Portland Trail Blazers 2020-2021 : Vers la saison de l'aboutissement ?

Après une saison régulière insatisfaisante et une bulle incroyable, les Blazers ont réalisé une free-agency brillante. Ont-ils acquis les pièces pour enfin passer le cap ?

 

8ème à l'ouest avec 35 victoires pour 39 défaites puis une élimination au premier tour (4-1) contre les Los Angeles Lakers. Un bilan forcément décevant pour une équipe qu'on attend chaque année à une place forte de la conférence Ouest : 3ème en 2019, 3ème en 2018. Des playoffs malheureusement toujours frustrants : éliminée séchement au premier tour en 2017 et 2018, les Blazers feront une percée en 2019 en allant jusqu'aux finales de conférence contre les Golden States Warriors mais perdront sans prendre un match.

 

Pour en finir avec les chiffres de l'équipe, sur la saison 2020 elle se classe 6ème en points marqués et 26ème en points encaissés par match. Elle finit ainsi 3ème en offensive rating et 28ème en defensive rating. A la lecture de ces chiffres, l'analyse est simple : l'attaque tourne bien mais la défense est presque inexistante. Rien d'étonnant pour l'attaque quand on a Damian Lilliard dans son équipe. Cette année encore, le ROY 2013 présente une ligne statistique d'un prétendant MVP : 30 points, 8 assists, 4,3 rebonds et (voire de très loin). Son lieutenant CJ McCollum a été fidèle à lui même en terme d'impact et de production (22,2 points, 4,4 assists et 4,2 rebonds). Carmelo “Redemption” Anthony a su parfaitement s'intégrer dans l'effectif et contribuer tout de suite (15,4 points et 6,3 rebonds). Jusuf Nurkic n'a malheureusement joué que 8 matchs en nous montrant qu'il était parti pour la même production qu'avant et son retour en playoffs n'a pas suffit à faire la différence. Hassan Witheside, meilleur contreur pour la seconde fois de sa carrière (2,9 par match) a été inconstant et n'a pas été l'arme dissuasive/défensive qu'il aurait du être.

 

Minés par les blessures, les Blazers ont peiné à se débattre dans la jungle qu'est l'Ouest. Du 5 majeur, McCollum a été le plus régulier et il n'a joué que 70 matchs. De même pour le banc, très affaibli par les blessures de Rodney Hood et de Zach Collins notamment, ce qui explique cette malencontreuse déroute en playoffs malgré une bulle réussie.   

 

 

Arrivées :

Free Agency : Harry Giles (Sacramento Kings), Derrick Jones Jr (Miami Heat)

Trade : Robert Covington (Houston Rockets), Enes Kanter (Boston Celtics)

Draft : C.J. Elleby (46ème position)

 

Départs : Free Agency : Hassan Whiteside (Sacramento Kings)

Trade : Trevor Ariza (OKC), Mario Hezonja (Memphis Grizzlies)

 

 

Meneurs : Damian Lillard et Anfernee Simons

Arrières : C.J. McCollum, Gary Trent Jr. et Rodney Hood

Ailiers : Carmelo Anthony, Derrick Jones Jr. et Rodney Hood

Ailiers-forts : Zach Collins, Robert Covington et Nassir Little

Pivots : Jusuf Nurkic, Enes Kanter et Harry Giles

 

 

Damian Lillard (PG), CJ McCollum (SG), Derrick Jones Jr (SF), Robert Covington (PF), Jusuf Nurkic (C)

 

A la mène sans suprise, Damian “Dolla” Lilliard sera de retour pour sa huitième saison dans l'Oregon. Après une saison hallucinante, le MVP de la bulle devrait sans difficulté revenir au même niveau que la saison précédente et nous gratifier de ses habituels coups d'éclats. A ses côtés, son Robin en la personne de CJ McCollum sera là pour l'aider. Shooter précis, le MIP 2016 sera présent dans tous les compartiments du jeu (4,4 assists et 4,2 rebonds en 2020) et marquera sa vingtaine de points. Le backcourt joue depuis 7 saisons ensemble, ils se connaissent bien, l'alchimie est là et devrait encore faire des étincelles. Neil Olshey, le GM des Trail Blazers, a récemment annoncé en interview que ce serait Derrick Jones Jr qui serait titulariser à l'aile. Très atlétique, il profite de ses attributs génétiques pour être efficace en défense. Il devrait également profiter des offrandes de Lilliard pour briser quelques arceaux. L'ailier-fort Robert Covington arrive de Houston, il apportera ses qualités défensives et un peu de scoring avec son shoot à 3 points (35% en carrière). Le retour de Jusuf Nurkic devrait faire un bien fou. Pivot polyvalent, il a un impact important des deux côtés du terrain.  

