New Orleans Pelicans 2020-2021 : Les prémices d'une réussite future

Après une saison prometteuse l'année dernière, le jeune effectif des Pelicans saura-t-il confirmer les espoirs placés en lui et faire oublier définitivement le départ d'Anthony Davis ?

 

Bien qu’ils n’aient pas été en playoff et que cela puisse être considéré comme une déception pour les fans de la franchise, les Pelicans ont réalisé une saison impressionnante et inattendue. Avant le début de la saison dernière, de nombreuses interrogations planaient autour du potentiel des Pelicans. Leur roster était complètement remodelé suite au blockbuster trade monté autour d’Anthony Davis et la franchise draftait le colosse Zion Williamson. Le rookie, habitué aux pépins physiques, s’était blessé au genou dès le premier match de pré-saison et avait ensuite manqué la majeure partie de la saison puisqu’il n’avait pas joué avant le mois de janvier dernier. Cette absence longue durée était due à une opération du ménisque. Il n’y avait donc aucune attente réelle pour le jeune effectif de Louisianne. Après leurs dix premiers matchs, les joueurs de la Nouvelle Orléans ne comptabilisaient que deux succès à leur actif et tout le monde s’attendait à les voir écumer les bas-fonds de leur conférence. Malgré ce départ catastrophique, Brandon Ingram montrait dès le début de saison qu’il avait juste besoin d’espace pour briller. Il a réalisé de gros cartons au scoring dès les premiers matchs et a montré que le potentiel qu’on voyait en lui lors de sa draft est bel et bien réel. Ces efforts offensifs ne sont malheureusement pas accompagnés de réussites collectives et les Pelicans ne comptent que 6 victoires lors de leurs 28 premières rencontres.

 

Défensivement, l’équipe semble littéralement dépassée et les efforts ne sont pas au rendez-vous. Cependant, en cours de saison le jeune effectif louisianais s’est subitement réveillé et a commencé à montrer plus de mordant des deux côtés du terrain engrangeant au passage plus de victoires. Le 22 janvier, le rookie à la hype incroyable fait ses grands débuts en NBA face aux joueurs de Greg Popovich. Dès ce premier match Williamson montre que les attentes le concernant sont loin d’être démesurées et il a dès lors un impact phénoménal sur les rencontres auxquelles il participe. Face aux Spurs il compose une jolie feuille de match : 22 points, 7 rebonds et 3 passes décisives en 18 minutes seulement. Malgré ces débuts enthousiasmants, Alvin Gentry, qui était l’entraîneur des Pels l’an passé, a décidé de jouer la carte de la prudence et Zion avait un temps de jeu limité jusqu’à la fin de la saison. Avant la coupure liée au Covid-19, la franchise de la Nouvelle-Orléans empilait les victoires et semblait en passe de remonter au classement pour potentiellement accrocher les playoffs. Ils ont donc logiquement été invités dans la Bulle d’Orlando pour tenter de décrocher les victoires manquantes pour accéder aux phases finales. Leur reprise n’a malheureusement pas été synonyme de succès puisque leur bilan dans la bulle est de 2 victoires pour 6 défaites. Une inquiétude émerge tout de même du passage des Pels à Orlando, la condition physique de Zion. Pour beaucoup d’observateurs, il n’a pas semblé au mieux de sa forme ce qui est inquiétant au vu du temps de récupération dont il a bénéficié du fait de l'interruption de compétition. Il faudra donc rester alerte sur son état de santé qui sera un élément clef de la réussite ou non de la franchise l’an prochain. Le bilan des Pelicans sur la saison 2019-2020 est de 30 victoires pour 42 défaites. Ils ont terminé 13ème de la conférence ouest, bien que leur classement ne reflète pas les belles choses aperçues en milieu et fin de saison.

