Sophomores Watch : une rentrée en demi-teinte pour la classe 2021

Le temps passe vite en NBA ! Déja 6 semaines que la grande ligue a signé son retour, et le moins que l'on puisse dire c'est que l'on a pas eu le temps de s'ennuyer... Les surprises Utah et Indiana, la dégringolade des Lakers, l'explosion de Shai Gilgeous-Alexander, la confirmation de Jayson Tatum, les débuts prometteurs des rookies Banchero et Mathurin, sans parler de la saga Kyrie Irving... Parmi tout ce joli bazar, une catégorie de joueurs passe un peu sous le radar... Alors comme vous le savez, Thomas et Arthur sont là pour débriefer avec vous la progression des sophomores de notre ligue adorée ! Un mois et demi après le retour de la NBA, le temps est venu de faire un premier retour sur le début de saison des sophomores !

 

Cade Cunningham (12 matchs) : 19,9 points, 6,2 rebonds, 6 passes, 2,3 turnovers, Field Goal : 42%, 28% à trois points en 33 minutes.

 

 

Scottie Barnes (18 matchs) : 13,8 points, 6,3 rebonds, 5,2 passes, 2,1 tov, FG : 43%, 34% à trois points en 32 minutes.

 

Evan Mobley (22 matchs) : 15 points, 9 rebonds, 2,3 passes, 2,’ tov, FG : 56%, 20% à trois points en 34 minutes.

 

Jalen Green (21 matchs) : 21,3 points, 4,1 rebonds, 4 passes, 3,1 tov, FG : 42%, 34% à trois points en 34 minutes.

 

Franz Wagner (22 matchs) : 19,6 points, 4,2 rebonds, 4 passes, 2,8 tov, FG : 50%, 32% à trois points, en 33 minutes.

 

Apheren Sengun (18 matchs) : 15,5 points, 9,1 rebonds, 2,3 passes, 2,3 tov, FG : 55 %, 19% à trois points en 27 minutes.

 

Josh Giddey (19 matchs) : 14,4 points, 7,5 rebonds, 5,5 passes, 3,3 tov, FG : 45%, 26 % à trois points en 30 minutes.

 

Jonathan Kuminga (18 matchs) : 5,8 points, 2,9 rebonds, 0,8 passes, 1,3 tov, FG : 42 %, 25 % à trois points en 16 minutes.

 

 

Parmi les intellos de la classe 2021, le chouchou du Michigan, Cade Cunningham, a tranquillement confirmé  les espoirs que l’on plaçait en lui. Ses statistiques avant sa blessure parlent pour lui, Cade est à l’aise sur les parquets. Un brin agacé par les résultats de son équipe, le meneur de jeu s’est même permis un record en carrière au terme d’un performance XXL (35 points, 9 passes et 8 rebonds) contre les Hawks fin octobre. La pépite de Detroit semble aussi être en train de devenir un vrai two way player, capable de défendre le meilleur joueur adverse (demandez à Shai Gilgeous-Alexander, limité à 2/7 au tir par le Piston début novembre). On aurait aimé qu’il règle la mire à trois points (car oui, 28% du parking, pour un meneur numéro un de draft, c’est quand même vilain), mais Cade faisait un début de saison largement à la hauteur de son statut. On aurait aimé qu’il puisse continuer à offrir quelques wins au valeureux public de la Little Caesars Arena, mais cela devra malheureusement attendre quelques mois, le bonhomme s’étant possiblement fracturé le tibia… A l’heure où nous écrivons ces lignes, le joueur est encore partagé entre l’opération, qui mettrait probablement un terme à sa saison, et un temps de repos prolongé lui laissant la possibilité de refouler les parquets cette année.

 

Du côté des deux rookies les plus impressionnants la saison dernière, nos sentiments sont plutôt mitigés. Le ROY 2022, Scottie Barnes, n’a pas démarré la saison tambour battant. En effet, les défenses sont désormais prévenues du talent du jeune homme et se sont ajustées. Rapidement ralenti par un petit pépin à la cheville, le joyau de Toronto ne se montre plus aussi agressif que la saison passée : alors qu’il tirait en moyenne 3 lancers-francs la saison dernière, le Canadien ne se rend plus sur la ligne qu’un peu plus d’une fois par match. En l’absence de Pascal Siakam, touché à l'adducteur, Barnes doit prendre ses responsabilités et s'affirmer un peu plus dans une équipe des Raptors qui tourne néanmoins toujours très bien à l’Est. En ce qui concerne Evan Mobley, le scénario est assez similaire : le jeune intérieur des Cavs semble être toujours en train de chercher sa place au sein de l’équipe. Après un début de saison canon, avec 8 victoires lors des 9 premiers matchs, la franchise de l’Ohio a sérieusement baissé de rythme, enchaînant 5 défaites de suite. Si Mobley reste une force de dissuasion assez exceptionnelle dans la raquette (et en dehors !), comme en témoigne sa performance majuscule face à Joel Embiid, J.B. Bickerstaff n’a pas trouvé la solution pour intégrer le Californien dans une attaque qui tourne très bien. Une stat pour l’illustrer ? Mobley prend en moyenne moins de shoots par match que l’année dernière ! Malgré l’arrivée de Spida sur le backcourt, il est impensable que ce schéma persiste toute l’année sachant que le numéro 4 des Cavs parvient quand même à inscrire sa quinzaine de points tous les soirs.

