Tout comme Pau Gasol aux Lakers, Chris Bosh est cité sur les listes de transfert depuis bientôt deux ans. Mais pour sa dernière année de contrat à Miami, Chris Bosh se sent de mieux en mieux notamment dans son rôle de pivot, un poste qu'il a dû apprendre en l'absence de Big Men au Heat.
L'année dernière, Bosh s'était clairement exprimé sur son mal-être à Miami. Derrière le duo magique LeBron James-Dwyane Wade, Chris Bosh faisait figure de pièce rapportée, d'autant que ses statistiques ont clairement diminué depuis son arrivée en Floride. Cette année, Bosh joue sa deuxième plus mauvaise saison de sa carrière, après sa saison rookie à Toronto.
Les rumeurs de trade et le manque de médiatisation de l'intérieur nous laissaient penser que le joueur était sur un siège éjectable. Mais à le lire dans le Sun Sentinel, tout va très bien. Pour expliquer son attitude, il se compare à Pau Gasol qui vit les mêmes rumeurs que l'ancien Raptor. :
"Avant de venir à Miami en 2010, c'était au moment où les Lakers déroulaient, qu'ils venaient de jouer trois finales NBA de rang. Les gens disaient que Pau Gasol n'était pas assez bon pour l'équipe et qu'il n'apportait pas ce qu'il fallait. Mais il était l'un des meilleurs Big Mens de la ligue, voire même le plus grand à ce moment-là. Au final, vous devez juste jouer, vous devez être très forts dans votre tête. Vous devez comprendre qui vous êtes, c'est cela qui importe, et non l'avis des gens."
"Pour ma part, je me sens mieux que jamais. Je sais qui je suis, et je suis très bien dans ma peau et c'est le plus important. Soit vous êtes quelqu'un d'autre, et quand vous êtes seul vous allez mal, soit vous décidez de suivre votre propre chemin, à votre rythme."
Le joueur a-t-il suivi une thérapie pour être dans une telle zen-attitude ? Pourquoi pas, mais le plus important, c'est que l'intérieur du Miami a bien vu qu'il faisait partie des plans du Heat. Même si ses statistiques sont en berne avec 16pts (53%, 35% à 3pts), 6,7rbds et 1,1pds en 31 minutes de jeu, l'ancien pensionnaire de Georgia Tech est devenu incontournable au poste 5. Son coach, Erik Spoelstra, répète souvent dans l'indifférence totale l'importance de ce joueur dans son système de jeu.
Polyvalent, adroit à mi-distance, Bosh au poste de pivot oblige les gros Big Men à déserter le cercle, offrant ainsi plus d'espace à des joueurs comme LBJ ou Flash. Cette force d'étirement des défenses s'est vue en finale la saison dernière, et cette année Bosh a enfin compris qu'il n'était plus la star d'une équipe, mais un soutien aux forces vives du Heat. Cette fois, c'est dans l'ombre qu'agit Bosh, mais ce changement de comportement va bien sûr de paire avec la fin de son engagement avec le Heat cet été.
Peut-il raisonnablement espérer un retour au Heat ? A première vue, la réponse ne peut être que positive. Si LBJ et Wade sont les dynamiteurs de Miami, Bosh est celui qui fixe le jeu dans la peinture, que ce soit en attaque ou en défense. Les Big Men sont habitués à jouer des coudes et à bousculer les corps, alros que Bosh propose une défense de sangsue qui déstabilise les mammouths de la ligue.
Autre point positif : les vrais pivots de cette équipe. Greg Oden est engagé pour deux ans mais il ne sera plus jamais un pivot titulaire. Chris Andersen n'est plus tout jeune (35 ans) et Miami vient de se séparer de Joel Anthony. Il est évident que le Heat cherche à se reconstruire dans la peinture, mais cela montre aussi que Miami peut très bien se reposer sur le talent de Bosh avec l'appui de vrais pivots qui jouent parfaitement le role de back-ups. D'ailleurs, l'association entre Andersen et Bosh, qui se positionne au poste 4, fait des ravages aux rebonds et en défense.
Si le Heat a choisi de se séparer d'Anthony, c'est aussi dans l'espoir de recruter des joueurs comme Thaddeus Young, un autre ailier-fort dans les rumeurs de trade. Dans ce cas précis, l'avenir de Bosh se joue à quitte ou double. Soit Miami explose la tirelire pour créer un duo Bosh-Young, soit Young qui est en pleine explosion prend la place de Bosh avec l'appui de nouveaux Big Men et notamment de futurs draftés.
Cette fois, Bosh ne se plaint plus et espère jouer encore les seconds roles au Heat pour quelques saisons de plus.