Deuxième tour : If you don't like that, you don't like WNBA basketball !

Deuxième tour : If you don't like that, you don't like WNBA basketball !

Las Vegas Aces - Chicago Sky - Seattle Storm - Los Angeles Sparks - Washington Mystics - Connecticut Sun

Après un premier tour qui avait été une belle mise en bouche dans ces playoffs, nous avons vécu hier un deuxième tour incroyable que ce soit en terme de niveau de jeu, de rebondissements et de suspens.

  • Los Angeles (3) – Seattle (6) : Le Storm n’aura pas démérité

 

En début d’après-midi sur la côte Ouest des Etats-Unis s’affrontaient les Sparks et le Storm. Il ne s’agissait ni plus ni moins de deux des trois derniers champions WNBA (Los Angeles en 2016, Seattle en 2018) qui allaient en découdre pour prolonger l’aventure WNBA en 2019. Si LA semblait largement favori sur le papier, cette saison nous a bien appris qu’il ne fallait jamais enterrer Seattle trop tôt.

 

Preuve en est, c’est bien Seattle qui a pris le meilleur départ dans ce match. Sous l’impulsion de Jordin Canada, le Storm a parfaitement répondu au défi physique des Sparks et la défenseure de l’année Natasha Howard a très vite dicté sa loi dans la raquette, repoussant les assauts de Nneka Ogwuike notamment. A l’aile, le Storm faisait preuve d’une bonne réussite à l’extérieur ce qui permettait d’étirer encore plus la défense adverse. En inscrivant un 10-0 vite dans la rencontre, Seattle a réalisé le premier écart du match. Fort heureusement pour les Sparks, quelques actions clés de Candace Parker ont permis de ne pas laisser filer Seattle en gardant un écart correct avec leurs adversaires du soir. Et ce sont les Sparks qui ont réalisé un premier run de 9-0 pour recoller au score, puis un second pour creuser à leur tour un écart. A la fin de la première mi-temps, c’est Los Angeles qui pointait en tête au tableau d’affichage (43-36) mais Seattle avait montré assez d’abnégation pour nous promettre une belle deuxième moitié de match.

 

Le troisième quart-temps se résumera lui aussi à une succession de runs pour les deux équipes, chacune répondant à l’autre pour ne pas mourir côté Seattle, et pour ne pas laisser d’espoir à leurs adversaires côté Sparks. A la fin du troisième quart, on commençait à sentir que Seattle tenait sur un fil, mais malgré tout les joueuses de Dan Hugues restaient à portée de tir (67-58). Malheureusement pour elles, le quatrième quart-temps sera le quart-temps de trop. Visiblement épuisées physiquement, Seattle a finalement sombré dans les dix dernières minutes, n’arrivant plus à gober un rebond et surtout à rentrer le moindre tir. Ce match se finira au garbage time, ce qui n’est clairement pas mérité pour cette équipe du Storm qui aura lutté toute la saison et jusqu’au bout de cette rencontre, mais la fraicheur physique des Sparks leur a fait trop mal. Victoire de Los Angeles 92-69 qui aura maitrisé son entrée dans la postseason.

 

 

  • Las Vegas (4) – Chicago (5) : Un match de légende, tout simplement

 

Vous allez sûrement dire que le titre va un peu loin. Mais croyez-le, nous pesons nos mots. Nous vous avions annoncé lors de nos previews un match « à haut niveau de jeu et de tension ». Ce qu’on peut dire, c’est que nous avions vu juste puisque le deuxième match de la soirée d’hier a découlé sur une rencontre fantastique à la fin insensée. Ce match était la rencontre entre deux philosophies de jeu totalement opposées et la seule chose que ces deux équipes ont en commun c’est que le Sky n’aime pas les Aces, et les Aces n’aiment pas le Sky.

 

En début de match Chicago a très vite pris une petite avance. Profitant d’une défense laxiste de leurs adversaires sur les lignes extérieures, elles ont pu rentrer leurs tirs et prendre une dizaine de points d’avance. Puis les Aces se sont mises en route sous l’impulsion de Kayla McBride qui a réveillé son secteur intérieur jusque-là complètement cadenassé par Stefanie Dolson. Devant un public en feu, les Aces ont collé un beau run dans le deuxième quart-temps pour revenir à hauteur du Sky. Dans cette série, les joueuses de Chicago ont paru très frustrées par certaines décisions arbitrales et ceci les a sorti de leur match en attaque, ce qui a fait monter la tension d’un cran. Malgré cela, Chicago a réussi à se remettre sur les rails avant la mi-temps pour prendre six unités d’avance au bout des 20 premières minutes.

