Prospect Draft 2021 : Cameron Thomas, condamné à marquer pour exister

La Draft NBA, c’est reparti ! Seulement 7 mois après la cuvée 2020, c’est une nouvelle génération du rookie qui s’avancera sur le devant de la scène, le 29 juillet prochain. Cette édition sera marquée par un nombre important de prospects, peu à peu libérés de leurs craintes vis-à-vis du Covid-19 et de restrictions en workout. Aujourd'hui, on part à LSU observer l’arrière Cam Thomas !

 

 

Équipe : Louisiana State University Tigers (Freshman)

Âge : 19 ans

Taille : 1m93

Poids : 95 kg

Envergure : ?

Poste : Arrière

Comparaison actuelle : Tyler Herro

Statistiques 2020/2021 : 23 points (40%), 3.4 rebonds et 1.4 passes décisives en 34 minutes par match.

 

Dans une Draft surchargée de talents extérieurs (meneurs et arrières) très talentueux à fort potentiel, Cameron Thomas ne déroge certainement pas à la régle ! L’arrière de LSU sort d’une saison très réussie sur le plan personnel à 23 points par match, avec une sélection dans le meilleur 5 de la Conférence SEC. Mentalement, Thomas est un joueur passionné de basket qui met la balle orange au centre de sa vie, dans le même moule qu’un Kobe Bryant dans sa volonté d’atteindre l’excellence. Rien n’est garanti pour sa future carrière, mais il est agréable de voir que même chez les plus jeunes, cette passion ne disparait pas dans le processus de professionnalisation, un signe d’un joueur déjà mature, addict aux reportages 30 for 30 de ESPN. On parle aussi ici d’un joueur qui n’a jamais douté qu’il atteindrait la NBA, confiant et travailleur, qui déclarait repartir tête basse à l’entrainement après un game-winner raté en high school. Passionnant dans son approche mentale du jeu, quelles sont les garanties sportives qu’apporte Cam Thomas en vue de sa future carrière professionnelle ? Présentation.

 

 

Parmi tous les talents extérieurs de sa cuvée, Cam Thomas peut concourir aisément au titre du meilleur marqueur d’entre eux. Lors de sa saison à LSU, il a démontré des qualités naturelles invraisemblables, capable de marquer partout sur le terrain ! A commencer par son shoot bien sûr, qui est sa grande force. Thomas est un sniper de génie, ultra responsabilisé chez les Tigers à 31% de Usage Rate ! Micro-ondes humain, il a alors souvent pris feu à trois points ou à mi-distance, dans des zones où il est capable de marquer avec régularité et ce même bien défendu ! A l’image d’un Chris Paul à l’échelon supérieur, les défenses savaient exactement qu’il allait tirer, mais ça ne l’empêchait pas de transformer, jamais. Thomas excelle sur pick and roll où il adore prendre le tir très tôt en sortie de dribble de la ligne extérieure. Il est aussi très à l’aise de son corps à mi-distance où il parvient toujours à créer le décalage nécessaire à son tir. Ce qu’on peut lier à son mental de psychopathe, c’est l’agressivité dont il fait preuve balle en main. Cam Thomas est un joueur toujours déterminé à marquer coûte que coûte. C’est ce qui lui a permis de tirer 7 lancers-francs par match en moyenne, c’est cette agressivité systématique qu’il place dans son jeu, au drive comme en tirant de plus loin. On est aussi fan de son jeu en transition où sa vitesse supersonique l’a aidé à conclure et prendre de vitesse des adversaires presque condamnés à le faucher ! Il est assez intelligent pour prévoir ce que va faire le défenseur et toujours agir avec un coup d’avance. Ses pourcentages ont certes fait les montagnes russes chez ce streaky shooter, mais quand on a un arrière qui tire à 88% sur la ligne des lancers alors qu’il en a tenté plus de 200 dans la saison (194/220), on lui fait confiance les yeux fermés.

 

 

Cam Thomas est un joueur très binaire à analyser, puisque son génie offensif très rare pour un jeune de 19 ans est à opposer à sa défense fantomatique. On a eu beau regarder différentes séquences dans différents matchs, mais c’est toujours le même constat, Thomas n’a absolument aucune qualité de ce côté du parquet. Il n’est pas bon pour défendre en duel sur l’homme, même pire que ça, puisqu’il défend souvent en biais, perpendiculaire à son attaquant, et devient une cible on ne peut plus facile à attaquer en réduisant tout seul la surface de son corps ! C’est presque ridicule, et ça devra très vite être gommé par ses entraîneurs au niveau supérieur, comme sa tendance à toujours se jeter sur son attaquant dès qu’il reçoit le ballon pour réduire l’espace… Mais surtout pour perdre ses appuis et laisser son vis-à-vis partir au cercle en un seul dribble latéral… Thomas est un défenseur catastrophique, et même s’il peut gagner en QI défensif, il ne comblera jamais ses lacunes physiques d’un joueur qui fait seulement 1m93, et qui ne peut pas défendre les arrières athlétiques, il sera aussi forcément une mismatch évidente sur pick and roll, ce qui pose question sur son utilisation dans une équipe compétitive. Le plus inquiétant là-dedans, c’est peut-être son attitude défensive qui a souvent laissé transparaitre un manque de concentration au mieux, un manque de volonté au pire. Une fois dépassé, Thomas semble presque abandonner l’action et se désintéresser totalement du mouvement du ballon. LSU a défendu à 4, et c’est un facteur à ne pas oublier lorsque la franchise qui voudra le drafter fera le coup de fil fatidique.

 

 

Cam Thomas est un mystère absolu quant à l’adaptation qu’il pourrait produire une fois arrivé en NBA. C’est à n’en pas douter l’un des tout meilleurs scoreurs de cette Draft, inarrêtable sur à peu près toutes les zones du terrain, mais son utilisation va tellement changer dans la grande ligue qu’on ne peut même pas être certains de retrouver le même génie à l’échelon supérieur. Personne ne lui donnera la vingtaine de tirs qu’il prenait par match à LSU, personne n’acceptera de le voir plomber des séquences défensives régulièrement s’il ne compense pas par des pourcentages splendides en attaque. Pour résumer, Cameron Thomas nous semble être un pari immense dans cette Draft qui pourrait devenir une superstar offensive oui, tout comme il pourrait sombrer dans un univers impitoyable qui ne fera aucun cadeau à ses lacunes flagrantes. Pour réussir, Cam Thomas va alors devoir compter sur une équipe qui tentera le pari, et Oklahoma City aurait toutes les raisons de se laisser tenter. Malchanceux à la lottery, le Thunder ne repartira pas avec l’extérieur générationnel qu’il espérait en Cade Cunningham ou Jalen Green. Pour compenser, Sam Presti pourrait alors tenter l’extérieur de LSU, qui possède les mêmes aptitudes au scoring, bien que très loin du compte physiquement et défensivement de ses partenaires de cuvée. La chance sourit aux audacieux après tout, et Cam Thomas n’en manque pas ! On parle même ici d’un prospect rempli d’insolence, la bonne insolence, celle qui construit des attaquants inarrêtables.

 

 

 

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