wade. Le Dragon a également des difficultés à contribuer dans un jeu ralenti, essentiellement concentré sur du demi-terrain mené par le head-coach Erik Spoelstra. Un temps d'adaptation sera nécessaire à Dragi avant de pouvoir s'acclimater à ses nouveaux coéquipiers. Le départ de D-Wade vers Chigago va permettre une accélération des ajustements manquants. Ces derniers seront trouvés par Erik Spoelstra et se traduira par la passation d'une barre symbolique pour Dragic, celle des 20 points de moyenne sur la saison 2016-2017. Un temps de jeu de 33 minutes pour 20.3 points donc mais également 5.8 passes et 3.8 rebonds en y ajoutant 1.2 steals et en s'approchant tout près des 50 % de réussite au shoot (47,5%). En plein prime, Goran va donc rejoindre sa sélection nationale pour y disputer l'EuroBasket 2017 en ayant posé ses meilleurs chiffres en carrière. Il tentera alors de ramener le premier titre de son histoire à la Slovénie, eux qui avait terminé 5e lors de l'Euro 2013 remporté par nos Bleus.

 

Direction la Finlande pour y disputer ce championnat d'Europe dissiminé aux 4 coins du continent (des matchs ont été joués dans pas moins de 4 pays différents). La Slovénie va se retrouver dans le groupe de la France. Groupe dont elle sortira en tête sans perdre une seule rencontre et en infligeant une petite rouste à la clique de Boris Diaw (95-78). Capitaine et véritable patron de cette sélection, Goran va emmener les siens jusqu'au bout, aux côtés de la pépite et futur joueur NBA Luka Doncic et du très slovène Anthony Randolph. Les Slovènes vont successivement disposer de l'Ukraine, de la Lettonie de Porzingis et de nos meilleurs ennemies, l'Espagne pour se hisser en finale et retrouver le favori à l'aube de cet compétition, la Serbie.

 

Lors de cette finale face aux hommes de Sasha Djordjevic, le dragon de Lbubjana inscrira 35 points dont 26 dans la seule première mi-temps. Adepte du jeu en transition en tant qu'ex-joueur des Suns, il se régala à prendre de vitesse les intérieurs serbes pour ensuite faire parler son poignet et son adresse à longue distance. Perclus de crampes à 3 minutes de la fin, il ne put guider les siens vers la victoire finale de sa propre personne mais put compter sur le soutien du joueur du Paris-Levallois Prepelic et d'Anthony Randolph qui inscrira un panier décisif en fin de match. Goran Dragic est logiquement élu MVP du tournoi et offre à la Slovénie son premier titre international. A 31 ans, il peut désormais céder les clés du camion à son camarade du backcourt, Luka Doncic, élu à ses côtés dans le 5 majeur de la compétition et promis à un avenir radieux en NBA.

 

Sur la lancée de son EuroBasket, Dragic commence la saison actuelle tambour battant avec le Heat de Miami. Carburant à près de 19 points de moyenne et 5 passes sur le mois de novembre, il subit néanmoins un léger coup d'arrêt durant le mois de décembre. Le moteur qui grince sûrement après quasiment 2 mois de compétitions et une préparation ecourtée avec cette joute européenne couronnée mais coûteuse en énergie. Il reçommencera l'année 2018 sur les mêmes bases qu'en début de saison et intègre logiquement les discussions de comptoirs habituelles du mois de janvier concernant les sélections au All-Star Game. Avec une certaine faiblesse au poste meneur dans la conférence Est, on envisage même la possibilité que le meneur du Heat soit choisi par les coachs en tant que remplaçant. Que neni et il lui faudra finalement attendre deux forfaits et notamment celui de Kevin Love pour pouvoir être sélectionné et ainsi participer à un ASG pour la première fois de sa carrière.

 

Une juste récompense pour un joueur besogneux et combatif mais surtout talentueux qui vit une saison 2017-2018 couronnée de succès sur le plan individuel et collectif. Le petit enfant de Ljubljana va connaître la joie de sa première étoile et c'est amplement mérité.