Orlando Magic : Le Magic en parade à Disney

Envers et contre tout, la saison NBA reprendra ses droits le 30 Juillet prochain. Pour l'occasion, toute l'équipe d'Inside Basket vous propose un tour d'horizon des 22 équipes qui feront le voyage à Orlando. Qui ira en playoffs ? Qui gagnera ce titre NBA à l'astérisque ? Éléments de réponse… Aujourd'hui, focus sur le Magic d'Orlando.

 

Pour la première fois depuis des lustres, le Magic avait misé sur la continuité à l'entame de la nouvelle saison : même coach (une prouesse pour les Floridiens) et même ossature avec la reconduction des contrats de Nikola Vucevic, Terrence Ross et Michael Carter-Williams. Cette stabilité qui devait leur permettre d'attaquer l'exercice pied au plancher a finalement joué en leur défaveur. Au All Star Break, Orlando affichait un bilan de 24 victoires pour 31 défaites. Décevant par rapport aux attentes fixées après une qualification en postseason. Mais, si l'on regarde de plus près les chiffres, on peut se rendre compte que le Magic disposait d'un calendrier particulièrement hardcore sur cette partie de saison avec des oppositions contre les cadors de l'Ouest et des road trips chez les ténors de l'Est. Le bilan de 22 victoires pour 8 défaites contre les équipes en négatif prouve que les Floridiens ont fait le job sur les matches à leur portée. Pour corser un peu plus les choses, l'effectif a été particulièrement touché par les blessures : 7 matches pour Aaron Gordon, 11 pour Nikola Vucevic, 16 pour DJ Augustin, sans parler des forfaits pour l'année de Al-Farouq Aminu et Jonathan Isaac.

 

Un calendrier et des absences qui ne justifient pas l'attaque pitoyable proposée par le Magic sur les premiers mois de compétition : 95.8 points en octobre, 102.6 points en novembre, 105.1 points en décembre. Avant le Match des Etoiles, le Magic flirtait avec le bonnet d'âne de la Ligue dans ce domaine (29ème Offensive Rating avec 103.9 points inscrits sur 100 possessions), mais compensait heureusement avec une défense élite (1er Defensive Rating avec 105.4 points encaissés sur 100 possessions). La mutation post-All Star Game est d'autant plus incompréhensible. Après la pause de février, Steve Clifford a complètement inversé ces chiffres : meilleure attaque de la Ligue (119.8 points) et 26ème défense (118.2 points). Une transformation qui peut s'expliquer par un tempo beaucoup plus rapide - de la 28ème à la 12ème Pace en NBA - et une adresse enfin décente : le Magic est passé de 43,4% aux tirs (28ème) à 48,7% de réussite (4ème). Un changement tactique qui a porté ses fruits dans les résultats avec un bilan positif depuis le All Star Break et des victoires références sur le parquet des Rockets ou des Grizzlies. Comme l'an dernier, Orlando semblait en position de produire un run en vue des playoffs. Les Floridiens seront-ils capables de garder la même dynamique dans la bulle ? Là est toute la question !

 

 

31 Juillet : vs Nets (20h30)

02 Août : vs Kings (0h00)

04 Août : vs Pacers (0h00)

05 Août : vs Raptors (2h00)

07 Août : vs Sixers (0h30)

9 Août : vs Celtics (23h00)

11 Août : vs Nets (19h00)

13 Août : vs Pelicans (Horaire à determiner)

 

Un calendrier qui reste abordable pour les hommes de Steve Clifford et qui a surtout le mérite de proposer deux confrontations directes avec son principal concurrent, les Nets. Au coude à coude avec Brooklyn au classement - le Magic a une seule défaite de plus au compteur - les Floridiens seront en quelque sorte maîtres de leur destin. En 2019, les derniers matches de la régulière avaient servi de tremplin au Magic (11 victoires sur 13 rencontres), à voir si dans ce contexte particulier, le Magic réédite cet exploit. Le mélange entre contenders au titre (Celtics, Raptors, Sixers) et prétendants à la postseason (Pelicans et Kings) va permettre à l'équipe de se jauger, avant de se préparer (logiquement) pour le premier tour des playoffs.

 

Difficulté : 2 étoiles

 

 

Aucune signature à noter côté Magic. Les deux principaux absents, Al-Farouq Aminu et Jonathan Isaac, étant indisponibles pour cause de blessure, la franchise n'était pas autorisée à les remplacer numériquement dans la bulle. Le président des opérations basket, Jeff Weltman, a précisé que Aminu ne se rendrait pas sur le campus de Disney pour terminer sa rééducation dans les meilleures conditions possibles. Quant à Isaac, il sera bien présent avec le groupe dans la bulle, mais ne devrait pas participer aux rencontres. Weltman rapporte que son jeune poulain tirera plus de bénéfices à s'entraîner avec ses coéquipiers, malgré des restrictions physiques, dans le but de maintenir une alchimie collective pour l'an prochain.