 

Malgré ce tableau en apparence peu reluisant, la situation est loin d'être inquiétante pour les deux joueurs. On a coutume de dire que la deuxième saison en NBA est la plus difficile, l’effet de surprise de la première année s’étant évaporé. Nous n’avons aucun doute quant à leur future réussite en NBA et même pour cette saison, les deux sophomores évoluant chacun dans des équipes compétitives.

 

 

Du côté de la Baie d'Oakland, c’est la soupe à la grimace : les très prometteurs Mooses Moody et Jonathan Kuminga ne réalisent vraiment pas le début de saison espéré en sortie de banc. Dans une équipe des Warriors porté par un Steph Curry incandescent mais où le collectif peine à se mettre en place, l'impact des deux sophomores est faible, pour ne pas dire inexistant. Alors qu’ils étaient attendus comme les fers de lance du banc Californien, ils déçoivent, tant au niveau statistique que de leur implication mentale. On a aussi de quoi être déçu du côté de la Caroline du Nord, où la carrière de James Bouknight ne parvient toujours pas à décoller. Dans une équipe des Hornets accablée par une cascade de blessures, le 11ème choix de la draft 2021 ne trouve pas sa place, plombé par une adresse aux tirs désolante : seulement 22 % derrière l’arc, 33 % au global et même 62 % sur la ligne des lancers-francs… JT Thor et Kai Jones, les deux autres sophomores de l’équipe, se contentent pour leur part du garbage time, sans vraiment parvenir à enthousiasmer des fans qu’on imagine très déçus face à ce début de saison catastrophique de leur franchise…

 

Tiens, une fois n’est pas coutume, on ne peut pas mettre les Kings dans cette catégorie ! Portés par un De'Aaron Fox étincelant, les Californiens sont en effet la bonne surprise de ce début de saison. Toutefois, ce bon départ ne profite pas à Davion Mitchell, qui a vu sa moyenne de points divisée par deux, en même temps que ses minutes. Si « Off Night » met toujours du cœur à l’ouvrage en défense, c’est plus compliqué dans la moitié de terrain adverse. Doug Christie, assistant coach des Kings, avait indiqué fin septembre qu’il souhaitait voir l’arrière décrocher le trophée du Sixième Homme de l’Année… Désolé Doug mais va falloir patienter encore un peu ! Pour en finir avec les déceptions de ce début de saison, impossible de passer à côté de l’affaire Joshua Primo. Le jeune arrière de 19 ans a tout simplement été libéré par les San Antonio Spurs suite à de multiples accusations d’exhibitionnisme. Voila, voila…

 

 

On va être honnête avec vous. Dans la rédac’, on était un peu déçus de la saison de Jalen Green. En attaque, son manque d’efficacité, couplé à un playmaking encore assez faible le plaçaient un catégorie en dessous du trio de monstre de la cuvée. Mais cette année, le Texan est revenu plus fort et plus juste. Meilleur scoreur de la cuvée avec 21 points par match, Jalen fait tourner en bourrique les défenses. Son efficacité au scoring reste discutable (42% au tir), mais le volume est bien plus intéressant que l’année dernière, et l’arrière progresse chaque semaine sur son playmaking ; il reste sur 8 matchs sur 10 à au moins 5 passes décivisives, son meilleur total en carrière. La victoire contre les Dallas Mavericks, le 16 novembre dernier, illustre bien les progrès de Jalen. Malgré des difficultés au shoot (17 points à seulement 5/15 au tirs), le Californien a mené son équipe à la victoire grâce à une performance all around, avec une grosse présence défensive tout en ajoutant 8 rebonds et 7 passes. Jalen commence à comprendre comment tirer profit de l’attention que lui portent les défenses pour mieux servir ses coéquipiers. Des progrès adoubés ce soir-là par son coach, Stephen Silas : “il commence à mieux lire le jeu [...] on fait un meilleur travail d’écran et de mouvement pour qu’il puisse faire ce genre d’actions, mais il faut dire qu’il fait maintenant un peu de tout ”.