 

La deuxième mi-temps est un copier-coller de la première. Le Sky est revenu des vestiaires avec de bien meilleures intentions et les Aces ont ensuite recollé en fin de troisième quart-temps. On est ensuite rentré lentement mais sûrement dans le money time du match. Et le moindre que l’on puisse dire, c’est qu’on s’en souviendra longtemps de celui-là. Les Aces semblaient avoir le match en main, en prenant 5 points d’avance (90-85) à quelques minutes de la fin alors que le Sky ne rentrait plus un tir. Mais les joueuses de Chicago ont fait preuve d’un sursaut d’orgueil, combiné à une paralysie de l’attaque des Aces sûrement dû à la pression, qui leur ont permis de revenir et même de passer devant à 24 secondes de la fin sur un trois points d'Astou Ndour (92-90). Depuis deux minutes, seule Liz Cambage ose prendre les tirs côté Aces et sur l’action qui suit, c'est cette fois A’ja Wilson qui prend ses responsabilités, part vers le cercle mais la bonne défense de Chicago lui fait perdre le ballon. 17 secondes à jouer, balle Sky, qui compte dans ses rangs une des joueuses au meilleur QI basket de la ligue avec Courtney Vandersloot et des joueuses adroites aux lancers-francs. A ce moment-là on ne voit pas comment le match peut échapper à Chicago.

 

Mais ce soir-là n’était pas un soir comme les autres. Il était de ces soirs où la logique n’est plus, où la folie prend le pas sur la raison et où le sport décide de montrer ce qui fait toute sa beauté avec comme point d’exclamation une fin magique pour les uns, déchirante pour les autres. Après le temps-mort pris par James Wade, Chicago réussit à mettre la balle en jeu pour Vandersloot, qui court alors vers son panier pour grapiller quelques précieuses secondes. Elle fait ensuite demi-tour et décide de faire une passe plutôt que d’attendre la faute des Aces, elle qui tourne à 83% aux lancers cette saison. La balle est interceptée par Dearica Hamby. Celle fraichement couronnée du titre de 6ème femme de la saison, et qui a encore été remarquable cette nuit, n’a aucune conscience du chrono (il reste 7 secondes à l’horloge) et prend le tir du milieu du terrain plutôt que de faire la passe à Sydney Colson, seule devant le panier et qui aurait pu marquer un lay-up tranquille. Bang, ça tombe dedans, 93-92 Aces, 5 secondes à jouer. Chicago, qui a pris un coup de massue sans précédent, ne s’en relèvera pas et n’arrivera pas à toucher le cercle sur la dernière possession. Victoire Aces dans une atmosphère où personne n’arrive vraiment à réaliser ce qu’il vient de se passer. Un match de légende, on vous dit.

 

 

  • Les previews des demi-finales: Washington (1) – Las Vegas (4) : Les Mystics ne doivent pas laisser de place au doute

 

Qui dit demi-finales dit le début des tours au meilleur des cinq matchs et l’entrée en jeu des deux premières équipes du classement. Dans la peau du grandissime favori, les Mystics s’attaquent à une équipe qui leur a plutôt bien réussi cette saison. En effet, Washington a toujours maitrisé ses matchs face à Las Vegas et sa seule défaite est survenue lors de la période d’absence d’Elena Delle Donne. Si la tendance se confirme par rapport à la saison régulière, on voit mal comment les Aces peuvent arriver à faire douter Washington sur une série en cinq matchs.  Mais il y a un motif d’espoir côté Vegas pour que les choses tournent différemment. Pendant presque toute la saison, Kelsey Plum n’était que l’ombre d’elle-même. Mais en toute fin de saison, lors du match contre Los Angeles, la joueuse de 25 ans a connu un véritable déclic et semble depuis s’épanouir pleinement dans son nouveau rôle en sortie de banc. Si le cinq majeur des Mystics semble toujours plus fort que celui des Aces, Plum pourrait être un véritable facteur X qui redistribuerait les cartes et son absence dans le cinq de départ ne l’empêche pas de finir les matchs s’il le faut.