 

 

PG : Markelle Fultz

SG : Evan Fournier

SF : James Ennis

PF : Aaron Gordon

C : Nikola Vucevic

 

Depuis la blessure du titulaire indiscutable à l'aile, Jonathan Isaac, Steve Clifford a alterné entre Wesley Iwundu et James Ennis pour le remplacer dans son cinq. Arrivé à la trade deadline, l'ancien Sixer semblait tenir la corde avant la suspension de la saison. Sa signature correspond avec le changement d'identité tactique du Magic sans que son impact dans les stats ne soit prégnant : 6.8 points et 4.1 rebonds en 23 minutes. C'est sur le plan défensif que Ennis aura son importance dans la bulle. Le reste du 5 majeur devrait être sans surprise. Markelle Fultz a hérité des rênes du Magic au bout de 6 matches de saison régulière. Délivré de la pression qu'il avait sur les épaules à Philadelphie, l'ex First Pick 2017 a enfin montré les prémices de son talent. Dépositaire du tempo en attaque, Fultz est beaucoup plus incisif sur transition que ne peut l'être l'autre meneur du Magic, DJ Augustin. A ses côtés, Evan Fournier sera lui aussi attendu à un bon niveau après une entorse au coude qui a perturbé ses performances en mars. Go-to-guy de l'équipe, Vavane a retrouvé d'excellents pourcentages aux tirs cette saison, suite à un exercice 2019 délicat : 47% aux tirs contre 43,8% l'an dernier et surtout 40,6% derrière l'arc au lieu de 34%.

Sur le frontcourt, on retrouve la doublette Aaron Gordon - Nikola Vucevic. Le premier a surpris pas mal d'observateurs en faisant évoluer son jeu en cours d'année. Principal playmaker du Magic après le All Star Game, AG n'a jamais été aussi complet sur le parquet : 15.4 points, 9.1 rebonds et 6.8 passes décisives. Comme un symbole, il s'est offert son premier triple double en carrière fin février dans une victoire contre les Timberwolves : 17 points, 11 rebonds et 12 assists ! Quant à Vooch, comme la plupart de ses coéquipiers, il commençait à monter en température. Le pivot a renoué avec ses stats de All Star après la pause de février - 21.8 points, 12.0 rebonds et 3.8 passes - grâce à une efficacité enfin retrouvée : 52,0% de réussite contre 45,8% en début de saison.

 

 

En quête de rachat avec ses nouvelles couleurs, Markelle Fultz a rapidement rassuré les fans floridiens. Avec ses problèmes à l'épaule derrière lui, l'ancien Sixer s'est racheté une confiance aux tirs : 12.1 points à 47,3% de réussite aux shoots et 72,3% aux lancers francs. Avec seulement 64 matches dans les pattes, ce n'est encore que la partie visible de l'iceberg. Le plafond réel de Fultz est encore inconnu. Ne serait-ce pas lui, le facteur X, qui permette à Orlando de passer ce fameux cap d'équipe borderline playoffs à contender sérieux. La preuve, lorsque Markelle score plus de 15 points cette saison, le Magic affiche un bilan de 9 victoires pour 3 défaites. Ou encore son triple double - 21 points, 11 rebonds et 10 passes - a largement contribué à la victoire significative sur le parquet des Lakers. Dans les schémas offensifs assez conventionnels de Steve Clifford, Fultz est l'un des rares électrons libres (avec Terrence Ross) à pouvoir improviser sa partition. Sur le mois de mars, le meneur commençait à monter en pression avec 15.4 points, 6.4 assists pour seulement 1.6 turnover. Si la courbe de progression se poursuit, on pourrait bien voir Fultz à son top pour la postseason.

 

 

L'avantage du terrain ne sera bien sûr qu'une illusion pour le Magic. Même en évoluant dans leur ville, les joueurs seront logés à la même enseigne que les autres équipes dans la bulle. Dans ce contexte si particulier, Orlando a une belle carte à jouer pour bousculer la hiérarchie. Avec les effectifs des Wizards et des Nets, ses deux principaux concurrents, complètement décimés, les Floridiens auront le septième spot en ligne de mire. Une place qui leur permettrait d'éviter l'ogre du Wisconsin au premier tour. Après une première participation surprise aux playoffs l'an dernier, le Magic doit asseoir sa position à l'Est. Mais, surtout, les hommes de Steve Clifford doivent accrocher les grosses cylindrées de la Conférence. Régulier contre les équipes plus faibles, Orlando présente un bilan de 3 victoires pour 15 défaites contre les 6 premiers de l'Est. Si l'équipe veut jouer les poils à gratter à Disney, il faudra forcément multiplier les exploits.