 

 

Arrivées :

Free Agency : Willy Hernangomez (Charlotte Hornets)

Trade : Steven Adams (Oklahoma City Thunder), Eric Bledsoe (Milwaukee Bucks)

Draft : Kira Lewis Jr (13ème pick)

 

Départs :

Free Agency : Derrick Favors (Utah Jazz), E'Twaun Moore (Phoenix Suns)

Trade : Jrue Holiday (Milwaukee Bucks), Zylan Cheatham (Oklahoma City Thunder - Sign and Trade), Josh Gray (Oklahoma City Thunder - Sign and Trade), Kenrich Williams (Oklahoma City Thunder - Sign and Trade), Darius Miller (Oklahoma City Thunder)

 

 

Meneurs : Lonzo Ball, Eric Bledsoe, Kira Lewis Jr

Arrières : JJ Redick, Nickeil Alexander-Walker, Josh Hart

Ailiers : Brandon Ingram, Frank Jackson, Nicolo Melli, Sindarius Thornwell

Ailiers Forts : Zion Williamson, Jaxson Hayes

Pivots : Steven Adams, Jahlil Okafor, Willy Hernangomez

 

 

Lonzo Ball (PG), JJ Redick (SG), Brandon Ingram (SF), Zion Williamson (PF), Steven Adams (C)

 

Le cinq majeur que présenteront les Pelicans l’an prochain semble plutôt évident. Comme cette année, on retrouve Lonzo Ball à la mène, en espérant qu’il continue la progression affichée durant la saison, bien loin de sa contre-performance inquiétante de la bulle. Pour compléter le backcourt, on suppose que le sniper létal qu’est JJ Redick viendra mouiller le maillot environ une trentaine de minutes par match. Son expérience des playoffs et son efficacité offensive seront un réel atout pour cette équipe possédant de nombreux jeunes en développement. Au poste d’aillier, il n’y a aucun doute, nous retrouverons bien évidemment le néo All-Star Brandon Ingram. Le niveau affiché par le jeune joueur l’an dernier était tout simplement époustouflant. Il a montré qu’il pouvait être le patron offensif de l’équipe et que le staff des Pelicans pouvait compter sur lui. Usant de tout son talent, Ingram proposait l’an dernier 23.8 points, 6.1 rebonds et 4.2 passes décisives de moyenne par match. Ayant montré qu’il pouvait être un leader en attaque, l’ailier de 23 ans doit encore progresser défensivement. Au poste 4, pour son année de sophomore Zion Williamson devra répondre aux attentes placées en lui. Il n’aura eu qu’une vingtaine de match, avec un temps de jeu limité, pour montrer son talent l’an passé. Cela a largement suffit au point que certains l’incluaient dans la discussion pour le titre de Rookie de l’année. Ces matchs ont également soulevé leur lot d’inquiétudes tant les précautions prises par la franchise semblaient excessives au vu du temps de convalescence dont avait disposé Zion. Une chose est sûre, si l’ancien de Duke en a fini avec les pépins physiques, il va faire très mal aux défenses adverses. Pour compléter ce cinq majeur, Steven Adams devrait occuper le poste de pivot. Le néo-zélandais, tout juste arrivé du Thunder, devrait composer un duo terrifiant dans la raquette aux côtés de Williamson. Il pourra également apporter son expérience des playoffs et ne pourra qu’être bénéfique grâce à sa régularité et sa combativité hors-normes. Sur le papier et au regard de ce qui a été montré la saison passée, ce cinq majeur paraît solide et capable de faire de belles choses et nous n’avons aucun doute sur la bonne intégration d’un joueur comme Adams dans un nouvel effectif.

 

 

Lorsque l’on regarde le roster des Pelicans, on se dit qu’ils ont plutôt bien comblé leurs besoins durant cette inter-saison. Jrue Holiday est remplacé par Eric Bledsoe et le rookie Kira Lewis Jr. On imagine d’ailleurs qu’ils se partageront les minutes lorsque Lonzo se reposera sur le banc. Le départ de Derrick Favors pour Utah a résulté sur la signature de Willy Hernangomez, peu utilisé à Charlotte. Le madrilène ne devrait pas pour autant bénéficier de plus de temps de jeu cette année car on suppose que la doublure d’Adams au poste de pivot sera le sophomore monté sur ressorts Jaxson Hayes. Il serait logique que la franchise cherche à responsabiliser son jeune joueur en augmentant son temps de jeu. Concernant les postes d’arrière et d’ailier Josh Hart prendra le relai de Redick et Melli le relai d’Ingram.