 

En face, Washington et Elena Delle Donne en tête n’ont plus d’excuse. Ultra-dominantes toute la saison, les Mystics possèdent une armada extrêmement bien rôdée menée par une MVP joueuse en 50-40-90. Si aucun joueur ayant signé cette performance n’a gagné le titre la même année, Delle Donne est plus que bien entourée pour casser cette série. Avec Kristi Toliver dans le rôle de la patronne, Natasha Cloud celui de la joueuse de complément avec ses passes et sa défense, et Emma Meesseman celui de l’intérieure à l’intelligence de jeu supérieure, Washington ne craint personne à part peut-être elles-mêmes. La seule chose qui pourrait les arrêter serait de voir EDD s’effacer dans les moments cruciaux comme on a pu le voir en playoffs par le passé.

 

 

Malgré toutes les attentes placées sur les Aces, la saison de Las Vegas est déjà réussie et cet affrontement en demi-finale ne peut leur apporter que du bonus et de l’expérience. Si l’ensemble du groupe arrive à se libérer cela peut donner des matchs très intéressants tant il y aura du talent au mètre carré sur le parquet. Le premier match sera crucial puisque Washington devra se remettre en route après une semaine de repos et essayer de contenir l’euphorie sur laquelle sera Las Vegas après leur exploit d’hier.

 

  • Connecticut (2) – Los Angeles (3) : Le Sun peut-il enfin passer un cap ?

 

Retour aux sources pour Chiney Ogwumike. La joueuse des Sparks jouait encore l’année dernière dans le Connecticut avant de signer à Los Angeles pour notamment retrouver sa sœur, Nneka. Pour ces demi-finales de playoffs, la voilà qui va retrouver la Mohegan Sun Arena pour affronter l'équipe qui l'avait drafté en 2014. Elle sait donc parfaitement ce qui attend son équipe et la tâche sera tout sauf facile si elle veut venir à bout des deuxièmes du classement.

 

Sur ce duel, bien malin est celui qui pourra en prédire l’issue tant elle semble indécise. Connecticut a produit cette année encore un jeu de grande qualité basé sur un effectif complet et se partageant très bien la balle. L’équipe de Curt Miller a, contrairement aux années précédentes, fait preuve d’une plus grande régularité tout au long de la saison ce qui leur a permis d’éviter les tours en un match sec. Car si le Sun prouve depuis trois ans en saison régulière, l’équipe a buté les deux premières fois lors de son entrée en lice en playoffs, à chaque fois face à Phoenix sur un match sec. Mais cette année plus de Phoenix, plus de tour en un match et donc nouveau challenge pour le Sun. Et par rapport aux années précédentes, l’équipe s’est trouvée en Jonquel Jones une nouvelle leader qui figurait dans les discussions de la MVP mais également une joueuse capable de prendre ses responsabilités dans les moments importants avec Courtney Williams. Toutes les joueuses savent tout faire ce qui rend l’attaque imprévisible et qui va forcer les intérieures des Sparks à s’aventurer loin de leur raquette.

 

Les Sparks quant à elles ont des qualités différentes mais non moins efficace. Avec un jeu moins collectif mais du talent brut supérieur presqu’à tous les postes, Los Angeles a confirmé en deuxième partie de saison qu’il fallait compter sur cette équipe pour le titre. Les Sparks ont l’avantage d’avoir joué un match quasi-idéal au tour d’avant, avec un adversaire à la hauteur mais une fin de match sans stress. Ceci fait qu’elles arriveront dans le Connecticut déjà dans le rythme des playoffs et sûres de leurs forces alors que le Sun n’a pas joué depuis plus d’une semaine, ce qui implique qu’elles seront en forme mais qu’elles pourraient avoir du retard à l’allumage. Que ce soit en attaque ou en défense, le contrôle de la raquette sera primordial pour Los Angeles pour sécuriser les rebonds afin de ne pas laisser la moindre miette au Sun et également de les empêcher d’emballer la rencontre.

 

 

Cette affiche est pleine d’inconnues et c’est ce qui la rend excitante. Comment va jouer le Sun en playoffs ? Comment Los Angeles va faire pour réduire le rythme de son adversaire ? On a également hâte de voir ce que proposeront les deux coachs, qui devront se montrer imprévisibles pour sortir l’équipe adverse de sa zone de confort. Là encore, il y a du talent de partout et on a hâte de voir qui va prendre le dessus sur son vis-à-vis à chaque poste.