Prospect Draft 2020 : RJ Hampton, entre vitesse et précipitation

Alors que les finales NBA ont rendu leur verdict et que la saison NBA est désormais terminé, la Draft 2020 se prépare déjà en coulisses. Dans un calendrier très resserré, cette dernière interviendra le 18 novembre prochain. Qui sera le premier choix, le bust ou le steal de cette cuvée ? Inside Basket vous propose une revue d’effectif des talents qui la composeront. Aujourd’hui, focus sur RJ Hampton, le combo guard des New Zealand Breakers.

 

Équipe : New Zealand Breakers (NBL)

Âge : 19 ans

Taille : 1m96

Poids : 82 kg

Envergure : 201 cm

Poste : Arrière / Meneur

Comparaison actuelle : Dante Exum

 

RJ Hampton est la preuve vivante que dans la vie, rien ne se passe jamais comme prévu. Il y a un an, il avait surpris tout son monde en refusant les meilleurs programmes NCAA qui lui faisaient les yeux doux, tout ça pour aller jouer… En Australie ! Il était le premier étudiant américain à expérimenter le Next Stars Program de la NBL, à savoir un contrat d’un an pour les jeunes prospects internationaux souhaitant s’aguerrir chez les professionnels en vue de la Draft NBA. Un gros chèque était surtout à la clé, pour convaincre au total 4 talents de s’y engager lors de la saison 2019/2020. Grâce à Hampton, LaMelo Ball (snobé en NCAA) avait trouvé sa porte de sortie en faisant le même choix. Un an plus tard, c’est le plus jeune de la fratrie Ball qui a explosé dans le championnat Australien, là où la côte de Hampton s’est un peu effondré du côté des New-Zealand Breakers. La page est désormais tournée, et Hampton attend impatiemment d’entendre son nom au premier tour de la Draft NBA. Attendu dans le Top 5 de la Draft il y a un an, il n'est même plus assuré d'être selectionné parmi les lottery picks. Alors qu’attendre de lui en NBA ? Présentation.

 

 

Il est difficile d’estimer avec précision le niveau réel de RJ Hampton en entrant dans cette Draft. Il a peu joué en Nouvelle-Zélande avec des responsabilités souvent réduites. Sur l’échantillon aperçu, Hampton a montré un potentiel tout à fait intéressant, surtout lorsqu’il avait la balle dans les mains. Utilisé en arrière, c’est bien dans un rôle de porteur de balle qu’il s’épanouit grâce à sa grande vitesse balle en main et son handle supérieur à la moyenne. Cet extérieur est un briseur de chevilles, à l’aise dans des situations d’isolation. Il est aussi très fort sur pick and roll grâce à son premier pas très rapide qui lui permet de faire la différence pour lui ou pour les autres sur ces séquences en duo. Une fois lancé vers le cercle en pénétration, il possède un bagage technique intéressant qui devrait lui permettre d’exceller dans ce domaine lors des années en venir, bien qu’on ne l’ait pas assez vu en jouer chez les kangourous. Globalement, RJ Hampton est un athlète hors pair de cette Draft au potentiel physique assez illimité. Il se sert bien de ce dernier en défense notamment où il sait intercepter en bulldog défensif pour lancer des transitions éclair. Explosif, il peut contribuer dès demain en NBA grâce à son expérience professionnelle qui lui a appris comment évoluer dans un rôle secondaire.

 

 

Agé de seulement 19 ans, Hampton a malheureusement montré en Australie qu’il manquait de fondamentaux pour exceller dans l’immédiat au plus haut niveau. Certes, il a été utilisé dans un rôle (arrière non-porteur) qui ne lui correspondait pas vraiment, mais il n’a pas su s’y adapter pour autant. Dans un système où il a dû prendre des tirs en catch and shoot, mais aussi en sortie de dribble ou d’écran, il a déclenché une avalanche de briques pour le moins inquiétante. Les pourcentages parlent d’eux même à 40% au tir, 29% à trois points et 48% seulement au tir réel. C’est en grande partie à cause de ça qu’il a stagné à 8 points par match, tout en voyant son temps de jeu diminuer à vue d’œil. Trop souvent, Hampton manque de concentration et laisse son vis-à-vis passer en attaque lorsqu’il doit défendre loin du ballon offrant des paniers bêtes. Son potentiel défensif en est ainsi gâché, et il devra absolument travailler son appréhension globale du jeu en 5 contre 5. Même souci de concentration en attaque où il a perdu près de 2 ballons par match. Ces domaines sont tous sujets à d’éventuelles améliorations, mais son incapacité à trouver l’adresse jusque sur la ligne des lancers-francs (67 %) inquiète énormément. Des tirs libres qu’il peine à obtenir par ailleurs, dans ses pénétrations où il gère difficilement la défense intérieure sans provoquer suffisamment la faute.

 

 

Comme le veut la formule consacrée, RJ Hampton est un joueur ‘’2 years away from being 2 years away’’. Un projet sur long terme pour les non-anglophones. Aujourd’hui, l’exilé de Nouvelle-Zélande n’est pas du tout NBA Ready, en tout cas pas dans un rôle idéal pour son profil, et va devoir se développer dans l’ombre pour un jour être responsabilisé en NBA. Ainsi, il est dans son intérêt qu’il soit drafté dans une franchise qui ne placera pas d’attentes trop élevées en lui dès le départ. Pour cette raison, nous pensons que les Nets ont le meilleur profil pour accueillir Hampton. Dans une équipe dirigée par le légendaire Steve Nash, RJ Hampton apprendrait le métier de meneur de jeu aux côtés du double MVP et de Kyrie Irving, on a connu pires partenaires d’entrainement. Pendant son apprentissage des fondamentaux à la mène, il pourrait également être utilisé par Nash comme un troisième extérieur dans la rotation grâce à sa polyvalence. Si son jeu non-porteur a de quoi effrayer, Hampton pourrait surprendre et vite apprendre aux côtés de ces mentors. Cependant, il est préférable pour sa carrière qu’il ne s’enferme pas dans un rôle d’arrière catch and shoot, complètement contraire à son profil. Hampton est fait pour avoir la balle dans les mains et faire parler sa créativité alors monsieur Nash, donnez-lui la parole !





 

 

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