 

Bien qu’il soit loin d’être terrifiant, ce banc n’est pas sans qualités et respire la jeunesse. Jaxson Hayes a par exemple montré des choses intéressantes l’an dernier et pourrait devenir un rebondeur de qualité. Nicolo Melli n’est pas un joueur d’élite et n’est pas tout jeune pour un sophomore mais il représente un remplaçant honnête pour Brandon Ingram. Eric Bledsoe est vieillissant et a montré ses limites à Milwaukee mais il pourra tout de même apporter son énergie défensive, ce qui devrait faire du bien à l’équipe. Enfin Josh Hart est encore jeune et sera une nouvelle fois le backup de JJ Redick cette année.

 

 

Qui d’autre choisir pour cette rubrique ? En peu de matchs, Zion a montré qu’il pouvait avoir un impact immédiat sur les résultats de son équipe. Bien que ses statistiques de l’an passé ne puissent être prises pour acquises du fait du faible échantillon de matchs auxquels il a participé, sa présence dans l’effectif devrait permettre aux Pelicans de monter en puissance et devenir une franchise à prendre très au sérieux à l’ouest. Il s’agit d’un joueur considéré comme un talent générationnel et que n’importe quelle franchise aurait choisi avec le premier choix de draft. Avant même son arrivée dans la ligue il était considéré comme une superstar en puissance comme on en a rarement vue. Au regard de ce qu’il a montré on ne doute pas qu’il puisse être une pièce maîtresse de son équipe et il devrait former un duo terrifiant aux côtés de Brandon Ingram. Le gros bémol est bien entendu ses problèmes de santé réguliers. Le colosse est victime de son physique hors-normes qui fait également son succès. Le risque principal concernant ce jeune joueur est donc que son talent soit amputé par les blessures. Cependant, si Zion est en forme et ne visite par trop régulièrement l’infirmerie il sera déterminant pour les Pelicans et devrait leur permettre d’atteindre les sommets de la conférence ouest d’ici quelques années.

 

 

- Brandon Ingram s’est fortement amélioré et a montré un visage totalement différent cette année. Il a d’ailleurs été récompensé par le titre de MIP et une nomination au All-Star Game. Le jeune ailier a montré qu’il pouvait être un gros scoreur et a même réalisé un carton à 49 points contre le Jazz.

 

- Malgré un engagement défensif presque inexistant en début de saison, l’effectif des Pels a montré un meilleur visage en deuxième partie de régulière. Cela est encourageant malgré le gros besoin d’amélioration sur cet aspect du jeu.

 

- Offensivement les Pelicans sont impressionnants. L’an dernier la franchise affichait la cinquième plus grosse moyenne de points marqués par match. Sur ce plan rien à redire, entre les qualités de scoreur d’Ingram et l’imposante présence de Zion dans la raquette, les défenses adverses peuvent trembler.

 

 

- A l’inverse des garanties offensives que présente l’équipe, le secteur défensif est un véritable point faible pour l’effectif des Pels. L’an passé les louisianais étaient la quatrième équipe encaissant le plus de points par match. Il va vraiment falloir travailler sur cet aspect pour espérer faire tomber les cadors de l’ouest.

 

- L’équipe est encore jeune et le départ de Jrue Holiday ampute l’effectif d’un vétéran solide ayant beaucoup d’expérience. Les cadres de l’équipe sont encore en développement et on les voit difficilement mener la franchise vers un succès immédiat.

 

- Malgré une amélioration de Lonzo Ball en cours de saison, ses performances dans la bulle sont inquiétantes. Le meneur a été l’auteur de mauvais choix offensifs répétés et d’une mauvaise attitude sur le terrain. Si sa saison apportait une lueur d’espoir, sa bulle s’est empressée de l’éteindre. Le jeune joueur a encore beaucoup à prouver.

 

 

Il est difficile de se positionner concernant les Pelicans. Le talent est indéniablement présent et l’effectif risque de faire très mal dans les années à venir. Le réel problème est le manque de garanties. Nous pensons tout de même que si tout va bien niveau santé, cette équipe devrait faire plus qu’accrocher les playoffs dans cette nouvelle décénie et pourrait devenir une franchise à prendre au sérieux dans la course au titre.

 

 

37 victoires / 35 défaites : 8ème de la conférence ouest