NBA Pick’N’Roll Offense : Est-ce toujours aussi efficace ?

Le Pick'N'Roll est, depuis sa création, l'action offensive par excellence. Les défenses ont eu, sur la dernière décennie, suffisamment de temps pour s'adapter. Etat des lieux...

Le  style de jeu offensif en NBA a toujours été une course en matière d’innovation tactique avec une forte adoption, par les différentes franchises, de ce qui marche le mieux et ce qui est utilisé par tout le monde.

 

Dans cette course, les meilleures équipes ont toujours été celles qui réussissent à adopter ces innovations tactiques avant que les autres franchises ne s’adaptent défensivement et trouvent des parades.

 

L’histoire de l’évolution du Pick’N’Roll en NBA n’échappe pas à ce mouvement perpétuel. Depuis les changements de règles NBA en 2004-2005, en vue d’un jeu plus ouvert, l’attaque des Phoenix Suns était devenu le cauchemar des meilleures défenses de la ligue !

Avec l’agressivité offensive  et le Pick‘N’Roll dévastateur de la paire Steve Nash-Amar'e Stoudmire, l’attaque des Suns a poussé les défenses adversaires à repenser leur organisation en dehors de leur philosophie habituelle. Elle a ainsi  été  à l’origine d’un vrai mouvement de réflexion sur la défense sur Pick'N'Roll de manière générale.

 

 

Gregg Popovich et les Spurs ainsi que Phil Jackson avec les Lakers ont réussi plus au moins à diminuer l’efficacité de l’attaque Pick’N’Roll des Suns sans pour autant trouver une parade défensive consistante !

 

Il a fallu attendre le maître incontesté des systèmes  défensifs en NBA, Tom Thibodeau, pour la mise en place d’une défense efficace et capable de faire un shutdown complet du Pick’N’Roll.

D’abord, avec les Boston Celtics, et l’exceptionnel Hard Hedge de Kevin Garnett, puis dans une version ajustée et plus complète avec les Bulls de Chicago. Tom Thibodeau a trouvé le moyen de garder sa raquette impénétrable tout en orientant les dribble-drives adverses vers des zones à problèmes inexploitées jusqu’à là.

Plus tard, plusieurs franchise NBA reprendront  ce système défensif et y rajouteront les switchs sur écrans (si pas de MisMatch), avec des défenseurs plus versatiles, posant ainsi et pour la première fois un vrai problème au Pick’N’Roll offense !

La philosophie du  Pick ‘N’Roll a toujours reposée sur une prise de décision constamment imposée à la défense et ce tout au long de la possession. Prendre en charge le Roll Man avec un safety ou bien sortir très haut pour presser le porteur/Initiateur du Pick'N'Roll ? Comment prévenir une attaque par le milieu sans pour autant  donner des tirs ouverts sur les corners ?... Forcez plusieurs prises de décision dans la même possession défensive et vous finirez par pousser la défense adverse à l’erreur. La suite est tout simplement un jeu de lecture des décisions prises  et réaction en conséquence pour sanctionner.

Cependant, sur les cinq dernières années, nous  assistons  à une baisse constante du rendement offensif du Pick N’ROLL. Les défenses sont de plus en plus intelligentes avec beaucoup d’anticipation, et il est de plus en plus difficile de forcer une défense NBA à prendre des décisions favorable à l’attaque adverse.

Les statistiques montrent que le Pick’N’Roll est beaucoup moins rentable aujourd’hui relativement à la période 2005-2010 avec moins de dépendance des équipes vis-à-vis de cette forme d’attaque. Il reste tout de même la spécialité des meilleures attaques de la ligue (Warriors, Thunder, Spurs, Raptors et Cavaliers). Toutes ces équipes figurent dans le Top 12 des points par possession sur Pick’N’Roll avec des fréquences d’usage assez étonnantes par rapport au reste des franchises.

Les Warriors de 2016, à titre d’exemple, sont l’équipe qui a le moins utilisé de Pick’N’Roll,  et ce malgré leur efficacité très élevée sur cette forme de jeu. En même temps, Ils figurent quatrième sur le Top 10 d’usage de la transition. Ceci expliquerait éventuellement la faible fréquence d’usage du Pick ‘N’Roll, puisque leur priorité a toujours été le FastBreak à tout prix, sur turnovers, sur tirs ratés voir même après les paniers encaissés.

 

Des attaques tels que les Raptors, Les Clippers et les Blazers, continuent tout de même à s’appuyer sur le Pick’N’Roll comme attaque principale avec des rendements assez élevés et plus dû aux talents de leurs meneurs qu’aux faiblesses des défenses adverses. Ceci explique d'ailleurs, en partie, le leadership et la prise de pouvoir des Point Guards en NBA par rapport aux 90's dominées par les Big Men. Qui se priverait d’une arme redoutable tel qu’un Kyle Lowry, un Chris Paul ou un Damian Lillard en sortie de Pick’N’Roll ?

 

Le Pick’N’Roll n’est pas mort pour autant. Tant que de redoutables meneurs existent encore et que des BIG Men  qui défendent mal le Pick'N'Roll existent aussi, cette action de jeu continuera à faire le bonheur des coaches. 

 Récemment, Les attaques ont, à leur tour, innové et se sont adaptés aux défenses les plus intelligentes sur Pick'N'Roll.  De plus en plus d’équipe adoptent le "RAM Screen", une action de type Pick the Picker qui précéde le Pick'N'Roll et qui a pour but de retarder les Hard Hedges .Ceci relance le débat sur l’efficacité du Pick’N’Roll… Un autre cycle d’innovation/adoption/adaptation est entamé…