Utah Jazz 2025-2026 : Ace Bailey est-il le joueur du futur ?

Après quelques saisons intéressantes, le Jazz affirme finalement sa volonté de passer par la case reconstruction. Utah possède-t-il de quoi repartir sur de bonnes bases ?

 

Dernier de la conférence Ouest et même des deux conférences confondues, le Jazz affiche le pire bilan de son histoire : 17 victoires pour 65 défaites. Les quelques belles éclaircies des deux saisons précédentes ont laissé place à un climat morose et monotone. Lauri Markkanen a été blessé puis "reposé" la fin de la saison. De même pour les autres titulaires qui n'ont pas beaucoup joué de matchs. La défense est aux abonnées absentes et ça se voit d'autant plus que la pace est élevée : tout le monde court mais personne ne défend. Il faut rajouter à cela que le Jazz possède le plus de turnovers par match (17,2) sur la saison. Saison à jeter aux oubliettes donc, le tanking a débuté très tôt dans la série pour espérer récupérer un gros poisson à la draft. Après quelques hésitations et des changements dans le classement, le Jazz récupère Ace Bailey en cinquième position, à voir s'il peut/veut changer le futur de la franchise.

 

 

Départs : Jordan Clarkson, John Collins, Jaden Springer, Collin Sexton, Johnny Juzang, Micah Potter

Arrivées : Kevin Love, Kyle Anderson, Jusuf Nurkic, Georges Niang

Draft : Ace Bailey (5ème pick), Walter Clayton Jr (18ème pick), John Tonje (53ème pick)

 

 

PG : Isaiah Collier, Walter Clayton Jr

SG : Keyonte George, John Tonje, Svi Mykhailiuk, Elijah Harkless

SF : Ace Bailey, Cody Williams, K.J Martin, Brice Sensabaugh

PF : Lauri Markkanen, Kyle Filipowski, Taylor Hendricks, Kyle Anderson, Georges Niang

C : Walker Kessler, Jusuf Nurkic, Kevin Love, Oscar Tshiebwe

 

 

PG : Isahiah Collier SG : Keyonte George SF : Ace Bailey PF : Lauri Markkanen C : Walker Kessler

 

Drafté par le Jazz en 2024, Isahiah Collier a montré de belles choses pour sa première saison. En effet, son athlétisme et sa vision du jeu sont ses armes principales. Solide physiquement, il n'a pas de mal à se frayer un chemin jusqu'au cercle. À 6.3 passes l'an passé, il crée pour les autres et fluidifie le jeu. Son tir extérieur reste un axe de développement important. Avec 2,9 turnover, il doit apprendre à mieux gérer ses pertes de balles. Sûrement titulaire cette saison, Collier présente des atouts évidents. De même que Keyonte George qui sera l'arrière titulaire de cette équipe. Troisième saison pour le texan qui pourrait bien être celle de l'explosion. Combo, il a amélioré presque toutes ses statistiques de sa première à sa deuxième saison. Scoreur et surtout shooteur redoutable, il pourrait encore faire augmenter sa moyenne de points. Défenseur médiocre, il doit trouver le moyen de faire le minimum syndical. Maintenant, place à l'éléphant dans la pièce : Ace Bailey. Si le maître-mot de cette saison est "jeunesse", pourquoi Bailey ne serait-il pas titulaire ? Cinquième choix de cette draft, il possède des talents incontestables : athlète explosif, polyvalent et inarrêtable sur contre-attaque. Compte tenu de son physique, il peut également représenter une réelle menace en défense. Cela dit, ce n'est pas sa capacité à jouer au basket qui inquiète mais plutôt sa personnalité. Refus de faire des workouts avec les franchises avant sa draft, volonté affichée de modifier son classement pour attérir où il voulait ou encore conférence de presse lunaire avec le Jazz, Bailey semble difficile à saisir. À voir si Will Hardy va choisir de le responsabiliser tout de suite ou de le faire passer par la case "banc" pour lui faire les pieds. Ensuite, Lauri Markkanen reviendra pour une quatrième saison à son poste d'ailier-fort à Salt Lake City. All-Star en 2023, le Finnisher sort d'un Euro 2025 impressionnant. Ailier shooteur de haute volée, il a même montré les saisons précédentes qu'il pouvait être clutch. Physique et mobile, sa défense reste un problème. De même pour son leadership qui ne transparaît pas sur le terrain. Sa hargne et sa détermination à l'Euro mériteraient d'infuser également son équipe NBA. La volonté des dirigeants reste assez floue, il se murmure qu'il pourrait être tradé afin de récupérer davantage de pick et encore plus miser sur la reconstruction via la draft. Dans tous les cas, Markkanen sur deux jambes reste le joueur le plus doué et capable de cette équipe du Jazz, à voir comment son avenir se dessine. Enfin, le poste de pivot titulaire revient à Walker Kessler. Pur produit du Jazz, il va continuer son chantier sous les cercles. Féroce rebondeur et contreur, Kessler reste le pilier défensif de l'équipe. Sa mobilité et ses lancer-francs peuvent toujours s'améliorer mais aucun doute sur le fait qu'il enchaine les double double tout au long de la saison.