 

 

Diffile de se faire une place quand on est le backup de Damian Lilliard mais le meneur athlétique Anfernee Simons s'efforce de le faire. Il a montré de belles choses la saison dernière et devrait encore progresser. Au niveau des arrières, Gary Trent Jr fils de Gary Trent également joueur des Blazers sera dans sa dernière année de contrat. A lui de se démener pour en décrocher un autre plus juteux. Rodney Hood débutait les matchs la saison précédente avant de se déchirer le tendon d'Achille. Des restrictions de minutes devraient être mises en place, en tout cas au début. Scoreur, son apport en sortie de banc est attendu. Carmelo Anthony, qui avait été signé en cours de saison pour remplacer Hood a resigné pour un an au minimum vétéran. Malgré le fait qu'il ait efficacement palié son absence, le dix fois All-Star a 36 ans et devrait perdre sa place de starter. Tout le monde le dit, finir les matchs est plus important que les commencer : son expérience et sa clutch attitude seront les bienvenues dans le money-ti-me. Ailier-fort titulaire la saison passée, Zach Collins s'est blessé à de multiples reprises : ne jouant qu'onze matchs durant la saison régulière, il revient à Orlando pour jouer dans la bulle mais se blesse à la cheville. Défenseur capable, il boostera la défense de la second unit tout en marquant quelques points. Arrivé des Kings, Harry Giles est plutôt un pivot au profil défensif. Blessé à de multiples reprises, il n'y a plus qu'à espérer qu'ils tiennent sur ses deux jambes toute la saison. Enfin, Enes Kanter est de retour dans l'Oregon après un passage aux Celtics. Il a fait parti de l'escouade de 2019 qui est allée jusqu'en finale de conférence et donc connait déjà très bien ses coéquipiers. Back-up parfait de Jusuf Nurkic, il contribuera aux rebonds et aux points tout en apportant son expérience de vieux baroudeur. Terry Stots a entre ses mains un backcourt en plein prime et une défense renforcée, de quoi concocter des arrangements efficaces.

 

 

Joueur non drafté, Robert Covington a déjà fait un bout de chemin en NBA. A 29 ans, il lui reste normalement encore quelques années à jouer. Scoreur quand il le faut, féroce intercepteur et bon défenseur, il est un ajout de choix pour les Blazers qui avait cruellement besoin de défense. Ajoutons à cela un shoot à 3 points plus que fiable, sur le papier il y a tout du fit parfait. 22 matchs dont 21 titulaires aux Rockets l'an passé, il revient d'une blessure et devrait avoir envie d'en découdre aux côtés de ses nouveaux coéquipiers.  

 

 

- Un effectif quasi similaire : Une free-agency très bien orchestrée a permis à Portland de conserver presque tout le monde tout en ajoutant les pièces manquantes. Tout en perfectionnant, la continuité a été assurée.

 

- Le win now : Agressif sur le marché pour récupérer ceux qu'ils voulaient, l'ambition est claire : les Blazers veulent gagner rapidement. La volonté d'entourer au mieux McCollum et Lilliard est affichée pour retourner au minimum aux finales de conférence, voire plus. Tous les soirs, ils se battront avec l'envie de l'emporter.

 

- La défense : Pour gagner il faut jouer des deux côtés du terrain. L'an passé la défense était inefficace au possible mais les nouveaux apports devrait lui permettre de s'améliorer instantanément. De fait, l'équipe devrait grandement progresser et gagner des matchs.  

 

 

- ​Les blessures : Toutes les équipes sont concernées par ce point mais à Portland beaucoup de joueurs présents dans l'effectif, arrivés récemment ou déjà présents, sont particulièrement en proie aux blessures. Un accident est vite arrivé et une dégringolade au classement général aussi. Il faudra faire attention aux retours de certains en gérant bien les minutes pour minimiser les risques.

 

- Le rythme : Entre justement les blessures et les nouveaux ajustements, il faudra rapidement trouver son rythme pour éviter toutes déconvenues qui pourraient s'avèrer irréversibles. La saison ne compte que 72 matchs et la conccurence est rude. Une place en fin de tableau serait synonyme d'affrontements ardues avec les cadors de la conférence Ouest comme les Lakers ou les Clippers par exemple. 

 

 

Frustré par la saison passée, Portland compte bien se refaire. La détermination plus l'ajout de pièces intéressantes devraient mener la franchise dans le milieu du tableau haut de la conférence. Comme chaque année, le classement se jouera dans un mouchoir de poche et il faudra donc être régulier tout du long pour ne pas finir à la même place qu'en 2020.

 

 

​45 victoires / 32 défaites : 5ème de la conférence Ouest.