 

A ses côtés, il y en a un autre qui pointe le bout de son nez. Après une saison rookie prometteuse, bien que passée sur le banc, le turc Alpheren Sengun est en train de gagner le respect des fans des Rockets… et le nôtre ! Muni d’un sacré jeu au poste pour son âge, d’une adresse remarquable près du cercle et d’un sens de la passe aiguisé, l’ancien du Besiktas rayonne et s’affirme parmi les meilleurs sophomores de ce début de saison. C’est simple, sur 36 minutes, le Turc présente des stats de All-Star : 21 points, 12,2 rebonds et 3,1 passes. Et si les statistiques ne vous ont pas convaincu, c’est le double MVP en titre, qui a récemment complimenté les performances du jeune pivot. Impressionné par le sophomore lors de leur rencontre en début de semaine, Nikola Jokic a affirmé que les Rockets devraient “davantage tourner leur attaque vers Sengun”. De nombreuses questions restent toutefois en suspens, notamment sur le partage de la gonfle avec les copains Jalen Green et Kevin Porter Jr.

 

Toujours sous l’ombre des projecteurs, Franz Wagner continue pour sa part d'enthousiasmer les fans d’Orlando ! A côté d’un Paolo Banchero impressionnant, l’ailier Allemand se montre toujours aussi régulier malgré des résultats collectifs mitigés et une adresse du parking en berne (28 % cette saison contre plus de 35% la saison dernière). En l'absence de Cole Anthony, il s’affirme progressivement comme un lieutenant très sérieux au sein d’une jeune équipe qui souhaite jouer les trouble-fêtes à l’Est dans les prochaines années. On reste en Floride pour parler d’un autre sophomore que vous aviez peut-être oublié, un certain Jalen Suggs. Après une première saison décevante, marquée notamment par une blessure au pouce gauche qui l’a sérieusement handicapé, l’ancien Bulldog avait des choses à se faire pardonner. Si son adresse aux tirs est en progression (difficile de faire pire que l’année dernière…), Suggs montre surtout des vrais flashs de son potentiel. Après avoir claqué 26 points et 9 passes sur la bouche des champions en titre, il a crucifié les Bulls, chez eux, au United Center, avec un énorme shoot du parking. S'il doit encore faire preuve de plus de régularité dans ses performances, sa première partie de saison a de quoi rassurer les fans.

 

Dans le Colorado, c’est Bones Hyland qui enthousiasme les fans des Nuggets. Première option en sortie de banc, le natif du Delaware saisit parfaitement toutes les opportunités qui lui sont données dans une équipe qui tourne encore très bien à l’Ouest. Fort d’une adresse à 3 points insolente (plus de 45% sur près de 7 tentatives), Bones pourrait bien être un candidat sérieux pour le trophée du meilleur Sixième Homme de l'année. Sa récente performance sur le parquet des Mavs, où il a claqué 29 points assortis de 6 passes, pour mener son équipe à la victoire, pourtant privée de Nikola Jokic, Jamal Murray et Aaron Gordon, en témoigne.

 

N'oublions pas non plus l’une des rares satisfactions chez les Lakers, Austin Reaves, qui postule tout de même au club très fermé des « 50/40/90 » (50% d’adresse générale aux tirs, 40% à 3-points et 90% aux lancers-francs) ! Toujours aussi précieux dans sa moitié de terrain, l’arrière d’1m96, qui ressemble plus à un étudiant en école en commerce qu’un pitbull défensif, a trouvé sa place dans la rotation des Purple and Gold. Free-agent non restreint l’été prochain, l’ancien des Sooners de l'Oklahoma va être courtisé et devrait toucher un peu plus que 1,5 millions de dollars sur les prochaines saisons…

 

Enfin, chez les nombreuses satisfactions de ce début de saison, impossible de faire l’impasse sur le Boomer du Thunder, Josh Giddey. Le joueur le plus jeune à avoir réalisé un triple-double dans la Grande Ligue, qui avait expliqué avoir “soulevé de la fonte” tout l’été, s’est mué en parfait complément d’un épatant SGA. Ses pourcentages aux tirs, s’ils restent perfectibles, sont en progression et des efforts défensifs ont même été entraperçus ! Prochain step ? Faire enfin gagner la franchise de l'Oklahoma, qui ne parvient toujours pas à s’installer en haut de l’Ouest.

 

Bref, en conclusion de ce deuxième épisode et comme on pouvait s’y attendre, tous les sophomores n’ont pas démarré leur seconde saison dans la cour des grands au même rythme. Derrière les valeurs sûres que sont Mobley, Barnes ou Wagner, plusieurs jeunes se sont démarqués et sont désormais parfaitement intégrés au sein des rotations de leurs équipes respectives. Impossible de mentionner l’ensemble de la cuvée 2021 mais on suit de très près la progression de chacun ! Herb Jones, Santi Aldama ou encore Quentin Grimes montent en puissance et devraient occuper une plus grande place dans nos prochains épisodes. Pour d’autres en revanche, l’avenir semble plus sombre à tel point que leur avenir en NBA est questionné : pensons à Sharife Cooper, Jared Butler ou encore Jaden Springer qui ne voient que (très) peu les parquets cette saison. Quoi qu’il en soit, on retrouvera tout ce beau monde dans un gros mois pour un nouvel épisode de Sophomores Watch !