 

 

Walter Clayton Jr sera sûrement le bienvenue en sortie de banc : avec un profil de shooteur/scoreur, il pourrait même être deuxième meneur. Plein de fougue et jeunesse, il sera atout pour le banc. Brice Sensabaugh est un shooteur très habile derrière l'arc. Il devrait être parfait pour rentrer de temps en temps et jouer le rôle de sniper. Le frère de Jalen Williams, Cody Williams a le potentiel pour être un bon 3&D grâce à sa polyvalence et sa mobilité. John Tonje a le profil d'un role player qui devra lutter pour se faire une place. Sans grande force ni faiblesse, il devra prouver de quoi il est capable. Taylor Hendricks revient d'une blessure gravissime survenue en octobre 2024, il devrait commencer la saison en pleine possession de ses moyens. Réputé pour sa défense et son énergie, il peut écarter le jeu mais doit gagner en constance. Kyle Filipowski devrait prendre de la place dans la rotation. MVP 2K26 de la Summer League, il pourrait même se glisser dans le cinq majeur de temps à autre. Capable de shooter de loin, il peut écarter le jeu, chiper des rebonds et scorer dans le périmètre. Enfin, Jusuf Nurkic et Kevin Love joueront les rôles de vétérans, à condition que les deux restent toute la saison dans l'Utah.

 

 

Potentiel indéniable, la question est plutôt de savoir s'il a envie d'être le futur visage de la franchise. Son implication au sein de l'équipe questionne voire inquiète. D'un côté, il pourrait être la pièce autour de laquelle toute cette jeune équipe se construit, de l'autre, il peut signifier par tous les moyens possibles son mécontentement et devenir un fardeau à gérer. Le seul moyen de le savoir sera de scruter scrupuleusement les débuts de Bailey pour prendre la température.

 

 

- Des pépites à polir : Reconstruction et jeunesse obligent, l'objectif est au développement. Parmi ce pool de talents, Will Hardy pourra s'amuser à varier les rotations à foison. Divers profils sont disponibles et les combinaisons ne manquent pas.

 

- Une ébauche de direction : Si encore beaucoup de choses sont à définir, on peut entrevoir une direction à suivre, ce qui n'était pas forcément le cas avant. Plusieurs vétérans encore capables ont fait leurs valises, l'ambition est dorénavant claire : place à la jeunesse.

 

- La flexibilité : Si le Jazz décide de changer de voie en cours de route, le roster le permet et les picks aussi. Danny Ainge est coutumier du fait et pourrait tout à fait sortir un trade inattendu de son chapeau.

 

 

- Le choix du leader : Comme susdit, le choix du prochain leader de l'équipe reste assez flou. Faut-il continuer de croire en Markkanen qui est déjà établi ? Faut-il faire entièrement table rase et tout miser sur Ace Bailey ? S'il est encore trop tôt pour le dire, il faudra toutefois prendre rapidement une décision : une reconstruction doit passer par le choix clair et assumé d'un pilier de l'équipe.

 

- La défense : Catastrophique l'an passé, la défense doit absolument s'améliorer si le Jazz espère progresser. Will Hardy doit profiter de ce renouveau afin d'imposer dès le début une certaine rigueur défensive à tout le monde.

 

- La conférence Ouest : Impitoyable depuis déjà longtemps, l'Ouest ne va laisser aucune chance à cette jeune équipe du Jazz. Le mieux serait vraiment ne pas se préoccuper des victoires et travailler intelligemment pour mieux repartir dans quelques saisons.

 

 

Dernier l'an passé, il y a des chances que le Jazz soit encore dernier cette année. Peut-être l'équipe NBA qui part du plus loin niveau reconstruction. Il va falloir accepter les défaites et poser les jalons d'une équipe capable d'ici quelques saisons. D'ici là et malgré du talent, le Jazz ne gagnera pas plus de 20 victoires, soit 62 défaites la saison prochaine.